Dang Ngoc Chan (1894-1971), en vietnamien Đặng Ngọc Chấn (chữ Nôm 鄧玉震), également connu sous le nom de Doc Phu Su Chan, est un haut fonctionnaire de l'administration française et résistant d'Indochine.
Il entre dans la fonction publique comme instituteur en 1913[2]. Il est naturalisé Français en 1926[3]. À cette occasion, il décide de grouper l'intégralité de son nom dans son patronyme qui devient donc Dang Ngoc Chan. Il prend manifestement le prénom de Paul[5] mais celui-ci ne figure sur aucun document officiel. Puis il passe des concours pour finir doc-phu-su en 1933. Adjoint au gouverneur de province, il est responsable de Cholon, à côté de Saïgon (maintenant, Chợ Lớn est un quartier d'Hô-Chi-Minh-Ville) ; à sa retraite, il est nommé administrateur des services civils de l'Indochine à titre honoraire. Il possède également des rizières à Chaudoc[6].
En 1931, il est Délégué local indigène et Chef du Gouvernement ethnique de Cochinchine à l’Exposition coloniale internationale de Vincennes[2],[7]. Il est nommé Chevalier de la Légion d'Honneur en 1933[8].
En 1938-1939, il a apparemment eu une aventure avec une chanteuse de cai luong, Nam Sa Dec (de son vrai nom Nguyen Kim Chung), et il en serait né un enfant qu'il n'a pas reconnu (il était alors déjà marié)[9].
Durant la Seconde Guerre mondiale, il participe à la résistance contre l'occupation japonaise[10] et est fait prisonnier lors du coup de force japonais. En 1947, alors que la guerre d'Indochine a débuté, il fait partie d'une délégation envoyée par le gouvernement français à la conférence de New Dehli du 23 mars au 2 avril 1947, organisée par Nehru[11]. Il est nommé Officier de la Légion d'Honneur en 1948 puis commandeur en 1959[8].
Souverains et notabilités d'Indochine : Notices par ordre alphabétique, Éditions du Gouvernement Général de l'Indochine — IDEO, (présentation en ligne, lire en ligne), p. 9
[Who's Who 1962] Who's Who in France, Paris, Jacques Lafitte, 1961-1962, 5e éd., p. 899, entrée « DANG NGOC CHAN »
Notes et références
↑ ab et cExtrait du registre des actes de décès du Consulat général de France à Saïgon, 28 septembre 1971, Leonore document no 3.
↑L. Lacroix-Sommé (éd.), R. J. Dickson (éd.) et A. J. Burtschy (éd.), Annuaire complet (européen et indigène) de toute l'Indochine, commerce, industrie, plantations, mines, adresses particulières… : Indochine, adresses, (lire en ligne), p. 849.
↑ a et b« Exposition coloniale », L'Alliance franco-annamite, , p. 2 (lire en ligne).
↑ ab et cDang Ngoc Chan, Légion d'Honneur, numéro de la matricule 185 649, Leonore document no 1.
↑ abc et dRenseignements demandés par la Grande chancellerie à l'appui de toute proposition pour la légion d'Honneur faite par le Ministère des affaires étrangères, 23 juin 1959 Leonore document no 14.
↑Christine Sellin, « France-Inde (1947-1950) », dans La Puissance française en question (1945-1949), Paris, Publications de la Sorbonne, (ISBN2-85944-148-4, lire en ligne), p. 120-121.
↑ abcdefgh et ile Ministre de la France d'outre-mer, Légion d'Honneur, grade d'officier, notices de renseignements, Leonore, p. 9.
↑« Tableau d'avancement pour 1928 du personnel indigène du cadre supérieur des bureaux du gouvernement et des provinces de la Cochinchine », L'Écho annamite, (lire en ligne).
↑« Nominations et mutations du personnel indigène, etc. », Bulletin administratif de la Cochinchine, , p. 159 (lire en ligne).
↑« Comité du Temple du Souvenir annamite de Cochinchine — Procès verbal », L'Écho annamite, (lire en ligne).
↑« Comité d'érection de la statue Pétrus-Ky — Procès verbal de la séance du 22 novembre 1927 », L'Écho annamite, (lire en ligne).
↑« Cercle sportif annamite — Procès verbal de la réunion ordinaire du Comité du 31 octobre 1922 », L'Écho annamite, (lire en ligne).
↑G; Gauthier, « Arrêté no 70-602 du 10 mars 1952 portant composition du conseil d'administration du lycée Marie Curie pour l'année 1951-1952 », Bulletin officiel du haut commissariat de France en Indochine, (lire en ligne, consulté le ).
↑« À l'AMAS », Le Nouvelliste d'Indochine, (lire en ligne, consulté le ).
↑« Décorations », L'Écho annamite, , p. 3 (lire en ligne).
↑Ministre de la France d'outre-mer, Légion d'Honneur, grade d'officier, notices de renseignements, Leonore document no 9.