Ennahar TV
Ennahar TV تلفزيون النّهار
Ennahar TV (en arabe : تلفزيون النّهار, signifiant « le jour » ), est une chaîne de télévision privée algérienne d'information nationale en continu, filiale du groupe Ennahar. Première chaîne d'information lancée en Algérie, elle se veut une alternative locale des chaînes d'information internationales en important le modèle du hard news. Parfois très controversée pour ses positions et ses lectures politiques, Ennahar TV est pourtant, en Algérie, la première chaîne en parts d'audience en 2016[1]. En 2019, elle reste toujours première chaine algérienne en parts d'audience. Elle est accessible gratuitement sur le satellite, le câble, la télévision IP et en lecture en continu sur Internet. Anis Rahmani, de son vrai nom Mohamed Mokaddem, était le président-directeur général de la chaîne depuis sa création. La Cour d'Alger a confirmé en 2022, le jugement de première instance prononcé à l'encontre du patron du groupe "Ennahar", Mohamed Mokaddem, dit "Anis Rahmani", poursuivi dans une affaire de corruption, qui a été condamné à une peine de 10 ans de prison ferme, assortie d'une amende d'un (01) million de DA. Historique2012–2014 : Naissance de la première chaîne d'informationÀ la suite du succès du quotidien Ennahar El Djadid, lancé en , et qui est très vite devenu le 3e support en matière de tirage[2], et profitant du flou de la réglementation[3], le couple Anis Rahmani et Souad Azzouz décide de se lancer dans la télévision. Ils choisissent pour leur chaîne le nom d' « Ennahar TV » et décident de la spécialiser dans l'information par manque de moyens financiers. Ils mobilisent alors 800 000 dinars (soit 7 500 euros) pour acquérir deux caméras et une petite régie, et confectionner un studio dédié aux plateaux pour les JT et les émissions de débat[2]. La chaîne qui n'a organisé aucun événement pour annoncer son lancement[4], voit finalement le jour le et commence à émettre en mode test depuis la capitale jordanienne Amman via le satellite Nilesat[5]. Elle ouvre sa grille de programmes par la diffusion de son tout premier journal présenté par le duo Riyad Benamar et Nour El Yakin Meghriche. Elle entend créer un lien de proximité avec les préoccupations des téléspectateurs de toute l'Algérie en accordant une très large place aux images en provenance du terrain[réf. souhaitée]. Ses premières émissions sont présentées en majeure partie par des journalistes issus de la rédaction papier, novices en matière d'audiovisuel[6]. Dix mois après son lancement, le [N 1], Ennahar TV est la première chaîne de télévision à donner l'information sur l'attaque terroriste du site gazier de Tiguentourine, dans le sud algérien[2], tout en diffusant les images exclusives d'otages se rendant à leurs ravisseurs islamistes dans le complexe gazier. L'AFP produit une capture d'écran, et l'image fait le tour du monde[6]. De fait, Ennahar TV s’est distinguée par ses reportages sur place et ses estimations du nombre de victimes, plus précises que celles de ses rivaux locaux et internationaux. Rétrospectivement, elle a donné une version plus exacte des événements que les sources officielles[3]. Le , Ennahar TV est le premier média au monde à annoncer la mort d'Abdelhamid Abou Zeid, émir d'Aqmi, tué par l'armée française dans l'Adrar Tigharghar au Nord-Mali[7],[4]. Cependant, les plus lourds médias du monde, dont notamment : TF1, Al Jazeera et Le Monde, mais aussi les chaînes YouTube, reprennent en boucle cette information, montrant les images diffusées par Ennahar TV relatives à ce « scoop »[8]. Un mois plus tard, c'est encore elle qui divulgue le nom du successeur d'Abou Zeid, Djamel Okacha[6]. La chaîne est depuis devenue une référence en termes d'actualité sécuritaire dans la région[2]. Le , le ministre de la Communication Mohamed Saïd confirme l'octroi d'agrément à Ennahar TV, aux côtés d'Echourouk TV et El Djazairia, ce qu'il lui permet d'ouvrir une représentation à Alger[9], d'être informée de l'agenda du gouvernement, de démarcher des annonceurs nationaux et de traiter avec les banques algériennes[6]. Mais cette autorisation administrative est provisoire et celle-ci était valable jusqu'au [9],[10]. Le , Ennahar Documentaires, une chaîne sœur d'Ennahar TV, commence ses émissions sur Nilesat[11]. Cette dernière diffuse en continu des reportages et des documentaires issus du catalogue d'Ennahar TV. Mais cette chaîne cesse sa diffusion quelques semaines après son lancement (août), afin de mieux la relancer[12]. La