Enfilade

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Une enfilade est une série de choses ou d'évènements se suivant en file, les uns derrière ou après les autres. On parle d'enfilade pour :

L'effet d'enfilade de l'appartement de parade de l'hôtel de Clermont, le jeu des miroirs et le décor de luxe (lambris, sculpture, stucs, tableaux) témoignent de l'émulation des élites urbaines rivalisant de magnificence afin de conférer du prestige aux réceptions officielles dans les salons de prestige.
  • Une enfilade de phrases ;
  • Une enfilade d'objets ;
  • Des pièces en enfilade ou d'enfilade, c'est-à-dire une suite de pièces s'ouvrant l'une sur l'autre, où toutes les ouvertures sont positionnées sur un même axe ; lorsqu'elles communiquent entre elles, sans couloir, leurs portes placées sur le même axe sont dites portes d'enfilade. Dans les chateaux, palais[1] et hôtels particuliers[2], l'enfilade des appartements de parade avaient notamment pour fonction la mise en scène de la représentation sociale, canalisant les visiteurs vers des lieux précis où la commodité était sacrifiée aux règles de l'étiquette et de la hiérarchie sociale. L'effet d'enfilade (perspective destinée à donner au visiteur un effet de profondeur et de grandeur)[3] pouvait être renforcé par des éléments d'architectonique, des tableaux, le couple miroir de cheminée et miroir de console « susceptible de refléter à l'infini la profondeur des salons et les toilettes féminines au cours des réceptions[4] » ; ainsi, l'enfilade le long de la façade, qui met en relation les pièces nobles, est destinée à montrer au visiteur la richesse du propriétaire qui est proportionnelle à la longueur de cette perspective[5].
  • Feu d'enfilade, également connu sous le nom de « tir de flanc ». Tirer sur des cibles en fil, dans le sens de la longueur, ce qui augmente énormément la chance de les toucher[6].

Il existe aussi :


Notes et références

  1. Dans ces édifices, un corps de logis simple n'a qu'une enfilade donnant à la fois sur la cour et les jardins, alors qu'un corps de logis double possède deux enfilades, une ayant vue sur la cour et l'autre sur les jardins.
  2. Les enfilades sont à l'origine ouvertes côté cour des hôtels particuliers (hôtel de Cluny, de Sully, d'Aumont), puis les enfilades côté jardin deviennent la formule privilégiée, ces pièces étant considérées comme les plus distinguées, en lien avec l'établissement de la hiérarchie en faveur du jardin par rapport à la cour. cf. Alexandre Gady, Les hôtels particuliers de Paris : du Moyen-Âge à la Belle Époque, Parigramme, , p. 76.
  3. Daniel Rabreau (dir.), Paris, capitale des arts sous Louis XV : peinture, sculpture, architecture, fêtes, iconographie, William Blake & Co, , p. 101-102.
  4. Gilles Barbey, L'évasion domestique. Essai sur les relations d'affectivité au logis, , Presses polytechniques et universitaires romandes.
  5. Monique Eleb-Vidal, Anne Debarre-Blanchard, Architectures de la vie privée, maisons et mentalités. XVIIe – XIXe siècles, Archives d'architectures moderne, , p. 50.
  6. Enfilade – La langue française, dictionnaire