Discussion Wikipédia:Conventions typographiques/Marche des titresCeci est un exposé pour une nouvelle marche des titres d'œuvres, ouvert à la discussion et destiné à être amélioré par chacun. Elle repose, pour l'essentiel, sur le Lexique et en respecte toutes[1] les recommandations, même mineures, et la logique. Si les deux premières parties qui illustrent la démarche et fournissent des sources complémentaires, ne devraient pas être fondamentalement modifiées (sauf coquilles, erreurs, remarques), c'est bien la troisième partie (§6), intitulée « Marche wikipédienne » qui nécessite toute votre attention. Les notules ne sont pas toutes reliées correctement au texte, je m'en excuse et vais reprendre, une à une, les références pour que ce soit plus lisible pour tous. De même, n'hésitez pas à améliorer la présentation qui résulte d'un formatage Word dégradé.--ᄋEnzino᠀ (d) 5 janvier 2010 à 08:33 (CET) Toutes les citations complètes d'ouvrage sont entre guillemets (sauf les exemples donnés qui sont tous également des citations des mêmes ouvrages) et correspondent strictement aux différents ouvrages cités en bibliographie ou en notes. Avant-propos
Mais avant de vouloir, comme certains le pensent ou l’ont pensé à tort, « tout chambouler » dans les Conventions typographiques recommandées en français, je suis d’abord allé faire un tour (quasi-)complet des ouvrages qui sont considérés, par la profession, comme « professionnels » (et donc destinés d’abord aux spécialistes, à ceux qui « font l’écrit »). Et ce, sans jamais perdre de vue que l’usage, la pratique quotidienne, dans les différents médias francophones, doivent également être considérés comme des éléments majeurs : si tous les professionnels préconisaient une recommandation mais que celle-ci n’était pas appliquée par la presse et l’édition (la profession), elle perdrait de sa valeur. Ces ouvrages professionnels ayant souvent un titre long et interminable, j’en ai souvent abrégé dans ce qui suit le titre authentique selon l’usage en vigueur : vous allez donc m’entendre parler du Lexique, du Manuel, du Mémento, etc. (voir in fine pour une bibliographie complète). Au fil de mes lectures, j’ai ainsi appris l’existence d’un Abrégé du Code typographique à l’usage de la presse[4] — dont l’un des rédacteurs est le docteur René Ponot (2003), historien de la typographie. J’ai découvert la tenue des Rencontres internationales de Lure ([2]), dont le chancelier actuel est Gérard Blanchard, autre docteur universitaire et dont le créateur était Maximilien Vox (1894-1974). Rencontres de typographes qui sont à l’origine d’une véritable École de Lure, lieu d’excellence des pratiques typographiques à la française. Ce sont des personnages qui ont, hélas, laissé fort peu de traces sur la Toile et dans les discussions dont ont fait l’objet les Conventions. Sans vouloir raconter à mon tour un conte, la lecture exhaustive desdites Conventions, de la page de discussion afférente, de vos remarques et suggestions, a provoqué chez moi de sérieux doutes, confirmés par les analyses brillantes de Jean-Pierre Lacroux dont je vous ai déjà parlé et que je rejoins[5]. Chaque ouvrage, même le plus sérieux, est susceptible de coquilles et d'imperfections[6], de contradictions internes, d’incertitudes voulues ou non. Combien de fois ai-je lu ou constaté, qu’en absence de recommandations du Lexique, il fallait absolument chercher voire créer de toutes pièces une autre Table de la loi ? Alors que, peut-être, les ingénieux typographes de l’Imprimerie nationale, certains de ne pouvoir trancher en toutes circonstances, laissaient aux autres professionnels de l’édition, une certaine marge d’interprétation ? Une certaine souplesse ? De bonnes raisons pour douter et donc de réfléchir. C’est en lisant tout récemment ce qui est considéré comme un must de l’édition soignée[7], un ouvrage de la collection de la « Bibliothèque de la Pléiade » (NRF), dont la qualité, la précision, le perfectionnisme de la chose imprimée me font littéralement toucher du doigt que « c’est un métier de faire un livre » que j’ai enfin trouvé la réponse définitive à la plupart de mes doutes en la matière. Cet ouvrage porte le titre célèbre des Mille et Une Nuits, dont pourtant la composition même semble contredire la spécificité française en matière de typographie, avec ses quatre (!) majuscules d’autant plus impressionnantes qu’elles marquent des mots très courts . Dès l’avertissement initial de l’ouvrage[8], j’avais sous les yeux trois exemples significatifs de comment composer, en bon français, les titres d’œuvres :
