Ernest-Henri DavidErnest-Henri David
Ernest-Henri David, né le à Saint-Genis-Pouilly (Ain) et mort le à Saint-Mandé (Val-de-Marne), est un entrepreneur de travaux publics français, résistant puis président du conseil général de la Seine et conseiller municipal à la mairie de Paris. BiographieJeunesse et carrièreIssu d'un milieu protestant, Ernest-Henri David est né le à Saint-Genis-Pouilly, troisième de six enfants. Jeunesse en TunisieEn 1890, son père, Jean-Baptiste David (Saint-Gilles-du-Gard, 1848 - Rabat, 1917), s'installe en Tunisie, en tant qu'entrepreneur de travaux publics. Ernest-Henri-David passe son enfance dans la régence de Tunis, où il arrive à l'âge de six ans. Il est mordu par un chat enragé, peu après son arrivée, en se promenant dans une artère commerçante de Tunis. Des milliers de patients affluent alors de toute l'Europe, pour se faire vacciner contre la rage, à l'Institut Pasteur, à Paris. Via l'antenne de l'Institut à Tunis, il est envoyé en France métropolitaine, jusqu'à Paris (en transitant par Marseille), où il est soigné à l'Institut Pasteur (14e) par les frères Nielle, préparateurs de Pasteur, et sauvé in-extremis. Âgé et déjà partiellement paralysé d'un bras, Louis Pasteur lui rend régulièrement visite. Il se voit remettre une médaille et garde le contact avec l'Institut, rendant visite à Jean-Baptiste Jupille (qui y est alors devenu concierge), jusqu'en 1940. En 1970, Ernest-Henri David sera contacté par l'Institut Pasteur (figurant par les derniers patients de Louis Pasteur, encore en vie) et convié à une expérience, vérifiant ainsi qu'il avait encore des anti-corps, près de 72 ans après. Ernest-Henri David est scolarisé au collège Alaoui, puis au lycée Carnot de Tunis, où il décroche son certificat d'études. Officier dans le génie et Première Guerre mondialeLicencié en sciences physiques et mathématiques, ingénieur de génie civil (breveté de langue arabe), il s'engage vers 1909 et suit des cours comme élève-officier du génie durant cette période, en métropole. En 1911, il est nommé lieutenant et est décoré par Clemenceau de la médaille du Sauvetage lors des inondations du Midi. Ernest-Henri David est affecté à Bizerte (protectorat de Tunisie) afin de surveiller des travaux de fortification de l'arsenal militaire de Sidi-Abdallah (1911). Il sert de 1914 jusqu'en 1919 sur le front dans l'arme du génie, se distinguant à la bataille de la pointe de Saint-Mihiel (où il sert sous les ordres du général Marc-Arthur), en portant secours aux occupants d'un asile d'aliénés (blessé et décoré) MarocEn mars 1919, Ernest-Henri David demande une affectation à l'état-major du Maréchal Lyautey, au Maroc (le connaissant personnellement et maîtrisant l'arabe). Lyautey lui confie, en tant que première tâche, la création d'une école dite des cadets ou Saint-Cyr marocain de Dar-el-Beïda (face à l'autrucherie de l'Agdal à Meknès), où serait admis des fils de caïds berbères, en vue d'en faire des officiers servant indistinctement dans les troupes marocaines ou dans les régiments français de tirailleurs ou de tabors. En 1921, il démissionne de l'armée, pour s'établir comme ingénieur-entrepreneur de travaux publics, à Meknès dans le Maroc occidental. En 1922, il se présente et est élu président de la Chambre mixte d'agriculture, de commerce et d'industrie de la région de Meknès, récemment créée. Réélu à ce poste pendant dix ans, de 1922 à 1932, il siège par la même occasion au Conseil du gouvernement marocain et à la Commission du budget et du protectorat (sous les proconsulats successifs de Lyautey, de Théodore Steeg puis de Lucien Saint). S'étant illustré pendant la guerre du Rif (1925), il se voit décerner la Croix de Guerre des T.O.E. avec palme, à titre civil. Chargé de diverses missions et études, en 1929, il étudie l'éventualité de l'installation de postes-relais d'essence, par étapes dans le Sahara (afin de substituer l'automobile à la construction du transsaharien). En 1935, il étudie l'exploitation industrielle des troupeaux ovins et bovins des Peuhls sillonnant le Sahara. En 1937, il examine le traitement des alluvions aurifères de Sinnamari en Guyane française, à mi chemin entre Cayenne et Saint-Laurent-du-Maroni, ainsi que la mise en exploitation des gisements aurifères du Carseven et du Coumani. Retour en métropole et résistanceRentré à Paris en 1933, Ernest-Henri David milite au Parti radical. Mobilisé au titre de la réserve avec le grade de colonel, en septembre 1939, il est démobilisé comme sapeur en juin 1940, en Lozère et remonte à Paris. Il y rencontre Poncey qui s'occupe des Anciens combattants à la Préfecture de police et le général Coutisson. Ils organisent un groupe de résistance dans la police, le groupe Valmy, dont il est le chef d'état-major, alors que Coutisson en est le principal chef[1]. Ce groupe commet l'exécution d'un Allemand rue des Écoles. Ernest-Henri David obtient la citation de Résistance à la Libération, pour ses activités au sein du réseau « Préfecture police ».. Il est nommé administrateur de la RATP et à l'office des HLM de la ville de Paris, dans l'immédiat après-guerre[2]. Carrière politique sous la IVe république, puis la VeEn 1945, il se présente sur Paris, dans le premier secteur sur la liste du Parti radical. Il n'est pas élu. En 1947, candidat sur la liste du parti gaulliste du Rassemblement du peuple français (RPF), il est élu conseiller municipal de Paris dans le deuxième secteur (XIIIe, XIVe arrondissement), mais démissionne du RPF en 1949. Figurant symboliquement en dernière position sur la liste du Rassemblement des gauches républicaines (RGR) aux sénatoriales de 1952, il est réélu conseiller municipal en 1953 dans le deuxième secteur sous l'étiquette RGR et devient président du groupe Rassemblement des gauches démocratiques et des indépendants, à l'Hôtel-de-ville. Ernest-Henri David se présente sans succès aux sénatoriales de 1959 en troisième position sur la liste du RGR. Il est battu aux élections municipales de 1959 à la tête d'une liste des Républicains libéraux dans le septième secteur (VIIIe, IXe et Xe arrondissements). Président du conseil général de la Seine en 1952, il appartient de 1947 à 1953 au sein du Conseil municipal de Paris à la troisième Commission, à la Commission mixte des transports, à la Commission mixte de la reconstruction et des sinistrés dont il est le vice-président, de 1953 à 1959 à la sixième commission, dont il est vice-président, à la Commission mixte des Transports et à la Commission des anciens combattants. Il meurt le à Saint-Mandé à l'Hôpital d'instruction des armées Bégin (Val-de-Marne) à 97 ans. Il est le père de l'homme politique Jean-Paul David (1912-2007), maire de Mantes-la-Jolie et député de Seine-et-Oise[3]. Distinctions
Bibliographie
Notes et références
Voir aussiArticles connexes
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