La première du concerto est jouée par l'auteur, le 29 octobre 1864 à Saint-Pétersbourg. Publié initialement en 1865, la version finale, après deux révisions, est éditée en 1872. Rubinstein dédie son œuvre au violoniste Ferdinand David.
C'est l'une des rares œuvres de Rubinstein qui soit encore jouée aujourd'hui et qui a été enregistrée par Shura Cherkasky et Marc-André Hamelin. C'est une pièce difficile, avec un développement dramatique et de nombreux accords et octaves puissants.
En ré mineur de forme sonate, à . Après la présentation et le développement du premier thème par l'orchestre, le piano apparaît dans une cadence spectaculaire. Le premier thème (préemptant l’ossia de la troisième cadence no 1 de Rachmaninov) est à nouveau présenté au piano, suivi d'un autre thème en ré mineur, suivi d'un deuxième thème en fa majeur. Dans la section de développement, le thème principal apparaît deux fois, donnant l'apparence d'une section de pseudo-reconstitution. Une cadence, assez brève, est placée à la fin de la partie de développement. Elle est enchevêtrée dans la partie de reproduction telle quelle. Après que seuls le premier thème et le sous-thème aient été reproduits, cela devient une coda allegro, et finalement le piano joue les accords en préfrappe devant l'orchestre, se terminant de façon spectaculaire.
II. Andante
En fa majeur de forme ternaire, à . Le début et la fin calmes et poétiques contrastent avec la section médiane dramatique en la mineur aux grondements tumultueux[1].
III. Allegro
En ré mineur/ré majeur, de forme rondo, à . Un mouvement aux allures de danse au rythme syncopé, rappelle l'influence de la Krakowiak[1]. Après une introduction rythmique, le thème du rondo commence chromatiquement avec piano et orchestre. Enfin, il passe en ré majeur, et après une coda passionnée avec un thème secondaire, la partie finale du premier mouvement est reproduite et la pièce entière se termine.
Réception
Ce concerto romantique, très estimé autrefois, était inclus au répertoire des prodiges du piano, notamment d'Ignacy Paderewski et Sergueï Rachmaninov. La presse américaine a écrit avec enthousiasme sur son interprétation par la pianiste Fanny Bloomfield-Zeisler[2].
Discographie
Les deux enregistrements de concert laissés par un élève du compositeur, Josef Hofmann (1937 et 1945) véhiculent, selon J. Nicholas, un style d'interprétation que l'auteur lui-même aurait aimé voir[3].