Combat du cap Gris-Nez

Le combat du Cap Gris-Nez est une bataille navale du Consulat qui s'est déroulee du 27 au 29 septembre 1803 autour du cap Gris-Nez entre Boulogne et Calais, opposant la flotte anglaise de la Manche de l'amiral Jackson, à la flotte française de Yves Le Coat de Saint-Haouen alors que ce dernier tentait de rassembler à Boulogne les flottilles constituées dans les ports de Calais et de Dunkerque. L'affrontement se solda par une victoire française[1].

Le 27, dans les derniers jours de septembre 1803, une partie de l'escadre de Dunkerque partit pour gagner Boulogne sous le commandement de Le Coat de Saint-Haouen , alors chef d'escadre et chef d'état major du Camp de Boulogne. Arrivé au point de Calais, voyant l'escadre anglaise se dérober après avoir échangé à bord de son vaisseau, la prame Ville de Lille, quelques coups de canon avec une corvette anglaise, Léda, il craignit qu'elle ne revint supérieure en nombre et, le vent étant de plus tombé, l'empêchant de doubler Gris-Nez, il relâcha dans le port de Calais sans doubler le cap. L'amiral Bruix, apprenant la nouvelle, fit dépêcher de Dunkerque une division pour secourir celle du port de Calais, que les Anglais étaient revenus bombarder avec 20 bâtiments dont 4 bombardes-canonnières le 27 septembre pendant 4 heures. N'ayant causé que peu de dégâts et qu'une seule victime, un citoyen britannique emprisonné dans la ville, et essuyant le feu des batteries terrestres françaises, les batteries des dunes, celles du fort Rouge et du fort Risbanc, qui forçaient certains navires à quitter la ligne, la croisière anglaise se retira.

Le lendemain au matin à 9 heures, le 28 septembre, l'escadre de Saint-Haouen, composée de 28 bateaux-canonniers, appuyée par celle de Dunkerque et celle de Boulogne, dépêchées en renfort, et par les batteries françaises sur les plages, fonça vers le cap Gris-Nez, avant d'être rattrapée par les Anglais en face de Sangatte, qui ouvrirent un feu nourri sur les navires français. Saint-Haouen, faisant notamment usage de la rame, réussit néanmoins à passer et mouilla dans le port de Boulogne l'après-midi même à 15 heures 15.

Cependant, la division venue de Dunkerque, commandée par le capitaine Pevrieux, était en difficulté, n'ayant pas réussi à doubler le cap Gris-Nez. Saint-Haouen et le contre-amiral Magon de Médine sortirent le 29 septembre pour lui venir en aide, la rejoignirent devant Wimereux, à l'endroit du fort de Croy, puis se dirigèrent vers l'escadre anglaise composée de 20 vaisseaux de trois-mâts, pour l'affronter durant deux heures, la forçant ainsi à se retirer.

Cette victoire navale française permit d'achever le premier rassemblement des flottilles vers celle de Boulogne de septembre à décembre 1803, dans l'optique d'un débarquement en Angleterre, regroupant ainsi plus de mille bâtiments.

Notes et références

  1. inconnu, « », Le journal de Rouen, 1803, p. 2 (lire en ligne [archive]) :

    « Boulogne, le 6 vendemiaire an 12. Soult, général de la garde, commandant en chef le camp de Saint-Omer, au premier consul. Citoyen premier consul, hier à 11 heures du matin une division de onze bâtiments anglais est venu mouiller à l'est du Fort-Rouge de Calais, à la portée du canon du fort, et a commencé à jeter des bombes. Le Fort Rouge et les batteries des dunes et du Fort-Risban lui ont vivement répondu. Plusieurs de ces bâtiments out éprouvé des avaries telles qu'ils out été obligés de quitter la ligne. Toutes les bombes des ennemis sont tombées dans les fossés, sur la plage ci dons le port, mais sans causer de danger. Une est tombée dans la cour de la maison Dessin une autre est tombée sur la prison de la ville, et a blessé grièvement un prisonnier anglais, le seul individu qui l'ait été de notre côté. Cependant le capitaine de vaisseau Saint-Haouen commandant la division de la flottille qui se trouvait en relâche à Calais, est sortie du port aussitôt que la marrée le lui a permis, pour se mettre en rade, et selon les circonstances, continuer sa route vers Boulogne ou aider à la défense de la ville. L'ennemi avait déjà cessé son bombardement. Le capitaine a continué sa route pour doubler les caps Blancs et Gris nez. À L'apparition de La flottille, les bâtiments ennemis ont manœuvré pour s'élever au vent. La flottille arrivée la hauteur de Sangate, le combat s'est engagé ; mais les ennemis n'ont pas pu arrêter un instant la marche de Ia flottille, qui a mouillé vers trois heures après midi, en rade de Boulogne. La flottille n'a perdu dans ce combat que deux hommes ; deux out été blessés. Tout me porte a penser que les pertes de l'ennemi out été beaucoup plus considérables. Le 6 vendémiaire, une autre division de la flottille a été attaqué au cap Gris nez , par L'ennemi qui était fort de plus de 20 bâtiments à trois mats. Le vent a manqué ; la flottille a navigué sur ses avirons. L'amiral Bruix, qui avait dirigé In marche de cette division, donna ordre au contre-amiral Magon de partir de Boulogne pour venir à sa rencontre. La jonction s'est faite hauteur du fort de Croy. Le combat s'est engagé, à la suite duquel l'ennemi a été obligé de prendre le large, non sans avoir beaucoup souffert du feu rasant de nos bateaux, et la division de la flottille est arrivée triomphante à Boulogne. Les troupes qui étaient à bord de La flottille ont fait à la fois l'office de marins de canonniers et de soldats, ils ont été tantôt à la rame et tantôt au canon avec leur gaité et leur décision ordinaires. Ces deux petites expéditions font le plus grand honneur aux officiers de marine. Avec de frères bateaux, ils ont affronté des bâtiments de haut bord, pouvant disposer d'un plus grand nombre de canons que ne pouvait le faire la division de la flottille avec laquelle ils étaient engagés. Je dois aussi reconnaître les bons services de l'artillerie de nos batteries de côte. Salut et respect. Signé Soult »

 

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