Communauté politique européenneCommunauté politique européenne
La Communauté politique européenne (CPE) est une instance informelle de coopération intergouvernementale, lancée à l'initiative d'Emmanuel Macron durant la présidence française du Conseil de l'Union européenne en 2022 dans le contexte de l'invasion de l'Ukraine par la Russie en 2022. Pouvant être vue comme un forum, elle a pour objectif de favoriser le dialogue politique et la coopération afin de répondre aux questions d'intérêt commun, de manière à renforcer la sécurité, la stabilité et la prospérité du continent européen ; tout en permettant un meilleur accompagnement des candidats à l'adhésion à l'Union européenne. L'enjeu est de pouvoir stabiliser les frontières européennes à distance de l'UE et de renouer des relations avec des pays tels que la Turquie, l'Ukraine et le Royaume-Uni[1]. Aussi, la CPE ne veut pas être vue comme une antichambre en vue de l'adhésion à l'Union européenne[2]. HistoireContexteÀ la suite de l'invasion de l'Ukraine par la Russie en 2022, l'Union européenne est confrontée à une situation très complexe. L'Ukraine, pourtant symbole de la démocratie face à l'autocratie de Vladimir Poutine, est alors loin des standards de l'UE[3]. Son adhésion prendrait alors, selon Emmanuel Macron, président du Conseil de l'Union européenne, « plusieurs années, en réalité plusieurs décennies »[4]. Cette communauté est évoquée pour la première fois par Emmanuel Macron lors de son discours à Strasbourg le 9 mai devant le Parlement européen, lors de la clôture de la conférence sur l'avenir de l'Europe[5]. Le président français vise à contourner les responsables politiques qui veulent lier élargissement de l'Union européenne à des garanties élémentaires en matière d’État de droit, de souveraineté et de sécurité[6]. Globalement, le projet, malgré une approbation de l'Allemagne, du Royaume-Uni et de la Commission européenne, fait face à quelques réticences dans les pays d'Europe centrale, nordique et baltique[1],[7]. Quant aux pays aspirant à rejoindre l'UE, il existe la crainte que ce nouveau format institutionnel serve de substitut à une adhésion[8]. Conseil européen des 23 etEmmanuel Macron présente officiellement le projet au Conseil européen des 23 et . Les conclusions de ce conseil font état de trois points, dans la rubrique L'Europe au sens large[9] :
Le but, selon les premières conclusions, est d'offrir une plateforme de coordination politique pour les pays européens à travers le continent. Cette plateforme concerne tous les pays européens avec lesquels des relations étroites sont entretenues. L'objectif est de favoriser le dialogue politique et la coopération afin de répondre aux questions d'intérêt commun, de manière à renforcer la sécurité, la stabilité et la prospérité du continent européen[9]. Selon Emmanuel Macron, ce projet n'est pas un « processus qui se substitue à l'élargissement » ; mais « nous avons tous mesuré, d'abord, le besoin d'avoir un cadre politique en Européens, de pouvoir traiter de sujets stratégiques et nous avons vu que l'élargissement [...] n'épuise pas tout de ce qui doit être une relation entre Européens ». Le projet doit permettre, sur une base « géographique » et de « valeurs », de pouvoir discuter de sujets « de défense », « d'énergie », « de crises sanitaires » ou encore de « solidarité économique »[10]. ParticipantsS'agissant d'une plateforme de dialogue, sans processus formel d'adhésion pour en devenir membre, la CPE fonctionne par invitations à participer à ses réunions. Quarante-quatre pays sont présents lors de la première réunion de la CPE à Prague le . Seuls deux pays d'Europe n'ont pas été conviés, la Russie et son allié, la Biélorussie, en raison de la guerre en Ukraine[11]. Quatre micro-États manquent initialement pour arriver à l'intégralité de l'Europe : Monaco, Andorre, Saint-Marin (ces trois pays rejoignent la communauté lors du deuxième sommet) et le Vatican. Enfin, le Conseil de l'Europe, organisation politique qui regroupe également la majorité du continent, n'a pas non plus été conviée, tandis que la Commission européenne, la PSDC et le Conseil de l'Union européenne étaient présents. Cet ensemble regroupe environ 627 millions d'habitants. Pays membres de l'Union EuropéennePays membres de l'Espace économique européen et/ou de l'Association européenne de libre-échangePays candidats à l'UE tout statut confonduAutres paysRéunionsLa Communauté politique européenne se réunit deux fois par an, et les réunions sont organisée en alternant entre l'État membre de l'Union européenne exerçant la présidence tournante du Conseil de l'Union (à l'automne) et un État n'étant pas membre de ladite Union (au printemps). Première réunionLe premier sommet se tient le au château de Prague, en Tchéquie, dans le cadre de la présidence tchèque du Conseil de l'UE. Elle réunit quarante-quatre chefs d’État et de gouvernement : les pays membres de l'Union européenne ainsi que dix-sept autres pays[12]. Des tables rondes sont organisées sur les grands enjeux du moment : « Paix et sécurité » en Europe et « Énergie, climat et économie ». La réunion est surtout l'occasion de rencontres entre dirigeants sur des sujets de désaccord ou de conflit. Ainsi, le premier ministre arménien, Nikol Pachinian, et le président azerbaïdjanais, Ilham Aliev, sont convenus avec le soutien du président du Conseil européen et d'Emmanuel Macron, qu'une « mission civile » de l’UE soit envoyée afin de contribuer à apaiser le contentieux sur les frontières entre les deux pays[13]. La République tchèque exerçant la présidence du Conseil de l'Union européenne, une réunion informelle du Conseil européen, s'est déroulée le lendemain du sommet[14]. Deuxième réunionLe deuxième sommet a lieu le au château de Mimi dans le village de Bulboaca en Moldavie, et voit de nouvelles participations : Andorre, Saint-Marin et Monaco[15]. Troisième réunionLe troisième sommet s'est tenu les 5 et 6 octobre 2023 à Grenade, en Espagne[16]. L'Espagne exerçant la présidence du Conseil de l'Union européenne, une réunion informelle du Conseil européen s'est tenue le lendemain[17]. Quatrième réunionLe quatrième rendez-vous a lieu le à Woodstock, au Palais de Blenheim[18] , au Royaume-Uni. Elle connait la représentation de l'OTAN et de l'OSCE mais ni la présidente de la Commission de l'Union européenne, qui participe à sa réélection, ni le chef d'Etat turc en absence renouvelée[19]. Cinquième réunionLe cinquième rendez-vous a lieu à Budapest, en Hongrie, le 7 novembre 2024. Le président turc est présent cette fois, ainsi que le secrétaire général de l'OTAN. Parmi les absents, le premier ministre espagnol retenu par les ravages à Valence[18]. La Hongrie exerçant la présidence du Conseil de l'Union européenne, une réunion informelle du Conseil européen s'est déroulée le lendemain du sommet[20]. Sixième réunionL'Albanie devrait accueillir le prochain sommet de la Communauté politique européenne[21], dans sa capitale Tirana[22]. Notes et références
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