Bien que ses origines remontent aux premières observations du cosmos, la cosmologie observationnelle devient un domaine scientifique spécifique à partir des années 1920. Elle a pour principaux objets d'analyse les frontières observationnelles de l'Univers, de l'infiniment petit jusqu'à l'infiniment grand, ainsi que la structure et la dynamique de ce dernier.
Avec le temps, la cosmologie observationnelle a permis de sélectionner les modèles cosmologiques les plus pertinents et de peaufiner ces derniers pour développer le modèle standard de la cosmologie. De nos jours, le modèle ΛCDM est celui qui s'accorde le mieux avec les résultats de la cosmologie observationnelle.
Bien qu'il y a eu de tout temps des observations du cosmos, l'expression « cosmologie observationnelle » commence à être utilisée systématiquement à la fin des années 1920, au moment où Edwin Hubble communique ses découvertes sur la taille, la structure et la dynamique de l'Univers[2],[3]. Effectués entre 1923 et 1934, les travaux de Hubble repoussent les frontières du cosmos, alors plus ou moins limitées à notre galaxie, en confirmant l'existence d'autres galaxies[4]. Les observations de l'astronome américain mettent également en évidence un décalage vers le rouge de la plupart des galaxies, décalage proportionnel à leur distance, ce qui mène à la découverte de l'expansion de l'Univers[4]. Enfin, au milieu des années 1930, Hubble montre que la répartition des galaxies est homogène et isotrope[4], amenant l'une des premières preuves observationnelles du principe cosmologique[5]. La plupart des modèles cosmologiques seront par la suite basés sur des métriques de type Friedmann-Lemaître-Robertson-Walker (FLRW)[6].
Au cours de la décennie suivante, des chercheurs observent pour la première fois l'effet Sunyaev-Zel'dovich, permettant de mieux détecter les amas de galaxies[8], ainsi que l'unification électrofaible, qui apporte un soutien expérimental à l'idée d'unification des forces à hautes énergies et que, selon le modèle du Big Bang, l'Univers serait passé par différentes ères marquées par le découplage des interactions fondamentales.
Au tout début des années 1980, l'observation de courbes de rotation des galaxies amène les chercheurs à envisager des modèles cosmologiques possédant de la matière noire[9]. Ils établissent ainsi, notamment, des modèles de matière noire chaude (hot dark matter, HDM), tiède et froide (cold dark matter, CDM). En 1992, l'observation de fluctuations du CMB par COBE amène à favoriser les modèles CDM plutôt que HDM[10]. Au cours de la décennie, plusieurs modèles impliquant de la matière noire froide sont étudiés, dont SCDM, LCDM et OCDM[11],[12].
Champs profonds de Hubble
« Selon moi, les champs profonds de Hubble font partie des images ayant eu jusqu'ici le plus grand impact sur la cosmologie observationnelle. Ces images impressionnantes nous plongent au cœur des profondeurs de l'espace et du temps. Elles ont permis aux astronomes d'apercevoir les premières étapes de la formation des galaxies, il y a plus de 10 milliards d'années. Elles sont l'un des héritages les plus précieux du télescope spatial Hubble[trad 1]. »
À la fin de la décennie, des expériences sur les supernovas réalisées par deux équipes internationales, le Supernova Cosmology Project, mené par Saul Perlmutter[13], et la High-Z supernovae search team, menée par Adam Riess[14] confirment que l'expansion de l'Univers s'accélère. Cette constatation amène à favoriser le modèle cosmologique ΛCDM par rapport au SCDM. À partir de 2003, les observations réalisées par WMAP ainsi que celles des relevés des grandes structures de l'Univers établissent le modèle ΛCDM comme étant le meilleur modèle cosmologique[10],[15].
