Edgar BauerEdgar Bauer
Edgar Bauer (né le à Charlottenburg, mort le ) était un écrivain politique et philosophique considéré comme un des précurseurs de l'anarchisme en Allemagne. BiographieIl est le fils d'un peintre sur porcelaine à Eisenberg en duché de Saxe-Gotha-Altenbourg. Edgar Bauer est le frère du philosophe Bruno Bauer, un des jeunes hégéliens les plus connus à côté de Ludwig Feuerbach et de l'éditeur Egbert Bauer lui aussi hégélien. De onze ans plus jeune que Bruno, il commence par étudier la théologie, puis le droit à l'Université Humboldt de Berlin. Il abandonne ses études en 1842 lorsque le gouvernement réactionnaire prussien combat l'hégélianisme et travaille comme journaliste indépendant, y déployant une grande activité, entre autres comme collaborateur de la Rheinische Zeitung. RévolutionnaireIl fait partie du cercle de "Die Freien". Il soutient la thèse mythiste (inexistence historique de Jésus Christ) de son frère. Son « long pamphlet » Der Streit der Kritik mit Kirche und Staat saisi en 1843 (mais réédité à Berne en 1844 par Jenni fils[1]) par les autorités prussiennes lui valut quatre ans d'emprisonnement à Magdebourg[2], ce qui le fait considéré comme le premier prisonnier d'opinion politique libertaire en Allemagne[3]. Libéré par un armistice du 18 mars 1848, il participe à Berlin aux combats de la Révolution de Mars et, au début de 1849, se rend à Hambourg, il publie une revue (Die parteien)[4]. Par la suite il vit sous un faux nom à Altona et travaille à partir de 1851 comme rédacteur en chef pour l’Altonaer Zeitung qui, pendant la Guerre du Schleswig-Holstein se range aux côtés du Danemark. Fuyant la police prussienne, il va à Londres en passant par Copenhague. Là, il rencontre Karl Marx, dont il avait fait la connaissance à Berlin. Les relations entre les deux hommes n'étaient pas des meilleures selon Jenny Marx qui a écrit dans une lettre à Friedrich Engels en août 1857 : Voici quelques soirs que ce clown d'Edgar Bauer est chez nous, mais c'est vraiment une morue sèche sans huile de foie de morue, et avec cela il veut encore être spirituel. J'ai dû faire tant d'efforts que j'en suis presque tombée à la renverse, mais Karl a fini par éclater, et pas au figuré mais au propre[5]. D'après Liebknecht, Marx et Bauer fêtent leur rencontre londonienne vers 1860 par une tournée des tavernes[6]. Présenté par Liebknecht à la Société allemande de formation des ouvriers de Londres, il prend la direction du bulletin internationaliste nommé Neue Zeit. ConservateurÀ l'époque où il vit à Londres, Bauer travaille comme informateur pour les autorités danoises et, entre novembre 1852 et mai 1861, il rédigea plus de cent rapports sur les activités politiques des réfugiés[réf. nécessaire]. En septembre 1856, il se démarque explicitement du mouvement révolutionnaire : J'ai suivi les progrès de la démocratie, j'ai vu ces champions de la liberté se montrer dans leurs calculs d'abord grincheux, puis obstinés et finalement presque enfantins, jusqu'au moment où ici une phrase, là en principe, là encore un calcul sur l'avenir tombassent comme des feuilles sèches d'un arbre en train de mourir, ne laissant finalement qu'incertitude, hésitations et misère intellectuelle[7]. L'amnistie de 1861 lui permit de retourner en Allemagne. Il devint fonctionnaire prussien et fonda en 1870 à Hanovre, le journal conservateur Kirchliche Blätter. ŒuvresLes premiers écrits de Bauer sont tellement imprégnés de sa soif de liberté que Max Nettlau, l'historien de l'anarchisme, l'a rangé dans la lignée des libertaires avant la lettre[8]. Déjà auparavant Gustav Landauer avait appelé le jeune Edgar Bauer « celui qui a vraiment fondé l'anarchisme en Allemagne[9] » et publié un texte de lui qui a disparu[10]. Après 1848, le révolutionnaire du Vormärz qu'il était s'est transformé en bourgeois, fidèle soutien de l'État. Ses manuscrits sont conservés dans les archives de la social-démocratie à Bonn[11]. Liste d'Œuvres
Réimpressions
Bibliographie
Article connexeLiens externes
Notes et références
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