Italique ou romain à l’article. Majuscule ou minuscule à nuit. Majuscule ou minuscule à 1001. Un concentré d’énigmes pour Béotiens typographes qui me donnait enfin la clé pour comprendre ce qui me semblait évident et pas toujours facile à expliquer et m’était confirmé par le reste de l’ouvrage — où on trouve aussi les exemples suivants (en appendice) :
Ou bien, ces deux derniers, sous une forme abrégée : Ici encore, ce sont des exemples particulièrement parlants, avec des voleurs qui prennent, en fonction des circonstances, la majuscule ou pas, ou encore avec cet article partitif avant des guillemets. La lecture de ce qui suit cherchera à expliciter et à donner d’autres exemples, comme dans ces fameux contes de Shahrâzâd. Elle nécessite un peu de patience, je le concède, mais elle ne devrait pas vous prendre mille et une nuits, du moins je l’espère. Dans les exemples que je reprends tous de codes professionnels, dans de très rares cas, je m’interroge sur la justesse de tel ou tel choix. Face à un tel cas, je mettrai un astérisque (*) après le titre et je vous invite à en discuter avec moi ou à partir à la recherche d’autres sources ou raisons de cette composition aberrante. En absence d’astérisque, je considère qu’il y a clairement consensus établi entre tous les codes professionnels consultés. La forme est, en ce cas, celle qui est à recommander. Être partisan d’une typographie « à la française » signifie aussi limiter, autant que faire se peut, de parsemer des capitales là où elles ne sont pas strictement nécessaires. Quand Georges-Louis Leclerc, comte de Buffon, fait éditer en 1774 son Histoire naturelle, générale et particulière (sans majuscule sauf l'initiale), il y fait également la description du « Cabinet du Roy » (mention qui fait partie du titre complet) et non du « cabinet du roi », mais ces deux dernières majuscules se justifient ici car « l’initiale majuscule est due au nom commun lorsque, en individualisant, il acquiert la qualité de nom propre » (§ 52 du Mémento). L’application de cette recommandation aux titres d’œuvre en fait des « noms en propre »[9] comme le soulignent, chacun à leur tour, le Lexique, le Manuel, le Mémento, l’Orthotypographie, dans une belle (et rare) unanimité. La principale particularité de ces noms en propre est qu’ils sont composés en italique. Je m’attacherai d’abord à illustrer cet exposé en me concentrant sur le code le plus daté (sa première édition date de 1973) mais sans doute le plus complet sur le sujet — le Lexique, plus récent, étant de par sa nature lacunaire même s’il est incontournable : il s’agit du Mémento du regretté Charles Gouriou. Je citerai ensuite, presque in extenso Le Style du « Monde », en utilisant en tant que de besoin le Manuel de Perrousseaux et d'autres ouvrages de référence, avant de proposer en conclusion une « marche wikipédienne ». Les conventions du Mémento de Ch. Gouriou« On compose en italique les titres réels d’œuvres littéraires, artistiques, musicales, etc. » « pour en bien marquer l’authenticité »[10]. Tout d’abord, Charles Gouriou nous explique ce que signifie « titre réel » (qu’il compose en italique pour attirer l’attention sur le mot) : « il ne faut pas confondre avec des titres d’œuvres les désignations de thèmes ou sujets traditionnels (notamment en peinture) : la Crucifixion, une Descente de croix, les Sibylles — qui ne constituent des titres réels que dans certains cas ». Autre exemple : le grand public connaît bien les colonnes de Buren du Palais-Royal en ignorant leur vrai titre, Les Deux Plateaux. Le Mémento établit tout d’abord une typologie des titres d’œuvres (§ 127). Ils peuvent être répartis, selon Ch. Gouriou, en trois grandes catégories :
Ensuite, il précise que le mot initial, du titre quel qu’il soit, prend la majuscule, et donne les exemples suivants, incontestables :
À comparer aux exemples tirés du Lexique comme :
Je me permets d’ajouter qu’un titre d’œuvre du type : peut tout à fait être analysé comme étant également une proposition (abrégée) et non en forme d’énumération. Le Lexique précise bien que « si le titre ne commence pas par l’article défini […] le mot initial prend seul la majuscule ». Ce qui l’exclut nécessairement à Tristes tropiques — or c’est précisément cette version qu’en donne aussi la Bibliothèque de la Pléiade.
