CubilotLe cubilot est un four vertical de fusion des métaux[note 1] par la combustion de coke. Dans ce four, le métal à fondre, généralement des ferrailles, est en contact direct avec le combustible. Ce contact à haute température entraîne une carburation importante (à des niveaux de 2 à 3 % de carbone) et réserve pour cela le cubilot à la production de fonte. Par rapport au haut fourneau, le cubilot se distingue donc par l'absence de réactions de réduction d'oxyde de fer, ce qui en fait un four moins puissant. Il s'agit généralement d'un outil flexible utilisé dans les fonderies. Il existe 2 principaux types de cubilots, les cubilots à vent froid où l'air injecté l'est à température ambiante et les cubilots à vent chaud où l'air injecté est réchauffé par les fumées jusqu’à atteindre une température de 400 à 450°C et générer une économie significative d'énergie[2]. ÉtymologieAltération de l'anglais dialectal des ouvriers sidérurgistes de Sheffield cupilo, cupilow, variante de cupola (de l'italien cupola = dôme) dans la locution cupola furnace (= four à coupole), XIXe siècle. Le dôme du cubilot ne doit pas être confondu avec la voûte surplombant les deux compartiments séparés (four et laboratoire) d'un four à réverbère. Les buts et les principes de fonctionnement de ces deux types de fours sont diamétralement opposés. Alors que les cubilots servaient à fondre facilement des ferrailles ou de l'acier et à les transformer en fonte très riche en carbone grâce au contact direct du fer en fusion avec le coke en combustion, les fours à réverbère avaient pour object de décarburer la fonte liquide en oxydant son carbone pour la transformer en fer puddlé pauvre en carbone et de ce fait malléable contrairement à la fonte cassante. Les cubilots étaient constitués d'un haut cylindre surmonté à son sommet par une coupole (ou dôme), alors que les fours à réverbère étaient seulement équipés d'une voûte basse destinée à réfléchir la chaleur du four vers le laboratoire et étaient plus trapus et moins hauts. Dans l'Est de la France, le terme « cubilot » est utilisé par analogie pour nommer le poêle à charbon (ou à pétrole) qui était utilisé pour chauffer les maisons des ouvriers métallurgistes. HistoireDes fours cubilots ont été construits en Chine dès la période des Royaumes combattants (403-221 av. J.-C.)[3]. Pendant la dynastie Han (202 av. J.-C. - 220 apr. J.-C.), l'essentiel - sinon la totalité - du fer produit dans les hauts fourneaux était refondu dans des cubilots. Ils étaient conçus de sorte que l'air froid injecté au fond soit dirigé à travers une tuyère vers le haut du four, où la charge (c'est-à-dire du charbon de bois et de la ferraille, ou de la fonte brute) a été déversée. L'air injecté est réchauffé avant d'atteindre le fond du four où le fer est fondu puis drainé vers des moules appropriés pour la coulée[4],[5]. On attribue l'invention du cubilot moderne à Réaumur, qui en a établi le principe en 1722. William Wilkinson l'a amélioré en 1770, puis Ireland en 1857, Voisin en 1879 et enfin Kriger qui, en 1868, invente à l'École des Arts et Métiers d'Angers l'avant-creuset[6]. CaractéristiquesTempératures
Composition du cubilot
DépoussiérageLe cubilot, comme les hauts fourneaux, a toujours posé des problèmes de pollution de l’air ambiant, surtout dans les zones habitées. Le dépoussiérage est devenu essentiel et, aujourd’hui, la technique permet de récupérer les fumées chaudes un peu plus haut que la sortie du gueulard, là où les gaz sont à environ 750 °C. Après filtration et élimination des suies, dans le cas de cubilots dits "à vent chaud" ces gaz peuvent être renvoyés au niveau des tuyères à une température de 400 à 450 °C . La différence entre cette température et celle sans récupération des "cubilots dits à vent froid", qui est la température ambiante (20 à 30 °C), est une considérable économie d’énergie. De plus une partie de ces gaz chauds peut être exploitée pour le chauffage de bâtiments[7]. UsageLe cubilot permet d'obtenir de la fonte liquide à partir de la fusion de ferrailles et de gueuses de fonte : il s'agit de fonte dite de « deuxième fusion ». Les ferrailles de récupération, les fontes, le coke, la castine et d'autres éléments d'addition sont enfournés en partie haute du cubilot par couches. L'injection d'air éventuellement enrichi en oxygène au bas de la charge permet la combustion du coke. Les réactions qui se produisent dans un cubilot peuvent être simplifiées et résumées comme suit :
Les sous-produits issus des opérations de fusion dans le cubilot sont valorisés :
Notes et références
Bibliographie
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