Ernest CœurderoyErnest Cœurderoy
Ernest Cœurderoy, né le à Avallon (Yonne) et mort le à Genève[1], est un docteur en médecine qui fut un journaliste révolutionnaire et un écrivain libertaire français[2]. Il vécut en exil la plus grande partie de sa vie et se suicida. BiographieErnest Cœurderoy est le fils de Charles Cœurderoy, docteur à Avallon et militant démocrate-socialiste et de Marie-Césarine Baillot. Il est issu d'une branche de la famille bourguignone Cœurderoy[4],[5], que l'on trouve au XVIe siècle à Vassy-sous-Pisy dans l'Yonne avec François Cœurderoy, notaire à Vassy en 1594 [6]. Après des études à Tonnerre (Yonne), il va faire sa médecine à Paris (1842-1845) et devient interne des hôpitaux de Paris en 1845[7]. Il entre dans la vie politique en 1848, professant après les journées de juin des « opinions révolutionnaires socialistes intransigeantes ». Il ne se remettra jamais de l’échec de et du sang ouvrier versé sur les barricades de juin[7]. Après la manifestation du , il doit s'enfuir en Suisse et est condamné par contumace par la Haute Cour de Versailles à la déportation. Expulsé de Suisse en 1851, puis de Belgique, il décrit plus tard cette expérience dans Jours d'exil. Il réside ensuite deux ans en Grande-Bretagne[7]. En septembre 1852, paraît De la révolution dans l'homme et dans la société. En 1853, il part pour l'Espagne et, en 1854, pour l'Italie, où il publie, à Turin, Hurrah !!! ou la Révolution par les Cosaques[8]. En 1855, il épousa la fille de Germain Rampont-Léchin, ancien représentant démocrate de l'Yonne à la Constituante. Pendant ces années d'exil, il consacra l'essentiel de son temps à des activités littéraires. D'autres livres annoncés ne seront jamais publiés. Malade, il se déplaça encore en Europe pour se faire le propagandiste de la Fraternité et de la résistance à l'oppression. Installé en Suisse, dans le canton de Genève, et malade depuis assez longtemps, il s'y suicida en 1862 dans une crise de dépression nerveuse ou de folie, après avoir refusé l'amnistie de 1859. Cœurderoy était en fait un solitaire. Il combattait vivement les chefs républicains et socialistes dont il rendait les ambitions et les dissensions responsables de la défaite de la révolution de 1848. Placé sous la triple influence de Charles Fourier, de Pierre Leroux et de Proudhon, son système était une « synthèse de collectivisme et de mutuellisme libertaires ». Il réclamait la propriété collective des moyens de production, le libre accès pour tous aux instruments de travail, la propriété individuelle et l'échange mutuel des produits du travail. Aujourd’hui connu seulement des spécialistes de la période tourmentée qui suivit la révolution de 1848, Cœurderoy fut pourtant l’un des précurseurs de l’anarchisme. Ayant fait sien le parti des révolutionnaires vaincus, il dut fuir son pays, exil douloureux qui le contraint à vivre en proscrit. L’histoire est écrite par les vainqueurs et l’on eut tôt fait de l’oublier. Son œuvre n’en est pas moins celle d’un vibrant héritier des Lumières préoccupé de la question sociale, celle d’un républicain intransigeant et d’un sombre visionnaire. Hurrah ! Ou la révolution par les cosaques (1854)Dans son ouvrage Hurrah ! Ou la révolution par les cosaques, paru en 1854, il écrit d'une manière poétique et excessive avec des accents millénaristes, et envisage aussi l’avènement d’une société nouvelle grâce au déferlement des barbares, des slaves et des cosaques contre la civilisation[9]. Cette œuvre peut s'inscrire dans le courant de « l'anarchisme romantique », alliant un certain vitalisme, où sont louées les forces de la vie et celles de la destruction, à une sorte de millénarisme à la fois apocalyptique et rédempteur. Dans son ouvrage, Ernest Cœurderoy écrit ceci au sujet de l'arrivée des Slaves :
Il y a une apologie de cette violence destructrice venant de l’Orient. Selon Cœurderoy, la destruction reste cependant un préalable à la reconstruction d’un nouveau monde acquis aux principes d’un humanisme libertaire :
DiversLa médiathèque de la ville de Tonnerre dans l'Yonne, inaugurée en , porte le nom de médiathèque Ernest Cœurderoy. Œuvres
Notes et références
Bibliographie
Articles connexesLiens externesNotices
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