« Avocat de formation et de son état », il fait preuve, selon Michel Dansel, d'un « talent certain qui se manifestait, notamment, par ses dons de musicien, de caricaturiste, d'illustrateur, mais aussi de ventriloque »[5]. Ses canulars et mystifications l'ont rendu plus célèbre que ses travaux d'illustrateur (tels ceux pour Le Rire, de Coquelin cadet)[N 2]. De 1881 à 1883, il publie avec Jules JouyL'Anti-concierge, une revue satirique de défense des locataires et de critique des pipelets, à laquelle participe Alphonse Allais[N 3].
Pour l'exposition des Arts incohérents, en 1883, il réalise Mona Lisa fumant la pipe qui préfigure directement « L.H.O.O.Q. » de Marcel Duchamp en 1919[N 4].
Devenu conseiller de préfecture de l'Oise en 1883[11], il se marie en 1888, eut rapidement deux enfants, mais souffre de troubles psychiatriques qui furent cause de son internement à l'asile de Clermont-de-l'Oise en 1889, où il meurt le dix .
Galerie
Illustration de l’ouvrage de Coquelin cadet, Le Rire, 2e éd., 1887.
Illustration de l’ouvrage de Coquelin cadet, Le Rire, 2e éd., 1897.
Annonce dans Gil Blas du .
Notes et références
Notes
↑Luc Ferry dans L'Invention de la vie de Bohème (Le Cercle d'art, Paris, 2012, p. 101) affirme qu'il s'agit bien d'un portrait de « l'illustre Sapeck ». Mais la légende de la photographie précise « Eugène Bataille (Opéra) ». Il pourrait donc s'agir de l'artiste lyrique homonyme[1].
↑Dans les explications qu'il donne en 1897 sur sa mystification anti-maçonnique, Léo Taxil révèle avoir choisi le pseudonyme de Bataille en hommage à Sapeck (qui collabore à plusieurs reprises avec lui en tant qu'illustrateur[6]) : « C’était censément pour mieux marquer le caractère d’attaque, la guerre au Palladisme. Mais la vraie raison pour moi, la raison intime du dilettante fumiste était celle-ci : un de mes anciens amis, aujourd’hui défunt, fut un fumiste hors ligne : c’est l’illustre Sapeck, prince de la fumisterie au quartier latin ; je le faisais revivre en quelque sorte, sans qu’on y prît garde. Sapeck, en effet, s’appelait de son vrai nom : Bataille »[7]. Dans Les trois cocus (1884), Taxil évoque les farces de Sapeck, « un scélérat qui est le fléau du quartier latin »[8].
↑Alphonse Allais signe dans L'Hydropathe du 15 mars 1880 un vibrant dithyrambe à Sapeck[9].
↑L'historien américain Dennis Cate fait observer que Duchamp « grandit artistiquement » en lisant Le Chat Noir et Le Rire[10].
↑ Archives numérisées de l'état civil du Mans, NMD 1853-1854, vue 411/644 (consulté le 6 février 2015). Son père, François Bataille, conducteur de voitures publiques, âgé de 33 ans, et sa mère, Lucie Gougeon, âgée de 30 ans, demeuraient au Mans rue du Cornet.
↑Jean-Pierre Delaune, On ne badine pas avec l'humour d'Allais: Alphonse Allais par lui-même, Place Des Editeurs, (lire en ligne), p. 324.
↑(en) Dennis Cate, « The Spirit of Montmartre », dans Dennis Cate et Mary Shaw, The Spirit of Montmartre: Cabarets, Humor, and the Avant-Garde, 1875–1905, Jane Voorheis Zimmerli Art Museum, .