C’est aussi la forme du titre d’un ouvrage que nous avons érigé, par consensus, en recommandation majeure : Il peut arriver qu’un autre substantif ait une valeur similaire au premier et doive recevoir également la majuscule :
Dans ces titres, les substantifs prennent en général la majuscule ainsi que les adjectifs qui précèdent le premier substantif (mais ce principe souffre de nombreuses exceptions, d’où le en général) :
En effet, les substantifs gardent la minuscule : a. Quand ils sont eux-mêmes en apposition ou membres d’une proposition apposée :
Sauf si le nom est un élément constitutif d’un nom propre :
b. quand il est un élément d’une locution de type adverbial :
c. s’il entre dans la formation d’une locution à valeur d’adjectif :
d. s’il est perçu comme un déterminant régulier ou occasionnel, perdant sa valeur propre :
L’article initial prend la minuscule lorsque le titre est inclus lui-même dans un autre titre :
Cette recommandation invalide la plupart des typographies américanisantes[21], de plus en plus fréquentes, notamment au cinéma, avec un sous-titre ou une variante qui suit le titre principal, du type 2001 : L’Odyssée de l’espace[22]. En effet le Manuel, comme le Lexique et comme l’Orthotypographie, préconise, lorsqu’un titre comporte une seconde partie « considérée comme une explication », séparée de la première partie de la conjonction ou, la seconde partie peut se composer comme un titre en sommaire :
Charles Gouriou préconise également de composer l’article en italique, uniquement lorsqu’il fait partie du titre réel (de nombreux titres ne commencent pas par un article). Si cet article ne fait pas partie du titre réel ou s’il est modifié (traduit par exemple), l’article doit rester en romain :
Lorsque le titre est abrégé, l’article se compose en romain :
Pour les titres successifs, lorsqu’un ou plusieurs titres se suivent, dont l’un est titre d’un volume, d’un article, d’une partie ou d’un chapitre, et l’autre titre d’un ouvrage, d’une revue ou d’un recueil, il importe de l’indiquer clairement. Gouriou propose plusieurs solutions : L’usage des parenthèses comme ici :
Ou d’intercaler dans entre les deux titres, voire les locutions latines in ou apud (dans ce dernier cas, la locution latine in se compose en romain pour éviter d’être confondue avec le titre). Comme le Lexique et l’Orthotypographie, il préconise de composer quelques titres en romain, rare exception à la recommandation générale : Les noms des livres sacrés[24] : Les noms des codes et recueils semblables
Mais les titres des subdivisions desdits codes se composent en italique
Les titres ou intitulés des actes officiels (lois, décrets, arrêtés, etc.) La marche du MondeLe Style du « Monde » (2e édition, 2004, p. 57), dont les préconisations s’appliquent au quotidien considéré unanimement comme le moins fautif[25], ne dit pas autre chose que le Mémento, à la seule exception des titres dits en énumération pour lesquels il établit une recommandation nettement plus simple et facile à mettre en œuvre, basée sur l’article défini. Toutefois, il commence par dire que pour les titres d’œuvre, « les règles d’écriture sont complexes » : « en voici un résumé succinct », précise-t-il. Comme pour le Lexique, le Manuel et le Mémento, les titres d’œuvres artistiques, littéraires, théâtrales, cinématographiques, etc., s’écrivent en italique, sans guillemets[26]. Ex. : La Joconde, Autant en emporte le vent, Il était une fois dans l’Ouest, Tailleur pour dames. Si une œuvre est citée dans un passage en italique, on l’écrit en romain. Ex. : Avant de m’endormir, je lisais Les Contes du chat perché avec délectation. 