Pour tout entiern strictement supérieur à 2, la somme de n – 1 puissances n-ièmes n'est pas une puissance n-ième.
En d'autres termes, et de manière plus formelle :
Historique
Euler percevait cet énoncé comme une généralisation de la conjecture de Fermat, à savoir que pour tout entiern strictement supérieur à 2, la somme de deux puissances n-ièmes n'est pas une puissance n-ième. Les deux énoncés coïncident pour n = 3. Euler ajouta[1] que « exactement comme il n'existe pas de cubes dont la somme ou la différence soit un cube, il est certain qu'il est impossible de trouver trois puissances quatrièmes dont la somme soit une puissance quatrième, mais qu'au moins quatre puissances quatrièmes sont nécessaires pour que la somme soit une puissance quatrième, bien que personne n'ait été capable jusqu'à présent de produire ces quatre puissances. De la même façon, il semblerait impossible de trouver quatre puissances cinquièmes dont la somme soit une puissance cinquième, et de même pour les puissances supérieures. »
La conjecture d'Euler fut infirmée par L. J. Lander et T. R. Parkin en 1966[3] grâce au contre-exemple suivant :
En 1988, Noam Elkies trouva même une méthode[4] pour construire des contre-exemples lorsque n = 4. Son plus simple contre-exemple fut le suivant :
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Par la suite, Roger Frye trouva le plus petit contre-exemple possible pour n = 4 en utilisant, avec un ordinateur, des techniques suggérées par Elkies :
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En 2020, aucun contre-exemple n'est connu pour n > 5[5].
Sommes de n puissances n-ièmes
Dans ce cas (correspondant à la résolution d'équations diophantiennes de la forme ), il semble y avoir toujours des solutions, souvent en nombre infini.
En 1967, Lander, Parkin et Selfridge ont conjecturé[10],[2] que si u, v ≥ 1 et n > u + v, il n'existe pas d'entiers strictement positifs ai ≠ bjtels que
↑(en) L. J. Lander et T. R. Parkin, « Counterexample to Euler's conjecture on sums of like powers », Bull. Amer. Math. Soc., vol. 72, , p. 1079 (lire en ligne)