Sa carrière s'interrompt du fait d'une tuberculose contractée vers 1940. Elle a diverses liaisons, dont un mariage très bref et une fille avec un officier allemand. Elle tente de se suicider à deux reprises, puis devient la secrétaire de son père, fuit avec sa famille à Sigmaringen, est incarcérée à Fresnes, est frappée de dix ans d'indignité nationale en 1946. Sa maladie a raison d'elle quelques années plus tard.
Biographie
Origines et formation
Corinne Luchaire naît le 11 février 1921 dans le 16e arrondissement de Paris sous le nom d'état civil de « Rosita Christiane Yvette Luchaire »[1],[2], de Jean Luchaire[1],[3] (1901-1946), journaliste et patron de presse, et de Françoise Germaine Besnard[1],[3] (1903-1998)[4].
Elle est la petite-fille de l'universitaire spécialiste de l'Italie et écrivain Julien Luchaire (1876-1962).
Une de ses sœurs est l'actrice Florence Luchaire[2] (1926-1982). Elle a pour frère le décorateur Robert Luchaire[2],[5].
Corinne Luchaire abandonne l'école dès la classe de troisième pour suivre les cours d'art dramatique de Raymond Rouleau.
Carrière et conséquences de la guerre
Son grand-père écrit pour elle la pièce de théâtre Altitude 3 200. Cela lui vaut d'être engagée pour le rôle principal du film Prison sans barreaux, qui la révèle au grand public en 1938. À dix-sept ans, elle devient alors l'une des vedettes les plus prometteuses du cinéma français. En deux ans, elle tourne six films, dont le plus connu est Le Dernier Tournant. Mais sa carrière au cinéma est rapidement interrompue par ses problèmes de santé : souffrant de tuberculose, elle doit chaque année séjourner plusieurs mois en sanatorium à partir de 1941, d'abord au plateau d'Assy, puis à Megève[6].
Sous l'Occupation, elle profite de la position et des relations de son père Jean Luchaire, collaborationniste rallié au nazisme, pour mener, durant ses séjours à Paris, une vie mondaine et insouciante.
Elle se marie, le à Passy en Haute-Savoie, avec Guy de Voisins-Lavernière[1],[a], qu'elle quitte un mois après. Elle aurait fait une tentative de suicide à la fin d'une prétendue liaison avec le champion de ski Émile Allais[réf. nécessaire]. Elle a ensuite une relation avec un officier allemand, le capitaine de la Luftwaffe Wolrad Gerlach du Schnellkampfgeschwader 10, avec lequel elle a une fille, Brigitte, née le , déclarée sous le nom de Luchaire[6].
En 1949, elle publie son autobiographie, Ma drôle de vie, qui constitue un document intéressant sur sa situation de fille d'une personnalité influente de la collaboration.
↑Associé au faux marquis Lionel de Wiette, proche de la fausse marquise d'Abrantès (Sylviane Quimfe), il trafiqua au marché noir et alimenta la Gestapo française. Il fut incarcéré à la Libération en même temps que son ex-femme.
↑ abc et dArchives de Paris, « Acte de naissance no 272 de Luchaire Rosita, Christiane, Yvette, cote 16N 126_1, vue 31/31 », voir aussi les mentions marginales, sur archives.paris.fr (consulté le ) : « Le , 9 h 30, est née rue de l'Assomption 71 : Rosita, Christiane, Yvette, du sexe féminin, de Jean Louis Gabriel Luchaire, 19 ans, attaché à la direction des Beaux-Arts, et de Françoise Germaine Besnard, 17 ans, sans profession, son épouse, domiciliés à Paris, rue Rotrou 2 […] Mentions marginales : Mariée à Passy (Haute-Savoie) le avec Joseph Henri Guy de Voisins-Lavernière Divorcée de Joseph Henri Guy de Voisins-Lavernière, par jugement rendu le par le tribunal civil de la Seine […] Décédée à Paris 16e le […] »
↑ abc et dLes Gens du cinéma, « Fiche de Rosita Christiane Yvette Luchaire alias Corinne Luchaire », sur lesgensducinema.com (consulté le ) : « [Nom] Réel : Rosita Christiane Yvette Luchaire Activité : actrice française, sœur de Robert et Florence Luchaire, petite-fille de Julien Luchaire Naissance : 11 février 1921 Lieu : Paris 16e (75-France) Référence : Extrait de naissance no 16/272/1921 Décès : 22 janvier 1950 Lieu : Paris 6e (75-France) [information erronée : cf. la consultation des archives de Paris qui indiquent rue Boileau à Paris 16e] Cause : de la tuberculose Référence : Acte de décès no 06/153/1950 [numéro erroné : le numéro correct est no 16/153/1950 car établi par la mairie du 16e arrondissement de Paris] »
Carole Wrona, Corinne Luchaire, un colibri dans la tempête, préface de Pierre Barillet, Grandvilliers, éditions La Tour verte, 2011, 192 p. (ISBN9782917819111).
Cédric Meletta, Jean Luchaire : l'enfant perdu des années sombres, Paris, Perrin, 2013, 450 p.
(it) Marco Innocenti, Il profumo di Corinne, Milano, Mursia, 2015, 292 p.