Eva Nassif est originaire de Ain-El-Delb (district de Sidon), à l'est de Saïda au Liban[1]. Elle obtient un diplôme en sciences infirmières dans son pays natal en 1986[2]. Le Liban est alors en pleine guerre civile, et son père ainsi que son frère en sont victimes. Elle travaille à l'hôpital de l'Université américaine de Beyrouth et voit de près les ravages de la guerre[2]. Après sept ans de pratique, elle émigre au Canada en 1993 et reprend ses études. Elle obtient un baccalauréat en traduction de l'Université Concordia en 2005, puis une maîtrise en traductologie du même établissement en 2009[3],[4]. Elle est traductrice agréée, membre de l'Ordre des traducteurs, terminologues et interprètes du Québec (OTTIAQ)[5].
Carrière politique
Eva Nassif est candidate pour la première fois aux élections fédérales de 2008 dans la circonscription de Terrebonne—Blainville. Elle arrive deuxième avec 16,5 % des voix[6]. Aux élections générales suivantes, en 2011, elle est de nouveau candidate, cette fois dans Laval, et termine troisième avec 18,5 % des voix.
Elle annonce en qu'elle est candidate pour l'investiture libérale en vue des prochaines élections dans la nouvelle circonscription de Vimy, dont les limites sont proches de celles de Laval[7]. Le , elle est élue candidate officielle libérale[8]. Le , elle remporte l'élection avec 46,2 % des voix[9] (25 082) et devient la première députée de Vimy.
Elle est membre des comités parlementaires suivants : comité permanent de l'agriculture et de l'agroalimentaire ( à ), comité permanent de la condition féminine ( à ), comité mixte permanent de la Bibliothèque du Parlement ( à ) et comité spécial sur l’équité salariale ( à )[10].
Au début de 2019, Eva Nassif fait partie des fondatrices de l'Association canadienne des parlementaires féministes[11].
Candidature rejetée en 2019
Alors qu'elle se prépare à faire campagne pour les élections de 2019, Eva Nassif voit sa candidature rejetée par les hautes instances du Parti libéral[12],[13]. Le parti reste muet sur les raisons de ce rejet, mais la candidate estime le qu'elle est sanctionnée pour ne pas avoir publiquement supporté Justin Trudeau au moment de la controverse entourant les démissions de Jody Wilson-Raybould et Jane Philpott dans le cadre de l'affaire SNC-Lavalin, spécifiquement pour n'avoir pas dit sur les réseaux sociaux qu'il était « un grand féministe »[14],[15]. Le président de son association de circonscription, Giuseppe Margiotta, reste solidaire d'Eva Nassif et refuse de transférer les fonds de campagne à la nouvelle candidate Annie Koutrakis[16], et il faut attendre le pour que le parti le démette de ses fonctions ainsi que d'autres membres de l'exécutif local[17]. La nouvelle candidate peut ainsi récupérer les quelque 75 000 $ accumulés pour la campagne d'Eva Nassif[17].
Vie privée
Elle est mariée à Georges Abi-Saad, ingénieur, ancien administrateur et militant libéral[18]. Ils ont des triplés : Charbel, Maroun et Josée[18]. Elle réside à Laval depuis 1994.