La famille Dolfin (Dolfìn), également sous les formes italianisées Delfino, Delfini ou encore Delfin, est une ancienne famille patricienne de Venise, originaire de Mazzorbo.
Historique
Légende
Selon la légende, la famille Dolfin descendrait de la gens Memmii[1]. Un membre de cette famille, à une date inconnue, Memmio, se serait blessé et serait devenu boiteux, il aurait ainsi reçu comme Gradinicus, devenu par la suite un patronyme à Venise, sous la forme Gradenigo[1]. Un descendant, Zuanne Gradenigo, ditdolfin (« dauphin ») en raison de son physique, aurait adopté ce nom pour sa famille[1].
Première mentions
La famille Dolfin (Dolfìn) semble apparaître vers la fin du XIe siècle[2]. Le premier membre mentionné est Domenico, procurateur de Saint-Marc (magistrat), en 1095[2].
Entre 1261 et 1262, la famille Dolfin fournit sept représentants au Maggior Consiglio (Grand Conseil)[3].
En 1262, Giacomo Dolfin, dans la lutte contre les Grecs et leurs alliés génois, obtient une flotte d'une trentaine de galères afin de bloquer le port de Thessalonique[4].
Francesco Sansovino, dans Venetia citta nobilissima et singolare (1604, « Venise ville très noble et singulière »), loue la beauté du palais érigé par son père Jacopo Sansovino à la demande de Giovanni Dolfin, le considétant comme « l'un des palais les plus remarquables du Grand Canal pour l'architecture, l'ordonnance des pierres apparentes, la maîtrise et l'importance des volumes et le coût des travaux entrepris »[1].
Giacomo Dolfin (1465-1507), fils de Pietro et Margherita de Giovanni Contarini, neveu de Giorgio, auteur du Cronicha, commande au peintre Giovanni Bellini, le retable à la mémoire de ses parents, qui sera placé dans la chapelle familiale de l'église de San Francesco della Vigna.
Armes
Les armes des Dolfin se composent de trois dauphins d'or en champ d'azur, posés en fasce. (Armorial général, 1861)[5]
Quelques branches ont parti l'écu en deux champs d'azur et d'argent et d'argent et d'azur avec un seul dauphin.
Personnalités
La famille peut être considérée comme l'une des plus puissants de l'histoire de Venise, en raison de ces personnalités. Il a donné notamment un doge, six cardinaux, ambassadeurs, évêques, procurateurs de Saint-Marc, patriarches de Alexandrie, de Grado et d'Acquilée.
Lorenzo Dolfin est représenté avec deux autres magistrats, Michele Pisani et Marin Malipiero, dans une œuvre du Tintoret, La Madone des Camerlenghi (ou des trésoriers) en 1566-1567. Cette toile de 221 × 521, conservée aux Gallerie dell'Accademia de Venise, provient du palais Camerlenghi au Rialto. Il s'agit d'un tableau votif commandé par ces magistrats[6].
↑Freddy Thiriet, La Romanie vénitienne au Moyen Age : le développement et l'exploitation du domaine colonial vénitien : XIIe – XVe siècles, Paris, De Boccard, , 471 p. (OCLC299876834, SUDOC087637642), p. 147
↑(it) Alessandro Augusto Monti Della Corte, Armerista bresciano, camuno, benacense e di Valsabbia, cui segue lo stemmario dei vescovi di Brescia dal 1133 ai nostri giorni, Brescia, Tipolitografia Geroldi, .
↑Giovanna Nepi Sciré, La Peinture dans les Musées de Venise, Editions Place des Victoires, , 605 p. (ISBN978-2-8099-0019-4), p.278
↑Giovanna Nepi Sciré, La Peinture dans les Musées de Venise, Editions Place des Victoires, , 605 p. (ISBN978-2-8099-0019-4), p. 424-441
Voir aussi
Bibliographie
Fare e scrivere storia a Venezia: i Dolfin "dela nobil cità de Venetia" protagonisti della vita politica e culturale a Venezia tra fine Medioevo e Rinascimento, Chiara Frison, Venise, 2013 (lire en ligne).
Dorit Raines, L'invention du mythe aristocratique, l'image de soi du patriciat vénitien au temps de la Sérénissime · Volume 2, Istituto veneto di scienze, lettere ed arti, , 1085 p. (ISBN88-88143-63-7).