ExternalitéL'externalité caractérise le fait qu'un agent économique crée, par son activité, un effet externe en procurant à autrui, sans contrepartie monétaire, une utilité ou un avantage de façon gratuite, ou au contraire une nuisance, un dommage sans compensation (coût social, coût écosystémique, pertes de ressources pas, peu, difficilement, lentement ou coûteusement renouvelables…). De la sorte, un agent économique se trouve en position d'influer consciemment ou inconsciemment sur la situation d'autres agents, sans que ceux-ci soient parties prenantes à la décision : ces derniers ne sont pas forcément informés et/ou n'ont pas été consultés et ne participent pas à la gestion de ses conséquences par le fait qu'ils ne reçoivent (si l'influence est négative), ni ne paient (si l'influence est positive) aucune compensation. En résumé : « Tout coûte mais tout ne se paie pas »[2]. Exemples d'externalitésExternalités négativesUne externalité négative apparaît dès que la production ou la consommation d'un bien, d'une ressource ou d'un service nuit à une tierce partie ou à l'environnement (qui englobe toutes les parties) :
L'analyse exhaustive des externalités — en particulier négatives — est délicate. Le risque de les omettre s'accroît quand elles sont masquées par un surcroît d'activité économique faussant le bilan apparent et global de l'événement en cause.
Externalités positives
Types d'externalités
Externalités techniquesOn parle d'externalité technique dans la production lorsque la fonction de production d'un acteur est modifiée par l'action d'un tiers. Un exemple célèbre d'externalité positive double et réciproque est celui de l'apiculteur et de l'arboriculteur, développé par James Meade en 1952. L'apiculteur profite de la proximité de l'arboriculteur et obtient un miel de meilleure qualité qu'il peut vendre à meilleur prix sans coût supplémentaire pour lui. L'arboriculteur n'est pas payé pour le service indirect qu'il rend à l'apiculteur mais il profite gratuitement du service de pollinisation offert par les abeilles aux arbres fruitiers ; son rendement est amélioré sans recours à de coûteuses méthodes manuelles. La pollinisation aléatoire par les abeilles enrichit en outre la diversité génétique permettant à la flore de mieux résister aux stress et maladies. L'externalité est positive dans les deux sens. Les externalités techniques peuvent être vues (Weber 1997[7]) comme la conjonction de deux caractéristiques : la production jointe et la non-exclusion possible du bien.
Externalités pécuniairesIl y a externalité pécuniaire quand les coûts d'achat ou de vente d'un acteur sont modifiés par l'action d'un tiers. Concernant la production, on dira qu'une externalité pécuniaire modifie non pas la fonction de production, mais la fonction de coûts (Scitovsky 1954)[8]. Ce type d'externalités, très courant, peut être illustré par les investissements dans un secteur, par exemple l'acier, qui ont pour effet de diminuer le prix du bien produit et donc de diminuer les coûts d'un autre secteur, par exemple les constructeurs de chemin de fer, ce qui peut en retour augmenter sa demande d'acier qui amènera de nouveaux investissements et ainsi de suite. Les économistes du développement industriel se sont beaucoup interrogés sur ce type de dynamique dans le choix des investissements dans les pays en développement. Hirschmann notamment a développé toute une analyse de l'industrie en se basant sur l'étude des liens amonts ou avals entre secteurs. Externalités technologiquesProches des externalités techniques, les externalités technologiques ont pour effet de modifier la productivité (production par unité de facteurs) totale des facteurs et donc de modifier potentiellement la fonction de production individuelle de chaque firme (Antonelli 1995[9]). Une partie des apports du progrès scientifique global sont des externalités censées profiter à tous sans que chacun ait à en subir directement les frais. Le logiciel libre produit des externalités positives (S. Weber 2006)[10] (et aussi étudié par Jean Tirole). Externalité de positionIl y a externalité de position quand l'utilité