En mathématiques, la constante de Kepler-Bouwkamp est la limite des rayons d'une suite de cerclesconcentriques dans lesquels sont inscrits successivement des polygones réguliers dont le nombre de côtés augmente d'une unité à chaque étape, en partant d'un cercle de rayon 1 et d'un triangle inscrit[1].
Détermination de cette constante
Les premières étapes de la construction sont les suivantes : on inscrit dans un cercle unité un triangle équilatéral, à l'intérieur duquel on inscrit un cercle . Dans on inscrit un carré, à l'intérieur duquel on inscrit un cercle . Dans on inscrit un pentagone régulier, dans lequel on inscrit un cercle , etc.
Le rayon du cercle inscrit dans rapporté à celui du cercle circonscrit est égal à .
La constante de Kepler-Bouwkamp, limite des rayons des cercles lorsque tend vers l'infini est donc égale au produit infini : .
Ce produit infini est bien convergent (même absolument) car et la série est absolument convergente.
Les décimales de ce nombre forment la suite A085365 de l'OEIS.
Dans un article paru en 1965 dans la revue Indagationes Mathematicae, C. J. Bouwkamp(de) donne une valeur approchée de l'inverse de la constante de Kepler-Bouwkamp. Cette valeur correspond au processus inverse de celui décrit dans cet article : on part d'un cercle unité, que l'on inscrit dans un triangle équilatéral, lui-même inscrit dans un cercle que l'on inscrit dans un carré, etc. et est la limite des rayons des cercles ainsi obtenus.
Il donne ensuite les deux méthodes de calcul employées.
La première utilise la relation que justifie Bouwkamp :
où est la fonction zêta de Riemann et . À l'aide de tables de valeurs de la zêta, il obtient . La deuxième méthode cherche à pallier la lenteur de convergence de la suite de terme général . Pour cela, Bouwkamp écrit où
en choisissant de sorte que soit calculable explicitement et que le produit infini converge rapidement. En prenant (obtenu par développement asymptotique de ), il obtient en utilisant un ordinateur.
Les décimales de forment la suite A051762 de l'OEIS.
↑(en) Steven R. Finch, Mathematical Constants, Cambridge University Press, , 602 p. (lire en ligne), chap. 6 (« Constants Associated with Functional Iteration »), p. 428.
↑Jean Kepler (trad. et notes Alain Segonds), Le secret du monde, Gallimard, coll. «tel», 1993 (ISBN2-07-073449-8) , chapitre II (p. 70).