Drugstore Publicis Champs-Élysées

Publicis Drugstore

Publicis Drugstore
Publicis Drugstore depuis l'Arc de Triomphe (en 2014)
Présentation
Destination initiale
Hôtel
Destination actuelle
Drugstore (centre commercial)
Architecte
Construction
1903 Ouverture de l'hôtel Astoria
1958 Transformation en drugstore
1975 Restructuration complète après l'incendie
Propriétaire
Publics Groupe
Localisation
Pays
Commune
Adresse
133, avenue des Champs-Élysées 75008 Paris
Coordonnées
Carte

Le Drugstore Publicis Champs-Élysées , également dénommé « Publicis Drugstore » comme l'indique sa façade, est un centre commercial situé sur l'avenue des Champs-Élysées, dans le 8e arrondissement de Paris. Un premier bâtiment, construit en 1903, abrita, à l'origine un hôtel, L'Astoria, inauguré en 1907. Celui-ci fut réaménagé en drugstore en 1958, puis totalement reconstruit en 1975, après un incendie survenu trois ans auparavant.

Situation

Ce bâtiment, à vocation commerciale, est situé au No 133 de l'avenue des Champs-Élysées, à l'angle de la rue de Presbourg et de la rue Vernet. Il est desservi par la station du métro de Paris « Charles de Gaulle - Étoile » qui comprend les lignes 1, ligne 2 et 6.

Historique

L'hôtel Astoria

Emil Jellinek-Mercedes

En 1902, l'homme d'affaires et diplomate austro-hongrois, Emil Jellinek-Mercedes (initiateur de la marque automobile allemande Mercedes la même année), décide de faire construire un des premiers palaces parisiens sur l'avenue des Champs-Élysées, non loin de la place de l'Étoile. Conçu par l'architecte Gustave Rives, l'hôtel Astoria (en référence à la Famille Astor) est inauguré le .
L'hôtel, très critiqué par Georges Clemenceau, alors président du conseil des ministres et par la presse en raison de son architecture considérée comme très germanique (« Kolossale et munichoise »), est dirigé par le compatriote de Jellinek, Arthur Gessler[1].

En 1915, le gouvernement français saisit l'établissement comme « bien appartenant à l’ennemi » qui abritera durant la Grande Guerre, la Croix-Rouge japonaise. En 1923, l'hôtel est devenu le siège de la commission alliée des réparations, laquelle sera à l'origine du plan Dawes en 1924[2],[3].

Le premier drugstore (1958 - 1972)

Marcel Bleustein-Blanchet

En 1958, le publiciste Marcel Bleustein-Blanchet (1906-1996) rachète le bâtiment de l'hôtel afin d'y fixer le siège de sa société Publicis Groupe. Au rez-de-chaussée du bâtiment remanié pour l'occasion, il crée le concept américain de drugstore adapté à la France. Celui-ci comprendra un restaurant, une pharmacie, ainsi qu'une boutique vendant cigares et cigarettes des journaux et des articles cadeaux et reste ouvert très tard dans la nuit.

Marcel Bleustein-Blanchet avait découvert lors d'un séjour nocturne, à Manhattan en 1949, le concept de drugstore[4]

«  J’ai aperçu la lumière d’une petite boutique (un drugstore) [...] En deux minutes, j’ai pu acheter un hamburger, une brosse à dents, un journal et un paquet de cigarettes. Pour obtenir la même chose à Paris, il m’aurait fallu dénicher un bureau de tabac, entrer dans un café et renoncer à la brosse à dents, faute de pharmacie ouverte… »

La création de ce type d'établissement, d'inspiration américaine, attirera une vive critique de la part du garde des Sceaux du gouvernement Charles de Gaulle, Michel Debré mais le publiciste ira jusqu'au bout de son idée et l'établissement ouvrira ses portes avant la fin de l'année. Dés les premières années de sa création, le drugstore et son bar attireront la jeunesses parisienne huppée de Paris, admiratrice de l’American way of life qu'elle pense retrouver en ce lieu. Celle-ci sera d'ailleurs moquée par le chanteur et compositeur Jacques Dutronc et son auteur Jacques Lanzmann dans la chanson Les Play-Boys, sortie en 1966[5]:

« 

J'ai pas peur des petits minets
Qui mangent leur ronron au drugstore,
Ils travaillent tout comme les castors
Ni avec leurs mains, ni avec leurs pieds

 »

Face au succès commercial, de nouveaux établissements sont créés, avec le « Drugstore Défense » dans le célèbre quartier d'affaire parisien et le « Drugstore Saint-Germain » le 19 octobre 1965, sur le boulevard Saint-Germain dans le 6e arrondissement de Paris[6].

Le second Drugstore (1975)

L’immeuble Publicis, avec à sa base, le drugstore Publicis, est reconstruit durant les années 1973-1975 par l’architecte Pierre Dufau (qui fut également le concepteur de nombreux palaces parisiens). L'architecture est simple et adopte les codes esthétiques de l'époque. Les terrasses paysagères ouvrent une perspective sur l’avenue des Champs-Élysées et sur la rue Vernet formant ainsi une couronne de verdure face à l’Arc de Triomphe.
En 2004, l’architecte italien Michele Saee (en) réaménage la façade en fixant de nouveaux panneaux de verre d'inspiration plus moderne la rendant plus remarquable au niveau de l'avenue des Champs-Élysées[7].

Description

Slavik

L'ancien bâtiment, de type haussmanien, présentait sa façade principale surmontée de deux dômes très controversé à l'époque de leurs constructions entre l'avenue des Champs-Élysées et l'avenue Marceau, les terrasses des étages supérieures permettaient aux clients d'admirer l'Arc de Triomphe[8].

Après sa transformation en drugstore par Marcel Bleustein-Blanchet, l'aspect extérieur changea peu mais le rez-de-chaussée fut entièrement réaménagé en espace commercial avec des matières nobles, tels que le cèdre verni pour les boiseries, cuir pleine peau pour les sièges, du verre de Murano et d'épaisses moquettes, tout cela conçu selon les indications du décorateur français d'origine russe Slavik qui décora également d'autres espaces du groupe Publicis dans les années 1960[9].

Le bâtiment actuel se présente avec de grandes façades vitrées sur l'avenue des Champs-Élysées, la rue de Presbourg et la rue Vernet. Il abrite un bar brasserie ainsi qu'une salle de restaurant de 350 m2 avec sa terrasse extérieure, un débit de tabac et de journaux, une librairie, une pharmacie (sur la rue Vernet). Les décors et le mobilier très élaboré indique qu'il s'agit d'un établissement de luxe qui cible une clientèle plutôt aisée[10]. Un cinéma (le Publicis Cinémas) appartenant au même groupe est attenant au drugstore[11].

Références

Voir aussi

Bibliographie

  • Mémoires d'un lion de Marcel Bleustein-Blanchet, éd. Perrin, 1988 (1989 en édition de poche) (ISBN 9782266027014)

Articles connexes

Liens externes

 

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