que l'acteur tire d'un bien dépend de l'utilité que les autres consommateurs tirent du même bien, et surtout de la position de l'acteur par rapport aux autres dans la possession du bien. L'exemple le plus classique en est celui des biens de luxe : la satisfaction tirée de leur possession dépend en grande partie du fait que les autres possèdent ou non le même bien, le fait d'être le seul ou parmi un groupe relativement réduit de possesseurs augmentant le plaisir retiré. Cette différence de valeur due au fait que peu de personnes possède un certain bien est nommée « effet de snobisme », avec lequel le nombre de personnes possédant un bien et la satisfaction due à la possession de ce bien sont négativement corrélés (moins il y a de personnes possédant ce bien, plus je serai satisfait), et ce indépendamment de la satisfaction intrinsèque liée à l'usage du bien. Frank (1985[11], 1991[12], 2003[13]) est un des auteurs qui se sont le plus penchés sur la question de l'effet de snobisme, tandis que Mason (2000)[14] propose une revue du sujet. Un autre exemple, symétrique à l'effet de snobisme, est « l'effet d'imitation » ; quand le nombre de personnes possédant un bien et la satisfaction due à la possession de ce bien sont positivement corrélés (plus il y a de personnes possédant ce bien, plus je serai satisfait), et ce indépendamment de la satisfaction intrinsèque liée à l'usage du bien. C'est le cas, par exemple, pour certains biens que l'on achète pour « être à la mode », « suivre la tendance »… Externalité d'adoptionIl y a externalité d'adoption, ou « effet de réseau », quand le fait que d'autres personnes font la même action accroît l'utilité/valeur de l'action, autrement dit, la valeur du produit dépend de son nombre d'utilisateurs. C'est le cas par exemple quand un standard informatique est adopté (exemple : système d'exploitation). Plus il y a d'utilisateurs d'un système d'exploitation, plus il y a de programmes et de documentation faits pour ce système, ce qui amène d'autres utilisateurs, et ainsi de suite. On a là une logique de cercle vertueux. Le phénomène d'externalité d'adoption permet d'expliquer le fait que le produit le plus utilisé sur un marché ne soit pas le plus utilisé parce qu'il est le meilleur en comparaison de ses concurrents, mais simplement parce qu'il regroupe plus d'utilisateurs. La persistance des claviers classiques de type AZERTY, inventé pour répondre aux contraintes des machines à écrire à barre, face au clavier DVORAK, qui est basé sur la fréquence d'utilisation des touches[15], est un des exemples cités. Bien que meilleur, car il permet d'écrire bien plus vite, le clavier DVORAK n'a pu supplanter son moins bon concurrent AZERTY, car l'AZERTY était utilisé partout. [réf. nécessaire] Arthur (1989[16]) note que dans ce type de situation, le marché ne conduit pas à la meilleure solution, et que dès lors l'intervention de l'État peut être légitime. Externalités et théorie économiqueLa notion d'externalité est au cœur du débat sur le rôle respectif de l'État et du marché. L'État peut avoir une légitimité à corriger certaines externalités mais les modalités de ces interventions peuvent diverger suivant les courants de pensée. Thèse des économistes libérauxPour les économistes libéraux et la théorie néoclassique en particulier, la présence d'externalité révèle une défaillance du marché dans la mesure où le prix de marché se trouve être faussé et n'est plus capable de refléter et de déterminer à lui seul l'ensemble des coûts/bénéfices engendrés. Il s'ensuit que l'équilibre auquel le marché conduit n'est plus un optimum de Pareto (améliorer la situation d'un agent conduit à désavantager celle, au moins, d'un autre agent), du fait de la différence entre coûts ou bénéfices des participants au marché et de la société en général. Les conséquences des externalités sont donc :