chaîne fait polémique lorsqu'elle diffuse le à 22h (heure algérienne) une enquête filmée sur la vie nocturne dans les résidences universitaires-filles en Algérie[13]. Dans cette enquête, intitulée « Quand des étudiantes se transforment en filles de joie », deux journalistes munies de caméra miniature filment un échantillon d'étudiantes qui ont intégré le monde de la drogue et de la prostitution[14]. Cependant, le ministre de l'Enseignement supérieur et de la recherche scientifique, Mohamed Mebarki, accuse la chaîne de « faire dans l'approximation et le manque de professionnalisme »[15], et l'Union nationale des femmes algériennes (UNFA), quant à elle, est allée jusqu'à considérer le reportage comme « une autre tentative de remettre en question les acquis de la femme algérienne »[14] Et dix jours après la diffusion de l'émission, l'Office national des œuvres universitaires (ONOU) dépose plainte contre la chaîne pour « diffamation et intention de nuire au secteur de l'Enseignement supérieur »[13]. 2014–2016 : La petite chaîne qui monteAvec la naissance de la chaîne Echourouk News en , plusieurs journalistes quittent Ennahar TV pour cette dernière, dont Riyad Ben Amar, Madiha Allalou, etc. Le , le correspondant d'Ennahar TV à Khenchela, qui couvrait la campagne électorale du candidat Ali Benflis dans cette wilaya, est agressé par les partisans de ce dernier tout en proférant des insultes contre la chaîne pour des raisons inconnues. Celui-ci a été sauvé grâce à l'intervention immédiate de la police[16]. En , une équipe de journalistes de la chaîne réalise une enquête sur la sécurité dans les maternités, publiques ou privées. Elle montre, en caméra cachée, à quel point il est facile d'enlever un nouveau-né dans une nurserie. Elle filme le rapt et le diffuse sous forme de sujet dans un bulletin d'information. Quelques heures plus tard, un bébé est enlevé dans une maternité de Constantine, ce qui émeut tout le pays. L'enquête surprend la concurrence et la chaîne gagne de crédibilité[2]. Pendant la coupe du monde de football de 2014, un dispositif exceptionnel est mise en place par la chaîne, avec plusieurs rendez-vous tout au long de la journée (Mâan Ila l'Brazil, Taaraf Ala Mountakhabik, Météo au Brésil…) et une vingtaine d'envoyés spéciaux au Brésil pour couvrir cette compétition[2]. Le , Ennahar TV et Ennahar Online ouvrent une journée spéciale en solidarité avec le peuple gazaoui, sous le slogan « Nous sommes tous Gaza », à la suite de l'offensive d'Israël sur la Palestine[17]. En , Ennahar TV lance, en collaboration avec Ennahar El Djadid, sa page officielle sur Facebook. Cette page permet à ses abonnés de suivre l'actualité d'Algérie et du monde, actualisée presque toutes les dix minutes, et permet également à son public d'exprimer son opinion à propos des sujets abordés par la chaîne[18] (elle compte aujourd'hui plus de 2 600 000 abonnés[19]). Le est lancée Zahra DZ (devenue Ennahar Aflam puis Ennahar Laki), une chaîne du groupe Ennahar « dédiée à la femme algérienne ». Cette chaîne diffuse des feuilletons arabes ou turques doublés en arabe et rediffuse, entre autres, les plus importantes émissions culturelles et sociales parues sur la chaîne mère, comme Mag-Zoom ou Ennahar.com[20]. Le , Ennahar TV lance sa première application mobile compatible avec les appareils Android. Cette application permet de suivre les dernières informations publiées par Ennahar Online, notamment les Alerte infos, et de regarder les programmes de la chaîne en direct[21]. Elle est préinstallée sur tous les smartphones du fabricant algérien Condor. En , le président de l'Autorité de régulation de l'audiovisuel (Arav), Miloud Chorfi, choisit Ennahar TV pour entamer une série de rencontres avec les différents acteurs du secteur, notamment avec Anis Rahmani, le directeur général du groupe Ennahar[22]. Le , lors de la 9e édition du concours Media Star[N 2], Ibtissam Bouslama, une journaliste d'Ennahar TV a décroché le deuxième prix dans la catégorie « production audiovisuelle » pour son reportage intitulé « la cybercriminalité », qui a été diffusé par l'antenne de la chaîne[23]. Le , Ennahar TV est rappelée à l'ordre par l'Arav pour la diffusion d'une enquête sur les biens de la secrétaire générale du Parti des travailleurs, Louisa Hanoune, et les membres de sa famille. Miloud Chorfi, directeur de l'Arav, a convoqué le rédacteur en chef de la chaîne pour lui adresser un avertissement verbal qui sera refusé plus tard par le DG de la chaîne.
