Consommation responsableLa consommation responsable est une consommation plus respectueuse de l'environnement ou plus éthique, c’est-à-dire dont les consommateurs veulent privilégier les produits de consommation fabriqués dans des conditions respectueuses de l'environnement, des lois de protection du travail, ou les produits faisant l'objet d'un commerce équitable. La consommation durable ou écoconsommation est une forme de consommation responsable, qui s'inscrit plus spécifiquement dans une démarche de développement durable et correspond à un engagement civique pour la qualité de vie individuelle et collective. Les achats durables ou achats verts prennent une part grandissante dans les directions des achats, tant dans le secteur privé que dans le secteur public. DéfinitionL'Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie (ADEME) indique en présentant son guide Consommer responsable est possible qu'il est possible d'être responsable[1] :
L'alterconsommation consiste à « aller au-delà du simple intérêt des promesses d'usage d'un produit, en s'intéressant à sa genèse et à son influence sur l'environnement et la société »[2][source insuffisante]. D'après Alexandre Pasche l'alterconsommation est « une alternative à la consommation de masse, plus respectueuse de l’environnement et de l’équité sociale [...] Elle concerne l'écoconception, les produits verts, bio ou issus du commerce équitable, ou encore, les services et placements éthiques »[3]. L'écoconsommation essaie de s'appuyer sur des critères objectifs comme :
L'écoconsommation est aussi un engagement individuel qui se manifeste par des actes simples comme ne pas utiliser de sacs plastiques et autres produits jetables : on parle alors d'« écogeste ». Des achats verts sont des achats (de produits ou services) plus respectueux de l'environnement. Le concept d'achats durables prend généralement aussi également en compte une dimension d'éthique de l'environnement avec le fait que ces achats soient fabriqués dans des conditions socialement respectueuses, ce qui est l'une des conditions (l'un des piliers) du développement durable. Ce concept répond généralement aussi à la volonté de l'acheteur de diminuer sa contribution aux émissions de gaz à effet de serre, et de diminuer son empreinte écologique ou celle des entreprises qui produisent l'objet ou le service qu'il achète. Ces objectifs doivent apparaître dans la rubrique « objet du marché ». Histoire du conceptLe concept de consommation responsable prend ses racines dans la philosophie et plus particulièrement dans l'éthique et l'éthique de l'environnement. Il les prend aussi dans les luttes sociales, contre l'esclavage, l'exploitation (ou surexploitation) des hommes, des ressources naturelles et de l'environnement, le travail des enfants, avant de s'ancrer dans le concept de développement durable qui a fait l'objet d'un consensus politique mondial au Sommet de la Terre de Rio en juin 1992. Il s'est appuyé dans les années 1990 sur les démarches émergentes d'écocertification, dont le label d'agriculture biologique et le FSC pour la gestion durable des forêts.
En Europe, la possibilité d'introduire des clauses sociale et environnementales dans les marchés publics a particulièrement été porté par de grandes ONG environnementales (WWF, Greenpeace, Amis de la Terre…) et des collectifs associatifs dont en France le collectif « De l’éthique sur l’étiquette ». Le développement de l'Internet a amplifié les moyens de communication sur ce thème, avec par exemple en France et entre autres le site de Novethic[10]. L'État s'est lui-même impliqué en promouvant à la fin des années 1990 dans ses services une stratégie transversale de Verdissement des administrations puis en construisant un Plan national d'action pour des achats publics durables. ApplicationPour les particuliersNombreux sont les particuliers à prendre en compte cette dimension lors de leurs achats. Ils représenteraient 15 % à 25 % de la population française à intégrer des critères sociaux et environnementaux dans leurs achats[11]. Les alterconsommateurs ou consom'acteurs sont « des consommateurs citoyens pour qui l'achat se révèle être un acte politique »[12]. Lorsque seule la dimension environnementale est abordée, on parle alors en général d'éco-consommation. Cela revêt de très nombreuses formes :
On pourra par exemple préférer un fruit de saison issu de l'agriculture biologique produit près de chez soi comme une pomme à une fraise achetée en hiver et produite en Espagne. Ou encore du café avec une marque de commerce équitable qu'un simple café de marque. Dans le secteur privéLa question des achats durables se pose de façon croissante pour les entreprises dans la mesure où ils répondent à plusieurs problèmes distincts :
Les industriels veulent améliorer leur image de marque et pour ce faire les achats durables sont une chance :
Dans le secteur publicLes achats durables ont connu un réel développement dans le secteur public, depuis la sortie du nouveau Code des marchés publics en 2006, qui adresse la question de la prise en compte du développement durable dans les achats. Cette problématique est souvent abordée dans le cadre d'un agenda 21, en particulier dans son chapitre 4 sur la modification des modes de consommation. La liste des produits achetés par les collectivités territoriales s’agrandit de plus en plus, ainsi que les nouveaux services fournis par les collectivités territoriales. La politique d'achat des collectivités territoriales consiste à intégrer les enjeux sociaux, environnementaux et éthiques. Les achats des collectivités publiques représentent environ 15 % du PIB[14], et 80 % ont une incidence directe sur le marché territorial. Le développement durable dans les achats publics représente un réel enjeu de développement pour les années à venir. Cela constitue un levier important pour orienter le marché sur des produits bio, pouvant ainsi impulser l’adaptation de l’offre de la part des fabricants et fournisseurs. On peut citer comme exemple d'achats: véhicules, mobilier, produits de nettoyage, papiers de bureau et d’imprimerie, petites fournitures, l’éclairage public, bâtiment ... Les achats durables ont également fait l'objet du comité opérationnel no 4 (État exemplaire) du Grenelle de l'environnement[15]. L'une des mesures est par exemple l'allongement de la durée d'utilisation des ordinateurs personnels à cinq ans. Plusieurs autres initiatives de création et d’animation de réseaux de collectivités territoriales sur les achats responsables ont vu le jour. Les réseaux territoriaux sont réunis au sein d’un groupe de travail national appelé « Commande publique et développement durable », créé en 2005, et animé par les Eco Maires avec le soutien de l’ADEME et en collaboration avec Cités Unies France. Les réseaux et leurs travaux sont présentés sur le site achatsresponsables.com. MoyenPour les particuliersLes labels ont un rôle important dans la consommation responsable, et peuvent être considérés de plusieurs façons par les consommateurs. Tout d’abord, les labels peuvent répondre à leur désir de justice. En effet, comme le souligne Delphine Pouchain, les labels sont devenus un « outil permettant au consommateur d'exercer son désir de justice ». Également, les labels permettent de réduire l’asymétrie d’information à laquelle sont confrontés les consommateurs. Il y a « une inégale répartition de l’information entre le producteur […] et le consommateur […] » (Tagbata & Sirieix, 2010:35), et les labels permettent de diminuer l’incertitude des consommateurs en réduisant l’asymétrie d’information générale (Tagbata & Sirieix, 2010). Par ailleurs, dans les supermarchés il manque la connaissance du producteur (Le Velly, 2004), ce qui pourrait freiner les consommateurs. Face à cela, les labels commerce équitable constituent, pour les consommateurs, un tiers de confiance (credible third party (Grolleau & Ben Abid, 2001)), renvoyant à un « cahier des charges précis et au contrôle formel de son application » (Le Velly, 2004:298). Enfin, il est clair que derrière l’idée d’un produit labellisé, les consommateurs associent souvent le label à une qualité de produit supérieure (Pouchain). Les labels sont devenus un moyen, bien que controversé, permettant au consommateur de consommer de façon responsable. Notes et références
Voir aussiBibliographie
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