Déclaration d'entente de KhartoumLa Déclaration d'entente de Khartoum est un accord signé entre 4 principaux groupes armés de la République centrafricaine le 31 août 2018 à Khartoum avec l'appui de la Russie et du Soudan. IntroductionLa Déclaration d’entente de Khartoum est un document signé dans la capitale soudanaise le 28 août 2018 entre les leaders de groupes militaro-politiques présents en Centrafrique. Parmi les groupes-signataires « Anti-balaka » représenté par Maxime Mokom, le« Front populaire pour la renaissance de la Centrafrique » représenté par Abdoulaye Hissène et Noureddine Adam, le « Mouvement Patriotique pour la Centrafrique » représenté par Mahamat Al-Katim et « l'Union pour la Paix en Centrafrique » représenté par Ali Darras[1]. Deux pays-initiateurs de la rencontre de Khartoum, le Soudan et la fédération de Russie ont assisté aux négociations en tant qu’observateurs[2]. Dans la Déclaration de Khartoum il s'agit de la création d'une plate-forme publique et diplomatique, intitulée le Rassemblement centrafricain (RCA) qui doit contribuer à mettre terme à la crise politique et sociale en République centrafricaine. L'objectif de la plate-forme est de parvenir à la paix et de créer un environnement favorable pour l'entreprenariat et les investissements dans le pays. Les dirigeants de groupes militaro-politiques ont déclaré par la signature de la Déclaration leur volonté d’assurer la sécurité de la population civile, la libre circulation des personnes et des biens sur tout le territoire du pays, la préservation de l'intégrité territoriale et de la souveraineté de la République centrafricaine. Le document indique que les groupes militaro-politiques se mettent d'accord sur le respect des droits de l'homme, l'assurance de la libre circulation des agents des organisations non-gouvernementales et la protection des agents des organisations humanitaires. Les leaders de groupes militaro-politiques ont également fait appel au gouvernement de la République centrafricaine d’assurer un environnement pacifique à long terme, de développer les partenariats et la diplomatie économique. Le texte intégral de la Déclaration
ChronologieLe conflit armé en Centrafrique se déroule depuis 1996 entre le gouvernement et les groupes militaro-politiques principaux, dont les plus importants sont « Anti-balaka », « le Front populaire pour la renaissance de la Centrafrique », « le Mouvement Patriotique pour la Centrafrique » et « l’Union pour la Paix en Centrafrique ». En 2014 le conflit s'est calmé plus ou moins, néanmoins le pays reste toujours divisé en parties[3]. Entre 2013 et 2016 la France s’est mise dans la résolution du conflit avec une opération militaire dite « Sangaris ». Depuis 2014 la mission de l'ONU, la « MINUSCA » assure le contrôle militaire du pays. Environ 12 accords de paix ont été signés en 10 ans, dont le plus récent est l'Accord de Saint-Egidio. Pourtant, aucun de ces accords n’est capable à ramener la stabilité sociale et politique dans le pays. L'Initiative africaine, site de négociation communautaire créé par l'Union Africaine sous l’influence du Tchad, a été spécifiée sur la feuille de route et signée le 17 juillet 2017 à Libreville, Gabon. L’Initiative est souvent critiquée pour le manque d’efficacité et l'absence de résultats particuliers. La Russie qui restaure sa coopération avec la Centrafrique depuis 2017 et le Soudan ont décidé de créer une plate-forme de négociations afin d’accompagner le processus de l'Initiative africaine et d'atteindre l'objectif commun : assurer un règlement pacifique de la crise centrafricaine. La première rencontre a eu lieu du 27 au 29 août 2018 dans la capitale soudanaise et s'est achevée par la signature de la Déclaration de Khartoum. Ces négotiations ont enclenché un deuxième tour de négociations dans le cadre de l'Union Africaine qui s'est déroulé du 24 au 31 janvier 2019[4]. NégociationsLes chefs de 4 groupes militaro-politiques se sont réunis lors de la rencontre de Khartoum : Noureddine Adam et Abdoulaye Hissène du « Front populaire pour la renaissance de la Centrafrique », Maxime Mokom de « Anti-balaka », Mahamat Al-Qatim du « Mouvement Patriotique pour la Centrafrique » et Ali Darass de « l’Union pour la Paix en Centrafrique ». Résultats de la réunionLa création d'une plate-forme de négociations entre les groupes militaro-politiques centrafricains est considérée comme la réalisation principale de la première rencontre de Khartoum. À l'issue de la rencontre 16 députés ainsi que conseiller du président centrafricain en matière de sécurité, Valery Zakharov se sont réunis à Bangui autour d’une table ronde. À l'heure actuelle, l'initiative de paix de Khartoum est l'une des plus actives et discutées en RCA. Après cette rencontre, le président Faustin-Archange Touadéra a adressé une lettre de remerciements à son homologue russe, Vladimir Poutine pour la contribution de la Russie dans le processus de paix[5]. OpportunitésCe format de négociation pour le règlement du processus de paix ne s’est pas achevé après la première réunion. L'initiative de paix de Khartoum va se poursuivre. CritiquesAu moins 12 accords de paix sont signés depuis le début de la crise en Centrafrique en 1996 qui n’ont pas d‘impacts sur la situation sociale et politique du pays. Certaines se doutant qu'un autre accord puisse avancer la situation, la République centrafricaine aurait besoin de mesures fermes et concrètes. De nombreux habitants de la RCA réclament une intervention militaire de la Russie comme un moyen le plus efficace de résolution du conflit. La France accuse les négociateurs de vouloir créer une plate-forme parallèle à celle de l’Union Africaine et la considère comme « inacceptable ». Ainsi, le ministre français des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian a déclaré lors de l'Assemblée générale des Nations unies qu’il n’y a « aucune alternative, ni souhaitable, ni susceptible de réussir »[6] en ce qui concerne les pourparlers organisés par la Russie et le Soudan. Notes et références
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