1. Les noms propres gardent leur majuscule. Ex. : Ainsi parlait Zarathoustra ; Il était une fois dans l’Ouest ; 2. Si le titre est constitué d’une proposition complète, on met une majuscule uniquement à la toute première lettre du titre. Ex. : Mais n’te promène donc pas toute nue ; 3. Si le titre commence par un article défini (« le », « la », « les », « l’ »), a. Cet article et le substantif qui suit prennent une majuscule. Ex. : Les Travailleurs de la mer ; b. Si un adjectif précède le substantif, cet adjectif prend également la majuscule. Ex. : Les Quatre Cents Coups ; La Nouvelle Héloïse ; c. Si un adjectif suit le substantif, cet adjectif ne prend pas la majuscule. Ex. : La Jument verte ; d. Si le titre (qui commence par un article défini) est formé de la réunion de plusieurs substantifs reliés par « et », chacun d’eux prend une majuscule. e. Ex. : Le Vieil Homme et la Mer ; Le Bon, la Brute et le Truand ; 4. Si le titre cité n’est pas le vrai titre (titre traduit ou contracté), l’article accompagnant le titre reste en romain et en minuscules. Ex. : Je suis arrivé à la fin de la Recherche ; 5. Si le titre est formé de deux titres reliés par « ou », on traite chacun d’eux comme s’il s’agissait d’un titre unique. Ex. : Le Mariage de Figaro ou la Folle Journée ; 6. Si le titre commence par un article indéfini, un adjectif, il ne comporte qu’une majuscule initiale. Ex. : Un singe en prison, Mes prisons, Trois contes, Tristes tropiques ; 7. Les titres de tomes, d’articles, de chapitres s’écrivent en romain, entre guillemets. Ex. : « La France s’ennuie » de Pierre Viansson-Ponté ; « L’Appel » est le titre du tome I des Mémoires de guerre de De Gaulle ; « Spleen », l’un des plus célèbres poèmes des Fleurs du mal. Le Style du « Monde » précise également que : 1. Les titres de films, de CD ou de vidéos doivent être traités comme les titres d’œuvres. 2. Les titres de journaux et de périodiques : comme pour les œuvres littéraires, en italique, sans guillemets. Toutefois, les titres d’éditions ou de suppléments restent, eux, en romain entre guillemets : Ex. : « Le Monde des livres » a signalé le 18 novembre… 3. Titres d’émissions de radio ou de télévision. Lorsqu’on cite un titre d’émission de radio ou de télévision, on l’écrit en romain et entre guillemets pour bien distinguer cette émission de l’œuvre diffusée : Ex. : Au programme de « La dernière séance », Le train sifflera trois fois et Rio Bravo. 4. Titres d’expositions ou de manifestations temporaires. En romain, entre guillemets et avec une majuscule initiale. Ex. : « Le printemps des poètes », « Ani, cité ensevelie ». 5. Titres de festivals ou de manifestations régulières. En romain, avec majuscule initiale. Ex. : Le Festival d’automne, le Mois de la photo, Étonnants voyageurs. et des exemples de la « Pléiade »(source : catalogue de la « Pléiade » 2009)
Le Rendez-vous de Senlis ; Épisode de la vie d’un auteur ; Ardèle ou la Marguerite ; La Répétition ou l’Amour fini ; Cécile ou l’École des pères ; Le Boulanger, la Boulangère et le Petit Mitron ; Cher Antoine ou l’Amour raté ; Les Poissons rouges ou Mon père ce héros.
Les Trois Don Juan ; Ébauches et fragments ; L’Arétin et son temps ; Les Onze Mille Verges.