— Anis Rahmani, PDG du groupe Ennahar Cependant, le PT annonce dans un communiqué avoir décidé de porter plainte contre le groupe Ennahar et l'accuse de mener une « sale campagne » contre le parti[24],[25],[26]. Depuis 2016 : Stabilité et développementLe , durant toute la matinée jusqu'à 11 heures, Ennahar TV affiche un écran noir. Selon un communiqué de la chaîne publié sur son site web, il s'agit d'une panne technique due à la coupure d'un câble de la fibre optique en Égypte vers 6h50, et qui a aussi touché plusieurs autres chaînes[27]. Le , Ennahar TV signe un traité avec l'Office national des droits d'auteur et des droits voisins (ONDA) au Palais de la culture Moufdi Zakaria à Alger, en présence d'Azzedine Mihoubi, ministre de la culture, et Miloud Chorfi, directeur de l'ARAV. Ce traité permet, entre autres, aux artistes et producteurs algériens de bénéficier de leurs droits de rémunération contre l'exploitation de leurs œuvres dans les programmes de la chaîne[28]. Après quatre ans d'exploitation, le , Ennahar TV inaugure son nouveau siège à Alger, baptisé au nom du moudjahid Mokaddem Ben Slimane, père du PDG de la chaîne. Cet évènement est accompagné d'une cérémonie qui a vu la présence de la veuve du moudjahid, du ministre des Moudjahidines Tayeb Zitouni et du président du Front national de la justice sociale Khaled Bounedjma. Le cheikh Chemseddine Bouroubi dit Chemseddine El Djazairi, icône de la chaîne, a prononcé pour la circonstance un éloge funèbre en la mémoire du moudjahid et a lu la Fatiha en présence de tous les invités. En effet, la chaîne bénéficie dans ce nouveau bâtiment d'équipements mieux adaptés à ses nouveaux enjeux[29],[30]. Le , le milliardaire algérien Issad Rebrab décide d'annuler toutes les annonces et spots publicitaires de son entreprise Cevital sur Ennahar TV. La chaîne précise que ce geste est une réaction à un article, publié le , révélant l'implication de cet industriel dans l'affaire Panama Papers. Le même jour, Rebrab dément ce qu'il a considéré comme une « fausse information ». De son côté, le P-DG de la chaîne réagit à cette décision et affirme que la part des encarts publicitaires de Cevital ne dépasse pas 0,5 % du chiffre d'affaires du groupe[31],[32]. En effet, 24 heures après cette décision d'Issad Rebrab, le , Ennahar TV consacre une édition spéciale de son journal de 20h, intitulée « Rebrab… l'autre visage » où elle accuse ouvertement Rebrab de « riche de guerre, ayant construit son empire sur le malheur des algériens »[33], tout en diffusant de nombreux témoignages contre cet homme, dont ceux d'ex-ministres. En réponse à ces accusations, Rebrab annonce avoir déposé plainte contre Ennahar TV pour diffamation[34]. La chaîne, qui avait déclaré d'être en possession de preuves écrites, les publie également sur son site web. Et parmi les 717 pages mises en ligne, 4 contenant des directives et des orientations, considérées par Liberté, un quotidien appartenant à Rebrab, comme données par des ordonnateurs aux journalistes de la chaîne pour nuire à cet homme d'affaires[35]. Dans sa réaction, le PDG de la chaîne, invité au JT de 17h, réfute que la mise en ligne de ces pages soit intervenue par mégarde, mais que leur publication est volontaire[36],[37]. Depuis octobre 2023, la chaîne est passée en HD. OrganisationDirigeants
