Debora Vogel naît à Bourchtyn dans une famille juive parlant polonais, fille de Anzelm Vogel, un hébraïste et directeur de l'orphelinat de Lwów et de sa femme, Leonia (Lea) Vogel née Ehrenpreis[3], directrice de l'école professionnelle juive de la ville[4]. Sa sœur meurt durant l'enfance[5].
Elle publie également des textes dans des journaux yiddish et polonais dont Sygnały et Wiadomości Literackie[4]. Certains de ses poèmes sont aussi publiés dans le magazine mensuel Inzikh publié à New York en 1939, juste avant la déclaration de guerre[2]. Dans les revues polonaises, Debora Vogel écrit des articles sur, entre autres, le photomontage, la haine des Juifs, et l'interrelation entre l'intelligence et le prolétariat[2].
Aujourd'hui, elle est connue essentiellement pour avoir été la muse de Bruno Schulz qu'elle a rencontré en 1930 et avec qui elle entretient une longue correspondance jusqu'à son décès en 1942[7]. Dedans, ils y parlent de leurs lectures, de la vie quotidienne, de leurs voyages et de leur affinités littéraires[2]. C'est dans les lettres envoyées à Vogel que Schulz écrit les premiers jets de son recueil de nouvelles Les Boutiques de cannelle[8],[9]. En 1931, Schulz lui propose de l'épouser mais la mère de Debora Vogel s'y oppose[1],[5].
Peu après, elle épouse l'ingénieur civil Szulim Barenblüth et donne naissance à son fils unique le 3 mai 1936[1]. En 1941, elle est envoyée dans le ghetto de Lwów avec sa mère, son mari et son fils. Son mari travaille pour le Judenrat[5]. Debora Vogel meurt durant la liquidation du ghetto entre le 10 et le 22 août 1942[3]. Selon Rachel Auerbach, membre de Oyneg Shabbos, raconte que Henryk Streng, qui illustré tous ses ouvrages, a reconnu les corps de la famille rue Bernsteina lors du nettoyage du ghetto après sa liquidation[10],[1],[5],[11].
La bibliographie la plus complète de l'œuvre de Vogel est celle parue dans la première monographie consacrée à l'écrivain publiée par Karolina Szymaniak(pl)[1]
Traductions en polonais
dans l'annexe de Karolina Szymaniak, Być agentem wiecznej idei. Przemiany poglądów poglądów estetycznych Debory Vogel (2006)[1], poèmes et essais sur l'art et littérature
dans l'annexe de Montaże. Debora Vogel i nowa legenda miasta (2017)[12], essais sur l'art
dans Moja dzika koza. Antologia poetek jidysz (2018)[13], poèmes
Traductions en allemand
Debora Vogel, Die Geometrie des Verzichts. Gedichten, Montagen, Essays, Briefe (2016)[14]
Traductions en anglais
dans l'annexe de Montages. Debora Vogel and the New Legend of the City (2017)[15], essais sur l'art
↑(en) Magdalena Wróblewska, « Artes », sur culture.pl, (consulté le )
↑(de) Annette Werberger, « Nur eine Muse? Die jiddische Schriftstellerin Debora Vogel und Bruno Schulz », dans Ingrid Hotz-Davies, Schamma Schahadat (éd.), Ins Wort gesetzt, ins Bild gesetzt. Gender in Wissenschaft, Kunst und Literatur, , p. 257-286
↑Włodzimierz Bolecki, « Représentation – expérience historique – littérature moderne », Revue des études slaves, vol. 85, no 4, , p. 681–689 (ISSN0080-2557 et 2117-718X, DOI10.4000/res.285, lire en ligne, consulté le )
↑(yi) Rachel Auerbach, « נישט אויסגעשפּונענע פֿעדעם », די גאָלדענע קייט, 1964, no 50, p. 131-143
↑(en) Anna Kaszuba-Debska, « Debora Vogel », sur project stilettos (consulté le )