Cinq sonnets de Pétrarque ; Mes caravanes et autres poèmes ; En étrange pays mon pays lui-même ; La Sainte Russie ; Anicet ou le Panorama.
La Bonne Âme de Sé-Tchouan ; La Résistible Ascension d’Arturo Ui ; Maître Puntila et son valet Matti ; Grand-peur et misère du IIIe Reich.
Robert ou l’Intérêt général
Les Premiers Faits du roi Arthur ; La Mort du roi Arthur.
Billy Budd, marin ; Pierre ou les Ambiguïtés.
Anna, soror… ; Un homme obscur — Une belle matinée (— = « suivi de ») ; Notre-Dame-des-Hirondelles.
encore des exemples de TéléramaEnfin, voici une courte série d’exemples illustrant les recommandations préconisées ci-dessus et mises en œuvre par un professionnel des choses culturelles Télérama, dans son hors-série, Le Guide cinéma, édition 2009, lettre T, p. 1518 et suivantes :
La ponctuation de Catach et al.Source majeure : La Ponctuation, Nina Catach, PUF, 2e édition, 1996
Dans le §. « Les titres d’ouvrage » de N. Catach : « Il est nécessaire de distinguer les usages classiques, où les divergences abondent, et les tendances récentes, qui vont vers la simplification. » (p. 88. 4.) Selon A. Husson (Liaisons-HESO, Équipe CNRS « Histoire et Structure de l'Orthographe française », n° 8, 1982, 31-39), on peut distinguer deux cas majeurs :
Dans le cours des phrases, l’article peut être ainsi « contracté, traduit, surajouté, séparé du titre, remplacé par un autre mot ou appartenir au titre en abrégé » (p. 33). Il s’écrit alors en romain et est exclu du titre, ex. : La reprise du Bourgeois gentilhomme ; Que penser des Affaires sont les affaires ? Ces deux règles ont l’approbation de Colignon (La Ponctuation (art et finesse), Lecœur, 1975) : « Nous sommes partisan d’une simplification complète des règles de composition des titres, et cela en indiquant seulement — quel que soit le cas — une majuscule initiale au premier mot du titre, afin de bien faire ressortir celui-ci ». Même souhait de simplification chez S. Aslanoff (Manuel typographique du russiste, IES 1986, p. 89-92) et chez Grevisse (Le Bon Usage : Grammaire française, 12e édition, Duculot, p. 133) : « L’usage le plus simple et le plus clair est de mettre la majuscule au premier mot seulement, quel qu’il soit ». Cette exigence générale de simplification s’explique par le grand nombre de cas et les contradictions qui règnent en ce domaine : adjectif qui précède ou qui suit le premier nom ; titres en parties doubles ; noms composés ; noms communs pris comme allégories ; etc. Colignon cite au moins dix possibilités différentes (p. 64). Introduction du QSJ de N. Catach : « il semble bien qu’à partir du XIXe siècle les auteurs, comme les linguistes, aient largement abandonné ce domaine aux professionnels, [depuis 1939] aucun ouvrage universitaire n’est venu, durant des décennies, concurrencer les codes d’imprimeurs, qui règnent et décident en maîtres » Voir également Renaud Camus, Répertoire des délicatesses du français contemporain, P.O.L. éditeur 2000, p. 357 (Points) : Titres (majuscules dans les titres) : « Il règne un grand flou dans la façon d’écrire les titres d’ouvrage, en particulier sur la question des majuscules, ou des capitales. Ce flou s’observe dès la source, si l’on peut dire, chez les auteurs eux-mêmes, et chez les éditeurs. S’il y eut une époque où tout le monde était à peu près d’accord sur deux ou trois principes généraux, elle est révolue ». Il précise aussi : « De manière générale, les Anglo-Saxons mettent beaucoup plus de majuscules que nous. » « Une mode relativement récente, mais déjà un peu fatiguée, consiste à ne pas mettre de majuscules du tout. Encore ne concerne-t-elle, en général, que l’ouvrage lui-même, sa couverture, sa page de titre. Quiconque transcrit le titre ailleurs est bien obligé, le plus souvent, de revenir à la règle générale – celle qui justement fait défaut. » Pour lui, deux tendances principales s’opposent.