StatutComme toutes les chaînes privées algériennes, Ennahar TV n'est qu'une chaîne de droit étranger disposant d'un bureau en Algérie. Sa rédaction est basée à Alger, mais elle émet toujours à partir d'Amman (Jordanie). Elle fait partie, aux côtés d'Echourouk TV, Dzaïr TV, El Djazairia et Hogar TV, des cinq chaînes de télévision agréées par l'État, contrairement aux autres chaînes qui sont considérées offshore. SiègeLe siège d'Ennahar TV, baptisé Mokaddem Ben Slimane[29], est composé de deux tours jumelles de 7 étages qui se trouvent dans la zone d'activité du quartier Saïd Hamdine dans la commune de Bir Mourad Raïs (Alger)[2]. Il comporte 6 studios (contre 2 au départ)[6], les 6 rédactions de la chaîne (politique, socio-économique, locale, internationale, reportages et enquêtes) et le service Archives et VTR. Ce même immeuble abrite aussi les bureaux d'administration du groupe Ennahar et de ses filiales[39]. Il est à noter que sa concurrente, Dzaïr News, est installée dans le même lieu, juste quelques mètres plus bas[38]. CapitalMalgré la loi qui interdit à un propriétaire et aux membres de sa famille d'avoir plus de 40 % des parts dans une chaîne privée[N 3], Ennahar TV est filiale à 100 % du groupe Ennahar[40], qui est également propriétaire d'Ennahar El Djadid (quotidien généraliste), Echibek (quotidien sportif) et Ennahar Online (site web d'informations). La principale source de revenus de la chaîne est les annonceurs publicitaires[38]. BudgetÀ son lancement, en 2012, le budget de fonctionnement d'Ennahar TV était assuré à hauteur de 80 % par le journal Ennahar El Djadid et pour 20 % par ses recettes publicitaires. Aujourd'hui, ce rapport est inversé avec seulement 20 % à la charge du quotidien[2]. Cette chaîne qui coûte près de 1,8 million d'euros par an, engloutit tous ses revenus et ne rapporte presque aucun revenu publicitaire[3]. PersonnelEnnahar TV emploie plus de 425 salariés, toutes catégories confondues, dont une centaine de jeunes journalistes. Ce personnel qui a une moyenne d'âge entre 22 et 26 ans, compte au moins 140 femmes, soit 70 %[39]. La chaîne dispose aussi d'un réseau de correspondants dans les 48 wilayas d'Algérie, en plus de ceux de l'étranger (Paris, Ghaza, etc.)[2]. Leurs salaires varient entre 50 000 et 80 000 dinars selon la mission[41]. Identité visuelleEnnahar TV a procédé à des changements d'habillage le en mettant à l'antenne un nouveau logo[6], un nouveau bandeau d'informations et de nouveaux jingles publicités et a modifié le décor de ses studios. Ceci vient afin de moderniser l'image de la chaîne qui connait une grande concurrence. Ainsi, lors de la diffusion de ses programmes, l'écran d'Ennahar TV est partagé par le logo affiché en haut à droite, et le bandeau d'informations bilingue (arabe et français)[38] affiché en bas et qui prend les mêmes couleurs que le logo. Ce dernier est remplacé par un bandeau rouge qui n'affiche qu'une seule dépêche urgente lorsqu'une information importante arrive. Mais pendant la publicité, le tout est supprimé. Logos
SlogansEnnahar TV a connu plusieurs slogans et accroches de campagnes promotionnelles. Elle en utilise plusieurs pour attirer davantage de téléspectateurs. La présente liste est non exhaustive :
Formule éditoriale et concept d'antenneEnnahar TV se présente comme « la première chaîne d'info en Algérie ». Depuis sa création en 2013, sa formule éditoriale et son concept d'antenne sont centrés sur l'information (politique, économique, sportive…). Elle ne se contente pas de retransmettre l'information brute, mais renforce sa grille avec des magazines et débats diffusés entre les journaux programmés toutes les heures. La chaîne, qui est loin de l'infotainment (mélange de l'information et du divertissement), préfère le breaking news (traitement de l'actualité à chaud) et parvient à se faire connaître par ses micro-trottoirs[38]. Ennahar TV est aussi une télévision de