Der Ziegelbrenner

Der Ziegelbrenner
Image illustrative de l’article Der Ziegelbrenner
Couverture de la 5e livraison, 1918.

Pays Allemagne
Zone de diffusion Allemagne et Autriche
Langue allemand
Format 12x21 cm
Genre presse politique
Prix au numéro variable
Diffusion 800/5000[1] ex. (pendant la guerre/ fin 1918)
Fondateur Ret Marut
Date de fondation 1917
Date du dernier numéro 1921
Éditeur Ret Marut

Propriétaire Ret Marut
Directeur de la rédaction Ret Marut

Der Ziegelbrenner (en allemand : Le Fondeur de briques) est une revue anarchiste allemande, publiée de 1917 à 1921, et dont le principal ou unique rédacteur était Ret Marut, pseudonyme antérieur de B. Traven.

Histoire

Le premier numéro paraît le 1er septembre 1917. L’éditeur en est Ret Marut, avec pour principale (et peut-être unique) collaboratrice Irene Mermet. La revue est vendue par abonnement[2] ; elle est également diffusée par des libraires aux opinions politiques proches de celles des deux éditeurs[3]. Une partie de la distribution a été faite par des officiers[1]. Le dernier numéro paraît en décembre 1921.

Le titre de fondeur de briques est destiné à évoquer le matériau de construction sociopolitique. La couverture prend la couleur rouge de la brique, et le format (12 par 21 cm)[4]. Dans leur conception de la revue, Ret Marut et Irene Mermet ont été influencés par le Kain d’Erich Muhsam, le Fackel (de) de Karl Kraus et l’Aktion de Franz Pfemfert[5].

Le sous-titre de la revue était : « Critique des conditions et des contemporains répugnants ». Il est à parution irrégulière ; ses cibles principales sont la bourgeoisie, le capitalisme, le militarisme.

Selon Oskar Maria Graf, il échappe à la censure car l’organisme chargé de l’appliquer considérait qu’il s’agissait d’un journal de maçons[6]. La revue n’était contactable que par l’intermédiaire d’une boîte postale[7]. Les lecteurs sont des urbains instruits, des soldats, des officiers, principalement en Allemagne, mais aussi en Autriche et au Danemark. Il reçoit des lettres de lecteurs du front. Certains abonnés sont connus : Klabund, Wilhelm Herzog (de), Hans Reimann, Siegfried Jacobsohn[5]. La publication du Ziegelbrenner lui a aussi permis d’entretenir une correspondance avec Oskar Maria Graf[8].

Le , se déclenche la révolution allemande, à laquelle Marut participe activement avec Irene. Les évènements font grossir subitement le nombre d’abonnés au Ziegelbrenner, d’où sa réaction dans la revue[9] : « Je vois que j’ai trop d’abonnés. Un peu de patience, je vais réduire votre nombre [...] J’ai besoin de véritables lecteurs : les consommateurs n’ont qu’à se tourner vers la presse quotidienne ou harceler les revues qui ont besoin d’abonnés. Moi je n’en ai pas besoin. »

En décembre 1918, il organise deux soirées à la Halle des Beaux-Arts de Munich où des lectures du Ziegelbrenner sont faites, l’orateur et la salle restant dans l’ombre[10]. Dans le contexte agité de la révolution allemande, Marut vilipende la presse capitaliste[11],[4].

La revue est interdite en 1919 après la répression impitoyable de la république des conseils de Bavière. Au même moment, Marut échappe de peu à sa condamnation à mort en s’enfuyant, se cache, et réussit à continuer à publier la revue jusqu’à la fin de 1921. Pour cela, Marut se réfugie à la communauté de Kaltall, dans l’Eifel près de Cologne. C’est l’imprimerie de la communauté qui sert à imprimer les derniers numéros du Ziegelbrenner[12],[13],[14],[15].

Bien qu’à diffusion limitée, il était connu dans les milieux anarchistes, et son auteur apprécié. Aussi, en sortant de prison, Erich Mühsam lance un appel dans le premier numéro de sa revue Fanal sous le titre : Où est le Fondeur de briques ?[16]. Le tirage a pu atteindre 6000 exemplaires à la fin de la guerre ; il a décliné ensuite, ses lecteurs attirés par ses positions antimilitaristes ayant pu être désarçonnés par son soutien aux révolutions[1].

Der Ziegelbrenner est aussi le nom d’une maison d’édition associée à la revue[7] fondée en mars 1918[1] qui a publié des textes de Marut et Le Feu d’Henri Barbusse[17]. Autre sympathie littéraire : Frank Wedekind, salué à l’occasion de ses obsèques[18].

Mémoire

Son auteur, Ret Marut alias B. Traven est devenu mondialement connu. Pour le 50e anniversaire de sa mort, les textes du Ziegelbrenner ont été plusieurs fois joués et présentés. Une plaque a été apposée sur son ancien logement, au 84 Clemensstrasse à Munich.

Le nom de la maison d’édition Les Fondeurs de briques a été choisi en référence à cette revue[19].

Voir aussi

Bibliographie

  • Armin Richter, Der Ziegelbrenner. Das individualistische Kampforgan des frühen B. Traven, Bonn: Bouvier, 1977. (en allemand : Le Ziegelbrenner. L’organe de combat individualiste du B. Traven des débuts)

Liens externes

Notes

  1. a b c et d James Goldwasser, « Ret Marut, the Early B. Traven », The Germanic Review: Literature, Culture, Theory, 1993, volume 68, no 3, p. 138.
  2. Rolf Recknagel, B. Traven, romancier et révolutionnaire, Paris : Libertalia, 2018, (ISBN 978-2-3772902-0-8), p. 52.
  3. R. Recknagel, op. cit., p. 93.
  4. a et b F. G., « B. Traven : ombre et révolte », À Contretemps, no 22, 2006, consulté le 19 novembre 2024.
  5. a et b J. Goldwasser, op. cit., p. 137.
  6. « Traven, B. » [archive du ], sur Andreas C. Knigge,
  7. a et b R. Recknagel, op. cit., p. 53.
  8. J. Goldwasser, op. cit., p. 139.
  9. R. Recknagel, op. cit., p. 96.
  10. R. Recknagel, op. cit., p. 119-122.
  11. R. Recknagel, op. cit., p. 104-107.
  12. R. Recknagel, op. cit., p. 151-152.
  13. Cette communauté existe toujours, voir son site internet.
  14. Timothy Heyman, « El triunfo de Traven », Letras libres, 2 mai 2019, consulté le 12 novembre 2024.
  15. Claire Auzias, « Traven est de retour », Chimères. Revue des schizoanalyses, 1997, no 31, p. 39-55.
  16. R. Recknagel, op. cit., p. 155.
  17. R. Recknagel, op. cit., p. 105.
  18. R. Recknagel, op. cit., p. 113.
  19. « À propos », Les fondeurs de briques, consulté le 19 novembre 2024.

 

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