De telles situations peuvent être assez graves pour motiver des interventions publiques, lorsque les externalités négatives prennent trop d'importance, ou lorsqu'une action risque de disparaître faute de rentabilité propre alors qu'elle génère des externalités positives importantes. Le recours à la taxation est alors privilégié. Le fait de taxer des activités génératrices d'effets externes négatifs revient à corriger ces effets en provoquant l'internalisation des coûts externes dans le calcul économique des agents, et ainsi, à restaurer le système des coûts/bénéfices dans la formation du prix de marché. Un exemple de taxation en matière de pollution est l'application du principe du pollueur-payeur. Thèse des économistes interventionnistesEn fournissant des services financés par le contribuable, et n'obéissant plus de fait aux contraintes du marché, l'État modifie l'allocation des ressources qui résulterait spontanément des mécanismes du marché. Dans ce cas la redistribution des revenus induite, crée des effets positifs envers les bénéficiaires et des effets négatifs sur les contribuables.[pas clair] Difficultés de l'intervention des pouvoirs publicsLes résultats concernant la façon dont la science économique appréhende les problèmes d'externalités appellent plusieurs commentaires :
Ce problème renvoie à la définition de la valeur d'échange : contrairement à la valeur de la récolte d'un champ, ou à la valeur d'un poisson pêché dans un fleuve, la valeur de la mer Méditerranée est difficilement appréciable. En plus de sa valeur d'usage (se baigner, pêcher des poissons, faire du bateau, etc.), elle possède une valeur d'option (anticipation de la valeur qu'elle pourrait avoir lors d'une utilisation future) mais également une valeur intrinsèque qui ne dépend pas de l'homme, laquelle est constituée d'une valeur de legs (utilité de transmettre ce bien aux générations futures), d'une valeur écologique (elle contribue à maintenir l'écosystème dont nous faisons partie en bonne santé) et enfin, d'une valeur d'existence qu'il nous est impossible d'apprécier. Ces deux dernières valeurs, plus que toutes les autres, échappent à la science économique. Il est donc impensable de juger du coût de l'externalité que représente une pollution de la mer Méditerranée. Sauf à introduire un système de décision ne prenant pas en compte le seul critère économique. On peut par exemple demander aux populations dans quelle mesure elles préféreraient bénéficier des avantages de l'implantation de telle ou telle entreprise ou de pouvoir toujours se baigner… L'autre solution est d'introduire graduellement un système de taxation ou d'incitation fiscale (au départ faible puis ajusté avec le temps en fonction d'objectifs mesurables à atteindre, ce qui nécessite la mise en place d'instruments de mesure et des réévaluations des méthodes avec le temps) destiné à compenser le prix des efforts de préservation ou de remise en valeur du milieu, qui pourra ensuite profiter à la fois aux populations et aux différents acteurs économiques forcés ainsi à collaborer dans des termes acceptables par chaque partie. L'Entreprise plus responsable vis-à-vis des externalitésDe nombreux travaux de recherche et dispositifs pratiques ont émergé ces dix dernières années pour comprendre comment les entreprises pouvaient faire face aux externalités négatives que la production et/ou consommation de leurs biens et/ou services pouvaient générer. Généralement regroupées sous le label de responsabilité sociale d'entreprise et de développement durable, ces démarches visent à trouver une vision alternative à l'intervention des pouvoirs publics et au laissez faire du marché pour traiter les externalités négatives. Solutions en présence d'externalitésLe concept d'externalités a trouvé un intérêt accru aux yeux des économistes de l'environnement, parce qu'il permet de formaliser le problème de pollution. Cette section discute des solutions proposées en présence d'externalités négatives principalement, en prenant le cas de deux entreprises, A et B. Si A est une usine de produits chimiques et que B est un agriculteur riverain, les émanations des cheminées de A sont susceptibles de rendre les cultures de B impropres à la consommation[20],[21]. Laissez-faireLa solution du laissez-faire peut paraître triviale et inopérante, mais il ne faut pas s'arrêter à cette première impression.