proximité. Elle se caractérise par ses reportages touchant aux sujets anodins qui intéressent directement le citoyen algérien, comme les tremblements de terre, les grèves ou les phénomènes sociaux qui sortent de l'ordinaire[42]. La chaîne se sert, quelquefois, de la polémique pour faire le buzz. Ainsi, l'émission religieuse Insaḥūni du premier télé-islamiste algérien Cheikh Chemseddine, attire chaque jour plus de 3,6 millions de téléspectateurs[43]. Concernant son style et sa présentation, Ennahar TV semble faire référence à des chaînes arabes (Al Jazeera), françaises (France 24, BFM TV et CNews) et anglo-saxonnes (BBC World News et CNN)[38]. Elle se démarque aussi de ses concurrentes algériennes, Echourouk News et Dzaïr News, par la créativité de ses jingles et l'originalité de ses bandes-annonces[2]. Elle est considérée par certains comme étant la chaîne la plus influente du paysage audiovisuel algérien, et a des relations très étroites avec le pouvoir en place. D'ailleurs, Ennahar TV est devenue la télévision la plus prisée des ministres et des hommes politiques algériens[44]. La chaîne arrive même à rivaliser avec Al Jazeera en raison du recul de la chaîne qatarie sur le terrain médiatique arabe[45]. ProgrammesC'est vrai qu'au départ, ce n'était pas évident de faire plusieurs journaux, mais avec le temps on a appris à ne pas refaire les mêmes erreurs et maintenant nous sommes capables de parler de tout. Yacine Babassi, responsable du service économique[38].
La majorité des programmes d'Ennahar TV sont des journaux télévisés d'information[5] (diffusés habituellement chaque début d'heure), précédés par des bulletins météo tout en images. Selon MMR, le JT principal de la chaîne capte l'intérêt de 8 millions d'Algériens, et est le plus suivi par les médias étrangers pour s'enquérir des dernières informations sur le pays[43]. La chaîne diffuse également des magazines d'actualité, des débats télévisés politiques (Niqāsh ‘Alá al-Mubāshir) ou économiques (Ḍayf al-Iqtiṣād), des manchettes (Qahwá w Jurnān), des micro-trottoirs (Ṣarīḥ Jiddan), des enquêtes télévisées (Taḥqīqāt) et plus rarement des émissions socioculturelles (Inṣaḥūni, Mā Warā’a al-Judrān, Jazā’iriyūn, Soleil de nuit, etc.). Mais durant le mois de ramadan, la chaîne change complètement sa grille de programmes en se tournant vers le divertissement et en diffusant même des feuilletons télévisés[5]. Exclusivités de la chaîneVoici quelques exclusivités d'Ennahar TV :
AudienceIl n'existe pas de système mesurant l'audience instantanée en Algérie. Seuls des sondages permettent d'apprécier les parts d'audience[N 5] des chaînes de télévisions. Audience globale
Audiences des programmesLe journal télévisé principal d'Ennahar TV est suivi par environ 8 millions d'Algériens, l'émission de fatwa Inṣaḥūni par 3,6 millions de téléspectateurs et l'émission matinale Qahwá w Jurnān par 1 million de téléspectateurs[43]. Zednā Ḥkemnāk, la caméra cachée diffusée durant le mois de ramadan 2015, a été classée 4e avec 5,24 % des parts d'audience le , puis 3e avec 3,59 % des parts d'audience le jour suivant[57]. L'autre caméra cachée diffusée durant le ramadan 2016, Rāna Ḥkemnāk V.I.P, dans son épisode piégeant la ministre d'Éducation nationale Nouria Benghabrit, est visionnée plus de 100 000 fois sur YouTube. DiversSelon les enquêtes d'audience sur le paysage audiovisuel algérien menées par les deux instituts Immar et MMR à la fin de 2014[58] :
À noter aussi que le site web de la chaîne fait partie des trente sites les plus visités en Algérie en 2014 selon Alexa[59]. Journalistes, passés ou présents
