Cet article traite de la communauté qui forme l'Église catholique en tant qu'institution. Pour la définition et le fonctionnement de cette institution, voir Église catholique. Pour l'assemblée des croyants en communion avec le pape et les évêques, voir Catholicisme. Pour les aspects historiques, voir Histoire de l'Église catholique.
La composition de l'Église catholique est strictement romaine. L'Église catholique, hiérarchisée dans sa structure, a en effet un seul chef spirituel : le pape, considéré comme le « vicaire du Christ sur Terre » et le « successeur de Pierre ». Le pape est traditionnellement l'évêque de Rome.
Elle se subdivise en deux ensembles : l'Église catholique d'Occident, dite aussi « Église latine »[1], dans laquelle le rite ou rituel romain[2] est d'usage majoritaire[3], qui compte 1,2 milliard de fidèles, et les Églises catholiques orientales (dont les Églises grecques-catholiques), qui rassemblent en tout 18 millions de fidèles.
Définition
Appellation
Le terme catholique vient du latin catholicus, lui-même emprunté au grec καθολικός (katholikós), qui signifie « universel » ou, plus précisément, « destiné au monde entier ».
« Église catholique, apostolique et romaine » est le nom officiel de cette Église selon l'Encyclopædia Universalis, qui n'indique pas qui (l'Église même ou un état) aurait fait la relative déclaration d'appellation officielle[4].
En France, l'édit de Nantes (1595) reconnaissait deux religions : la « Religion catholique, apostolique et romaine » et la « Religion prétendue réformée », c'est-à-dire le protestantisme[5]. C'est sous cette désignation que la religion de cette église est reconnue comme religion officielle dans la constitution de certains pays comme Malte[6] et l'Argentine[7] ou que l'Église est mentionnée dans le droit des cultes à Madagascar[8]. Mais dans plusieurs constitutions nationales l'appellation officielle de l'Église est « Église catholique » : El Salvador[9], Espagne[10] Guatemala[11], Italie [12], Paraguay[13], Pérou[14] Pologne[15] Uruguay[16].
Le Vatican emploie parfois mais rarement l'appellation « Église catholique, apostolique et romaine »[17] : le plus souvent elle se qualifie simplement d'« Église catholique » ou encore d'« Église universelle ». Le nom « Église catholique » est l'appellation utilisée, par exemple, dans le Catéchisme de l'Église catholique et le Code de droit canonique[18]. Elle s'appelle aussi « Église catholique romaine » surtout dans des relations avec d'autres églises chrétiennes, qui aussi revendiquent pour elles-mêmes la description « une, sainte, catholique et apostolique », les quatre notes de l'Église qui figurent dans le symbole de Nicée.
Plusieurs confessions portent l'épithète de « catholique » alors qu'elles n'appartiennent pas à l'Église catholique[19].
Le Catéchisme de l'Église catholique indique, à la section 1203, que « les traditions liturgiques, ou rites, actuellement en usage dans l’Église sont le rite latin (principalement le rite romain, mais aussi les rites de certaines Églises locales comme le rite ambrosien, ou de certains ordres religieux) et les rites byzantin, alexandrin ou copte, syriaque, arménien, maronite et chaldéen. Obéissant fidèlement à la tradition, le saint Concile déclare que la sainte Mère l’Église considère comme égaux en droit et en dignité tous les rites légitimement reconnus, et qu’elle veut, à l’avenir, les conserver et les favoriser de toutes manières (SC 4) »[20].
Elle comprend plusieurs traditions liturgiques et plusieurs rites. À l'Église occidentale historique, principalement de rite romain (ou plus rarement mozarabe, ambrosien et de Braga), se sont jointes diverses communautés chrétiennes orientales à partir du XVIIe siècle et surtout aux XIXe et XXe siècles. Celles-ci ont conservé leurs rites et liturgies d'origine : gréco-byzantine, copte, abyssine, arménienne, araméenne, chaldéenne, syro-malabare... Ces Églises sont dites sui iuris : elles possèdent leur « droit propre » dans le cadre du Code des canons des Églises orientales promulgué par le pape en 1990 et jouissent d'une certaine autonomie. Par exemple, les patriarches sont élus par le Synode des Églises patriarcales catholiques, et le pape est seulement informé.
À ces différents rites, s'ajoute, depuis 1980, l'usage anglican qui est une forme particulière du rite latin utilisée par d'anciennes paroisses anglicanes entrées en communion avec Rome, notamment au Canada et aux États-Unis.
L'Église catholique d'Occident, ou Église latine, se caractérise par l'usage de rites latins. Alors que, jusqu'au concile de Trente, « la variété des usages et des rites diocésains est sans limites »[21], la tendance est ensuite à une forte uniformisation au profit du seul rite romain.
L'Église d'Occident a commencé et poursuivi à travers vingt et un conciles[22] son évolution doctrinale, administrative et juridique à partir de sa séparation d'avec l'Église d'Orient (restée fidèle aux sept conciles œcuméniques[23]), séparation qui fut concrétisée lors des excommunications et anathèmes réciproques de 1054.
Avec l'expansion des pays occidentaux à travers le monde, et principalement des grandes puissances coloniales que furent l'Espagne et le Portugal dès le XVIe siècle, dans tout le continent sud-américain, l'Asie (Philippines, Indes), l'Afrique, suivis au XIXe siècle par les Français (missions d'Afrique et d'Indochine) et les Belges dans l'Afrique, l'Église catholique est devenue la confession chrétienne la plus importante en nombre de fidèles.
↑Comme le fait remarquer René Luneau, on assiste actuellement à un remplacement du mot rite latin, d'usage officiel depuis toujours, par celui de rite romain: René Luneau, Paroles et silences du Synode africain (1989-1995), p. 116. De même, il remarque : « La fréquente substitution du "rite romain" au "rite latin" fait croire facilement que dès lors qu'on appartient à l'Église catholique romaine, on appartient aussi à l'Église latine".
↑Robert Amiet, La Veillée pascale dans l'Église latine. T 1. Le Rite romain, histoire et liturgie, coll. « Liturgie », n° 11, Paris, Cerf, 1999.
↑Émile Jombart, S. J., Manuel de droit canon, Toulouse, 1958, p. 67 : "Aujourd’hui le rite latin s’identifie à peu près avec le rite romain ; il comporte toutefois quelques variétés secondaires : rites mozarabe, milanais, lyonnais, des Carmes, des Dominicains, des Chartreux. Au contraire les Églises orientales présentent plusieurs rites nettement différenciés…".
↑Assemblée parlementaire européenne, Documents De Séance: Session Ordinaire De 2007 (Troisieme Partie), 25-29 juin 2007 (lire en ligne), « État, religion, laïcité et droits de l'homme », p. 253