Objets de recherche
La cosmologie observationnelle a pour principaux objets d'analyse les frontières observationnelles de l'Univers ainsi que la structure et la dynamique de ce dernier. Elle s'étend ainsi de l'infiniment petit, avec l'étude des particules élémentaires, jusqu'à l'infiniment grand avec le fond diffus cosmologique. Elle intègre également le recensement et la répartition de la matière dans l'Univers, la dimension de ce dernier et son expansion.
« Selon moi, les champs profonds de Hubble font partie des images ayant eu jusqu'ici le plus grand impact sur la cosmologie observationnelle. Ces images impressionnantes nous plongent au cœur des profondeurs de l'espace et du temps. Elles ont permis aux astronomes d'apercevoir les premières étapes de la formation des galaxies, il y a plus de 10 milliards d'années. Elles sont l'un des héritages les plus précieux du télescope spatial Hubble[trad 2]. »
Le Centre de Physique des Particules de Marseille[21]
Notes et références
↑(en) « In my view the Hubble Deep Fields are some of the images that have made the greatest impact on observational cosmology so far. These impressive dips into the depths of space and time have allowed astronomers to glimpse the first steps of galaxy formation more than 10 billion years ago and are without doubt some of the great legacies of the Hubble Space Telescope. »
↑(en) « In my view the Hubble Deep Fields are some of the images that have made the greatest impact on observational cosmology so far. These impressive dips into the depths of space and time have allowed astronomers to glimpse the first steps of galaxy formation more than 10 billion years ago and are without doubt some of the great legacies of the Hubble Space Telescope. »
↑(en) J. Retzlaff, S. Borgani, S. Gottloeber, A. Klypin et V. Mueller, « Constraining cosmological models with cluster power spectra », arXiv.org, (résumé, lire en ligne)
↑(en) Y. P. Jing, H. J. Mo, G. Boerner et L. Z. Fang, « Substructures of Clusters and Cosmological Models », arXiv.org, (résumé, lire en ligne)
↑Alexia Gorecki, Cosmologie observationnelle avec le Large synoptic Survey Telescope. Élaboration du banc d'étalonnage dela caméra et simulation d'oscillations acoustiques de baryons, Université de Grenoble, 186 p. (lire en ligne)
↑Ayoub Bounab, Lecture bolométrique à haute sensibilité pour la cosmologie observationnelle et l'exploration de l'univers lointain, (présentation en ligne)
↑Lilian Sanselme, Cosmologie observationnelle avec le satellite Planck : étude d'effets systématiques de l'instrument HFI et de l'ionisation de l'univers, Université de Grenoble, , 190 p. (lire en ligne)
↑Damien Girard, Cosmologie observationnelle avec le satellite Planck : extraction du signal astrophysique des données brutes de l'instrument HFI et étude de l'effet du rayonnement cosmique, Université de Grenoble, , 164 p. (lire en ligne)
: document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.
(en) J.-Ch. Hamilton, « What have we learned from observational cosmology? », Studies in History and Philosopy of Modern Physics, vol. 46, , p. 70-85 (lire en ligne)
(en) Malcolm Longair, « The Frontiers of Observational Cosmology and the Confrontation with Theory », Journal of Physics: Conference Series, vol. 314, , p. 1-10 (lire en ligne)
(en) Jeremiah P. Ostriker et Tarun Souradeep, « The current status of observational cosmology », PRAMANA journal of physics, Indian Academy of Sciences, vol. 63, no 4, , p. 817-828 (lire en ligne)
(en) Patrick Peter, « Fundamental physics in observational cosmology », arXiv.org, (résumé, lire en ligne)
(en) Allan Sandage, The Hubble Deep Field, M. Livio, S. M. Fall et P. Madau, Space Telescope Science Institute, Cambridge University Press, , 303 p. (présentation en ligne, lire en ligne), « Beginnings of observational cosmology in Hubble's time: Historical overview »
(en) Allan Sandage, « Observational Cosmology », The Observatory, vol. 88, , p. 91-106 (résumé, lire en ligne)
(en) R. H. Sanders, « Observational Cosmology », arXiv.org, California Institute of Technology, (résumé, lire en ligne)