• bilel kerbadj DiffusionEnnahar TV est une chaîne que ses créateurs souhaitent voir réussir auprès d'un très large public grâce à une politique de diffusion/distribution maximum pouvant toucher 100 % des Algériens. Et pour cela, la chaîne exploite la quasi-totalité des modes de diffusion numérique : SatelliteEnnahar TV est diffusée, par satellite, en définition standard (SD) et en clair selon les données techniques suivantes[63],[11] :
Il est à noter que la chaîne a procédé plusieurs fois à des changements de fréquences, surtout sur l'Eutelsat 7WA. Ainsi, elle passe de 10 921 V à 12 360 V le [64], puis vers 10 921 V à partir du [11]. La chaîne qui était diffusée sur Hotbird 13D (13°E) sur la fréquence 11 623 V 27 500 3/4, a cessé d'émettre sur ce satellite le . Étant diffusée aussi sur Badr 5 (26°E) sur la fréquence 12 303 H 27 500 3/4, elle a finalement arrêté sa diffusion sur ce satellite le [11]. CâbleLa chaîne, qui cible aussi la communauté algérienne établie à l'étranger[2], est incluse dans le bouquet TV du réseau câblé français Numericable, sur le canal 402. IPTVEnnahar TV est la 1re chaîne de télévision privée algérienne à intégrer un bouquet TV français via l'ADSL[65]. Elle est aujourd'hui disponible chez la plupart des FAI en France, mais aussi aux États-Unis et au Canada :
AutresLe live d'Ennahar TV est aussi disponible via le site web de la chaîne, l'application Android et sur Xbox 360 en France[64]. La chaîne est aussi très populaire dans les lieux où il existe une forte demande de l'information, comme les aéroports, supermarchés et cafétérias. Controverses et condamnationRelations avec les forces de sécuritéLe traitement de l’information par Ennahar TV et son succès commercial suscitent toutefois des questions chez quelques journalistes. Certains s’interrogent sur les relations entre les Mokeddem (famille propriétaire du groupe Ennahar) et les forces de sécurité. « Ils disposent d’informations très spécifiques et très difficiles à obtenir sur les questions de sécurité », note la journaliste Ghania Oukazi, qui connaît bien Anis Rahmani. Certains critiques estiment que, si la chaîne a été autorisée, c’est parce qu’elle ne s’attaque pas aux gens de pouvoir. « Ils ne disent jamais de mal du président Bouteflika ou de l’armée, alors qu’ils sont très durs avec tous les autres », souligne l'un des responsables des médias à Alger. Certains des défenseurs des Mokeddem affirment au contraire qu’Ennahar TV peut critiquer le gouvernement, même si le président Bouteflika n’est pas nommément cité. « Tous les médias d’information ont besoin d’entretenir de bons contacts avec les institutions publiques, y compris les services de renseignement et de sécurité, parce que cela facilite leur travail. Cela leur permet d’accéder aux meilleures sources d’information », explique Anis Rahmani[3]. Censure du contenu de l'émission Akher KalimaEnnahar TV a diffusé le un épisode de l'émission Akher Kalima (dernier mot) à laquelle était invité Soufiane Djilali, candidat à l'élection présidentielle d'avril 2014. Or, sur les 56 minutes enregistrées, 12 minutes ont été censurées, soit 20 % de sa durée. La chaîne a justifié cette censure le matin avant la diffusion de l'émission en accusant Soufiane Djilali d'avoir proféré des insultes et d'avoir manqué de morale[69]. Élections présidentielles de 2014Ennahar TV a été accusée d' « absence de neutralité » durant les élections présidentielles algériennes de 2014, et a connu, avec le quotidien Ennahar El Djadid, une campagne de boycott organisée par des internautes[réf. nécessaire]. Le PDG de la chaîne a affirmé ce positionnement en disant[20] :
