Après avoir commencé sa carrière d'architecte à Paris, où il était domicilié 9 rue Jean-Bart (6e arrondissement), il épouse à Amiens, le 25 octobre 1878, Marie Eugénie Claire Jourdain[2], fille d'un riche négociant, et s'installe dans sa ville natale. Il demeure d'abord au 25 rue Pierre-L'Hermitte, puis au 19 rue Henri-IV (actuellement n° 9), dans l'une des maisons qu'il a fait construire en face de la cathédrale. Son neveu, Louis Douillet, également architecte, occupera la maison après le décès de sa tante, survenu le 22 juin 1936. Ce dernier réalisera, en hommage à son oncle, une sculpture à effigie de celui-ci dans l'une des niches de la façade. Edmond Douillet y est représenté sous l'église du sacré cœur d'Amiens avec la mention «In memoriam Edmond Douillet».
Comme le note Georges Durand[3], « pourquoi, avec son talent vraiment supérieur, principalement incliné vers l'architecture religieuse, avec ses sentiments profondément chrétiens, pourquoi, dans les centaines d'églises construites depuis trois quarts de siècles dans la Somme, quatre seulement portent la signature d'Edmond Douillet. Quelle fâcheuse influence l'a-t-elle presque toujours fait tenir à l'écart ? »
À Amiens, il construit les églises du Sacré-Cœur et Sainte-Jeanne d’Arc ; à Mers, l'église Saint-Martin ; enfin, à Rouvrel, dans le cadre de la reconstruction, l'église Saint-Martin.
Au début du XXe siècle, Edmond Douillet est chargé de construire une rangée de six maisons rappelant l'habitat des bourgeois du Moyen Âge face à la cathédrale Notre-Dame d’Amiens. Seules les deux maisons d’angles, la maison du pèlerin et son domicile, n’ont pas été détruites lors de la Seconde Guerre mondiale.
Il devient membre de la Société des Architectes du Nord de la France en 1884, et en a été président au début du XXe siècle. Il était vice-président de la Société des Amis des Arts d'Amiens ; membre du Conseil paroissial de la cathédrale d'Amiens ; président de la commission administrative du patronage Florent Caille et de la Conférence Saint-Vincent-de-Paul Notre-Dame.
Il a obtenu la Grande médaille de vermeil de la Société centrale des architectes.
Il est enterré au cimetière de la Madeleine à Amiens[4].
« La vie d'un homme de bien est toujours trop courte. Edmond Douillet manquera toujours à la ville d'Amiens pour sa valeur professionnelle, son délicat sentiment artistique, son goût exquis, aussi bien que pour l'aménité et l'égalité de son caractère, la droiture et le bon sens de son jugement. Son dévouement sans borne, s'est dépensé jusqu'à la fin, simplement, modestement, sans bruit, montrant l'exemple du travail assidu, honnête, consciencieux jusqu'au scrupule, plus de désintéressé. C'est pour cela qu'il a peu produit. » (Georges Durand, 1936)
Réalisations notables
1882-1885 : Maison dite La Cayolaise 11 rue du Général-Leclerc à Cayeux-sur-Mer[5]
1904 : Rangée de six maisons en face de la cathédrale d'Amiens[8]. (deux seulement n'ont pas été détruite par les bombardements de la seconde guerre mondiale : les maisons dite "Douillet" et "du Pèlerin")
L’art sacré entre les deux guerres : aspects de la Première Reconstruction en Picardie,[1] Jean-Charles Cappronnier, Frédéric Fournis, Alexandra Gérard et Pascale Touzet
Bibliographie
Georges Durand, Assemblée générale de la Société des Amis des Arts du 29 janvier 1937 : Discours de M. Georges Durand, président : L'œuvre de M. Edmond Douillet, Amiens, Société des amis des Arts, , 16 p.
Jean-Claude Flament, Sur les traces des architectes Edmond et Louis Douillet, Mers-les-Bains, Les Compagnons de Saint-Martin, , 53 p.
Edmond Douillet, L'Œuvre des Coopératives Diocésaines. La Reconstruction des Églises dévastées : L'Architecture religieuse nationale, Amiens, Imprimerie Georges Degouy, s.d., 48 p.