En 2022, Commune revoit le jour sur internet et se veut « un nouveau média totalement gratuit d’intelligence culturelle et politique. »[1]
Commune
Organe officiel de l'AEAR (Association des Écrivains et Artistes Révolutionnaires), la revue — proche également du Parti communiste français — tenta de définir ce que pouvaient être, en France, la culture et la littérature prolétariennes. Publiant essentiellement des extraits de romans ou des nouvelles, Commune s'attacha également à introduire en France la critique soviétique, laquelle élaborait, sous l'égide de l'UIER (Union internationale des écrivains révolutionnaires), les enjeux d'une littérature soviétique véritablement révolutionnaire, préfigurant les définitions ultérieures du réalisme socialiste.
Le journal énonce ses objectifs et sa ligne éditoriale dans son premier numéro, s'affirmant comme une revue de combat[2] :
« Commune, en face des confusions à travers lesquelles la culture présente marche au fascisme, proclame que la seule révolution est la révolution prolétarienne.
« Commune engage la lutte contre les premières démarches du fascisme français de droite ou de gauche ; contre les préparatifs idéologiques de la guerre impérialiste et de la lutte armée contre l’U.R.S.S.
« Commune dénonce les éléments mortels de la culture et de toutes les propagandes bourgeoises.
« Commune fait connaître les éléments vivants d’une culture révolutionnaire [...][2]
Louis Aragon et Paul Nizan en sont les rédacteurs en chef. En ces temps de séduction à l'égard des compagnons de route, la revue avait néanmoins intégré André Gide (presque d'autorité) dans son Comité de direction, lequel n'avait pourtant pas adhéré à l'A.E.A.R.
À partir de 1934, Commune entreprit — le plus souvent sous la plume de critiques russes — une attaque systématique de la culture dite bourgeoise. Toutefois, la nécessité de faire front devant la montée du fascisme conduisit ses dirigeants à adopter, vers 1936, des positions de plus en plus souples à l'égard d'auteurs contemporains assez peu engagés tels que Montherlant ou Giraudoux et ce pour signifier très lisiblement leur bonne volonté dans la lutte contre le fascisme.
La Revue Commune
La Revue Commune a été créée en 1996 aux éditions du Temps des cerises, dans le sillage de l'ancien mensuel Commune. Elle a cessé de paraître en 2010 à la sortie de son numéro 60. Son rédacteur en chef était René Ballet.
Revue Commune
La revue Commune est relancée en 2022. Elle s'inscrit dans la continuité de la première mouture de 1933[1].
Commune se veut « un nouveau média totalement gratuit d’intelligence culturelle et politique ». Son comité de rédaction est composé de : Olivier Barbarant, Bruno Boniface, Maxime Cochard, Jean-Michel Galano, Victor Laby, Bernard Pegeon, Alain Rouy, Hannibal Volkoff[1].
Le 19 septembre 2022, Commune publie la lettre ouverte de la résistante Madeleine Riffaud qui déclare « être restée 24 heures sur le même brancard, sans rien manger » aux urgences de l'Hôpital Lariboisière[3].
Ressources bibliographiques
Wolfgang Klein, Commune. Revue pour la défense de la culture (1933-1939), « Esthétique et politique », éditions du CNRS, Paris, 1988, p. 231 (ISBN2-222-04122-8)
Bonnaud-Lamotte (D.) et Palayret (G.), Une nouvelle étape de Commune,
↑ a et bNicole Racine, « L'Association des Ecrivains et Artistes Revolutionnaires (A.E.A.R.). La revue "Commune" et la lutte ideologique contre le fascisme (1932-1936) », Le Mouvement social, no 54, , p. 29 (ISSN0027-2671, DOI10.2307/3777432, lire en ligne, consulté le )