Reportage sur Louisa HanouneAprès la diffusion en d'une enquête et d'un entretien réalisé par Ahmed Hafsi avec le député du FLN de Annaba, Baha Eddine Tliba, qui s'est attaqué ouvertement au Parti des travailleurs et à sa patronne Louisa Hanoune, l'Autorité de régulation de l'audiovisuel (Arav) a adressé un avertissement verbal à la chaîne, mais son DG l'a refusé au motif d'avoir réuni tous les documents irréfutables approuvés par la rédaction et d'être en possession de preuves et d'enregistrements audio. Le PT, à travers son porte-parole, a répondu à Tliba et la patronne du parti a attaqué la chaîne en justice[70],[71],[25]. Changement de discours sur Chakib KhelilEn , la chaîne a eu l'exclusivité de diffusion de l'information sur le retour de Chakib Khelil en Algérie, et a fait ses louanges. Mais cela lui a coûté cher, car certains internautes et webmédias ont ressorti les anciens traitements de la chaîne sur ce personnage, et ont mis en exergue le changement de position tenu par la chaîne sur Khelil. Mais la direction de la chaîne a indiqué qu'elle ne regrette pas ce traitement, car selon elle, « ça fait partie de l'évolution de mœurs politiques dans les médias », n'hésitant pas à dépêcher ses équipes pour couvrir toute sortie de cet ancien ministre[44],[72]. Condamnation à la suite d'une plainte de Hocine BenhadidÀ la suite d'une plainte du général à la retraite Hocine Benhadid pour offense et diffamation, le directeur général d'ENTV, Anis Rahmani ainsi que son rédacteur en chef Ahmed Hafsi ont été condamnés en décembre 2019 à six mois de prison ferme et à une amende de 50 000 Dinars[73]. Famille BrahmiaLe 10 février 2020, le tribunal de Bir Mourad Raïs condamne la chaîne pour diffamation et à une amende de 250 000 000 dinars algériens à verser au trésor public ainsi qu'une compensation financière à chaque membre de la famille Brahmia. La chaîne avait accusé le chef de la délégation algérienne aux JO 2016 Amar Brahmia d'avoir fait voyagé les membres de sa famille pour assister à l'évènement sportif aux frais de l'état« Aucun soutien financier n’a été octroyé à la famille Brahmia à l’occasion de ce déplacement, ni de la part des institutions de l’Etat, ni d’un quelconque sponsor, ni de la part du Comité olympique et sportif algérien » indique le communiqué [74]. Anis RahmaniLe 12 février 2020, Anis Rahmani, directeur du groupe médiatique Ennahar, propriétaire d'Ennahar TV, est arrêté par la gendarmerie. Il est poursuivi pour plusieurs chefs d'inculpation sans relation directe avec son activité de journaliste : trafic d’influence, obtention d’indus avantages, outrage à corps constitué, atteinte à la vie privée, non-respect de la loi sur le mouvement des capitaux de et vers l’étranger ; il est placé en détention provisoire[75],[76]. Le 15 octobre 2020, il est condamné à 6 mois de prison pour diffamation dans une affaire l'opposant à Yassine Fodhil, directeur du magazine arabophone Echorouk El-Arabi[77]. Le 15 novembre 2020, il est condamné à cinq ans de prison pour « enregistrement et diffusion d'une communication téléphonique qu'il a eue avec un officier supérieur de l'Armée »[78], peine ramenée à trois ans en appel le 8 mars 2021[79]. Le 13 juin 2022, poursuivi pour « mauvais usage des fonds de la Sarl El-Athir Presse, infraction à la règlementation des changes et trafic d'influence pour l'obtention d'indus avantages et fausse déclaration », il est condamné à dix ans de prison et à la confiscation de ses biens immobiliers et avoirs bancaires[80]. Distinctions
Notes et référencesNotes
Références
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