Variantes non résoluesAu moins deux points particuliers restent à éclaircir :
« Marche wikipédienne » : proposition de conventions pour les titresPour résumer cet essai, voici la marche[32] en dix points (seulement !) que je vous propose de suivre et d’accompagner de vos réflexions, commentaires et suggestions : une marche n’est jamais figée, elle est toujours en mouvement. Celle-ci est bien sûr largement perfectible : je compte sur vos critiques et vos suggestions pour l’améliorer.
« Il n’y a pas d’exemple d’immobilité absolue. Ce qui est absolu, c’est le principe du mouvement de la langue dans le temps. Mouvement qui se fait de façon diverse selon les cas, mais fatalement. Rien ne peut l’entraver […] . » Ferdinand de Saussure, Cours de linguistique générale[33] En typographie, les règles d’écriture des titres d’œuvres sont particulièrement complexes : en voici un résumé succinct. Les exceptions possibles et les contestations figurent en fin de la marche ou en notule. Un principe général : les titres d’œuvres sont les titres authentiques donnés par leurs auteurs[34] aux différentes œuvres artistiques ou littéraires[35] « pour bien en marquer le caractère authentique ». Ce sont des « noms en propre » et pour cette raison, ils prennent systématiquement une majuscule initiale à leur premier terme[36] et se composent en italique sans guillemets. Si besoin est, ils peuvent être abrégés ou traduits, tout en conservant cette double caractéristique. Comme l’emploi de l’italique résulte d’une disjonction typographique, si le titre d’œuvre est cité dans un passage en italique, on l’écrira en romain.
Bibliographie (sources)Cet essai (qui est une œuvre qui n’a ou ne prétend à aucun caractère original ou authentique…) prend ses sources dans les ouvrages suivants qui l’ont inspiré et guidé, sources qui sont toutes des « codes typographiques professionnels »[46] classés ici selon l’ordre alphabétique : • Le Lexique : Lexique des règles typographiques en usage à l’Imprimerie nationale, Éditions de l’Imprimerie nationale, Paris, 1990. • Le Manuel : Yves Perrousseaux, Manuel de typographie française élémentaire, Atelier Perrousseaux éditeur, 4e édition, Reillanne, 1995. • Le Mémento : Charles Gouriou, Mémento typographique, Éditions du Cercle de la Librairie (Librairie Hachette, 1973). (ISBN 2-7654-0447-X), 15 €. Paris, 2006. • Orthotypographie de Jean-Pierre Lacroux (version Internet). • Le Style du « Monde », 2e édition, Paris, 2004. Revert d’une stupiditéUne I.P. se réfugiant derrière son anonymat a reverté une de mes corrections en éructant : « Annulation des modifications 55158291 César du Missy n'était pas imprimeur ! Seulement théologien, pasteur et chapelain de l'église française de Saint-James à Londres, cher ignare prétentieux... » Évidemment, cet imbécile se croit plus au courant que Gustave Lanson qui écrivait dans son introduction aux Lettres philosophiques : « Pour l'orthographe, j'ai reproduit en principe l'orthographe de Jore. A vrai dire. Voltaire ne m'invitait pas à la respecter. Il écrivait le 12 déc. 1743 à César de Missy : "Vous vous moquez de me consulter sur la ponctuation et l'orthographe ; vous êtes le maître absolu de ces petits peuples-là comme des plus grands seigneurs de mon royaume." » (voir ici) Je reverte, avant de demander une semi-protection, sachant très bien que mes contradicteurs systématiques ne désarment pas facilement. Gustave G. (d) 13 juillet 2010 à 09:03 (CEST) Notes et références
Cette règle s’applique également aux autres cas d’un titre dans le titre, puisque le premier doit déjà être composé avec une majuscule initiale : il ne la perd pas quand il est intégré dans un autre titre. Cette recommandation implique que le titre sera classé dans une liste non pas à la lettre L mais à la première lettre du substantif. D’autres formes de conjonctions, plus rares, sont possibles. |
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