FusionC'est une solution simple : l'usine de produits chimiques de A rachète le champ de B. L'externalité est internalisée par A. A, restant seul, maximisera son profit global : il sera alors obligé de tenir compte de l'effet néfaste de sa production chimique sur sa production agricole. De manière naturelle, il sera conduit à trouver l'optimum de production (voir ci-après). NégociationSi A et B parviennent à un accord, il n'est nul besoin d'une intervention extérieure, et ce quelle que soit la répartition des droits de propriété, selon le théorème de Coase. Ronald Coase (1960[22] ) a montré que les conditions pour qu'un tel accord soit possible sont assez restrictives. Il faut en effet que :
Lorsque les droits de propriété ne sont pas bien définis, cette solution ne fonctionne pas. Par exemple, une centrale électrique (thermique ou nucléaire) réchauffe l'eau d'un cours d'eau, ce qui modifie le biotope et la faune piscicole, mais en l'absence de propriétaire pour négocier cette externalité avec l'exploitant de la centrale aucun accord n'est possible. Inversement, si le fleuve appartient par exemple aux pêcheurs, la centrale devra arrêter de polluer (car en le faisant, elle porte atteinte à une propriété privée) ou, seulement si ceux-ci acceptent, dédommager les pêcheurs (ce qui revient pour eux à louer leur fleuve à des fins de pollution). Dans ce dernier cas, la centrale acceptera de payer jusqu'à ce que le bénéfice marginal d'un hectolitre d'eau chaude rejetée supplémentaire égalise le coût de l'externalité que les pêcheurs lui demanderont de payer pour ce faire (ce coût est supposé croissant avec les quantités d'eau chaude rejetées). La solution optimale sera une fois de plus atteinte (à condition que la centrale dispose des fonds nécessaires, évidemment). Les coûts de transaction recouvrent les coûts de prospection (qui pollue ?), de négociation (trouver les termes d'une éventuelle entente), et d'exécution (veiller à l'application de l'accord). Il est à remarquer que si le fleuve appartient à la centrale, elle n'a pas à se soucier de l'avis des pêcheurs pour polluer ce qui est sa propriété privée. Remarque : Si les coûts de transaction sont nuls et si les droits de propriété sont parfaitement définis, un accord remplissant les conditions de Coase sera toujours possible. Il n'est alors pas nécessaire de recourir à la justice ou à un réglementeur. Ce résultat théorique fut appelé « Théorème de Coase » par George Stigler en 1966. Néanmoins, l'hypothèse de coûts de transaction nuls ou faibles est extrêmement peu probable. Intervention des pouvoirs publicsIl existe de multiples situations où les solutions précédentes ne sont pas suffisantes (ou ne sont pas considérées comme admissibles) ; par exemple, en l'absence de droits de propriété (cas du réchauffement d'une rivière par exemple), ou lorsque l'externalité est diffuse, avec un montant faible par agent mais touchant un très grand nombre d'agents (ce qui rend impossible tant la fusion que la négociation). Une intervention des pouvoirs publics est alors possible, sous certaines conditions, avec deux outils de base :
Ils peuvent être combinés, ce qui permet de produire des solutions plus sophistiquées, telle par exemple l'attribution payante de droits (combinaison de norme et de taxe) échangeables sur un marché, ou encore des systèmes à étages (taxe de niveau variable selon le niveau de l'indicateur de l'externalité : gratuite jusqu'à un premier palier, payante jusqu'à un second palier qu'il est interdit de franchir). Dans certains cas on peut juger utile d'appliquer une norme ou une taxe différenciée : elle dépend de différentes caractéristiques de l'agent concerné, mais sans rapport direct avec l'externalité. On pourra par exemple être plus exigeant avec un agent plus prospère… ou moins influent. Le risque (ou l'objectif !) est d'introduire des privilèges ou des discriminations, que le système légal du pays tolère plus ou moins. Taxe ou subventionLa notion de taxe visant à mener les pollueurs à internaliser les externalités est due à l'économiste britannique Arthur Cecil Pigou, d'où son nom de taxe pigouvienne. Il s'agit de mesurer le niveau de production du pollueur si celui-ci prenait en compte le coût de l'externalité :
La valeur du Coût de l'externalité correspondant à l'optimum social (c'est-à-dire au niveau Q*) fournit la valeur de la taxe pigouvienne à appliquer (ou, si l'externalité est positive, de la subvention à accorder), afin que la production corresponde à l'optimum social. L'inconvénient de la taxe (respectivement : de la subvention) est que la production de l'externalité n'est pas limitée de façon absolue : il est possible que la cible ne soit pas atteinte (c.-à-d. l'externalité reste supérieure au plafond visé, ou bien inférieure au plancher), ou inversement qu'elle soit franchement dépassée (avec divers effets pervers, dont l'effet d'aubaine : si la subvention est versée pour une action qui aurait de toute façon eu lieu, cette dépense est en réalité sans effet). En revanche de l'autre côté, vu des agents, la récompense des efforts de réduction (resp. : d'augmentation) de la production de l'externalité est connue à l'avance des agents (sous forme de subvention ou de taxe évitée), ce qui leur permet d'arbitrer en toute connaissance entre leur effort sur la production et leur effort financier : l'investissement est précisément calibré au besoin. Une taxe croissante est un moyen de passer progressivement d'une situation autorisée à une situation interdite : à partir d'un niveau de taxe suffisant la production est en pratique interdite. NormeLe principe consiste à fixer un plafond (pour une externalité négative) ou un plancher (pour une externalité positive) sur une variable représentative de l'externalité. On fixera par exemple des limites à des niveaux de pollution, en volume (exemple : quantité maximale de SO2 produite par une industrie dans l'année) ou en proportion (exemple : limite de CO2 par km pour un véhicule). Ou, inversement, on exigera un minimum de production (par exemple, une quantité d'œuvres d'origine nationale sur un média). La norme peut être individuelle (applicable séparément à chaque agent) ou collective (applicable à un ensemble d'agents solidairement responsables) ; dans ce dernier cas, on trouve fréquemment des systèmes de quotas, et parfois des systèmes de punition collective sous forme de taxation (ou de réduction de subventions). La norme produit de forts effets de seuil : inopérante en deçà, très contraignante au-delà. Cela la rend relativement simple et peut faciliter son acceptation (tant que la proportion d'agents pour lesquels elle ne change rien ou ne réclame que peu d'efforts est importante), mais présente aussi des inconvénients : elle peut être très contraignante et excessivement coûteuse, donc difficile à faire adopter (si trop d'agents influents trouvent qu'ils auraient trop d'efforts à faire). Lorsque la norme est traduite par des quotas échangeables (sur un marché de droit à polluer), leur prix est très variable :
L'incertitude et la volatilité sur les prix se traduit pour les agents par une incertitude sur les efforts à faire, qui peuvent alors être mal calibrés par les agents (en plus ou en moins) ; en revanche les pouvoirs publics ont une meilleure chance d'obtenir la réalisation d'une cible fixée à l'avance. Marché des droits à polluerCette solution fut proposée pour la première fois par John Dales en 1968[réf. nécessaire]. Dans ce cadre, l'État fixe, en fonction des contraintes qu'il s'est choisies (traités internationaux, comme ceux du type du protocole de Kyoto par exemple), la quantité maximale de polluants qu'il souhaite émettre. Puis, il distribue ou vend des « droits à polluer » de façon « équitable » aux pollueurs. Les entreprises polluant moins que prévu par l'État (ou ayant dépollué) sont alors gagnantes : elles peuvent revendre ou louer leurs droits à polluer inutilisés à d'autres entreprises qui polluent plus que prévu, et perçoivent donc une récompense pour leur « civisme ». Symétriquement, les entreprises polluant plus sont perdantes, ce qui satisfait au principe pollueur-payeur. La pollution devient d'autant plus chère que les pollueurs souhaitent polluer (par mécanisme de l'offre et de la demande de droits à polluer), tout en limitant la quantité effectivement émise à un niveau déterminé par l'État, correspondant au montant des droits émis. Cette solution a l'avantage d'être moins coûteuse à l'État qui laisse au marché le soin de déterminer la répartition inter-entreprises de la pollution ; la méthode n'est cependant efficace que dans la mesure où d'une part les quotas sont effectivement une contrainte, d'autre part le prix à payer pour ajuster la production est en rapport avec le prix d'une unité de quota (pour qu'il existe effectivement des acheteurs, qui préfèrent acheter des quota plutôt qu'ajuster leur production, et des vendeurs, qui préfèrent ajuster leur production). Notes et références
Voir aussiArticles connexesBibliographie
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