La colonne Durruti sort de Barcelone le , quelques jours à peine après le coup d'État militaire du 18 juillet. Elle est alors composée de 2 500 miliciens. Elle se bat d'abord en Aragon, Durruti ayant l'intention de reprendre Saragosse aux nationalistes. Le premier combat est livré par les miliciens à Caspe, sur la route de la capitale aragonaise, mais arrivé à une vingtaine de kilomètres de la ville, Durruti reçoit l'ordre de s'arrêter[réf. nécessaire] mais surtout plus aucune munition n'arrive, Durruti devra aller chercher l'explication à Barcelone : l'attaque est annulée pour être remplacée par l'invasion de Majorque. La prise de Majorque sera un échec, qui conduira à la perte des Baléares. Les miliciens de la colonne ne pourront finalement jamais prendre Saragosse, ni même l'armée qui les remplacera une année après. Saragosse ne sera jamais ni anarchiste, comme « la deuxième Barcelone » qu'elle était, ni républicaine.
Le quartier général de la colonne Durruti se trouve à Bujaraloz. Les effectifs atteignent alors[Quand ?] 6 000 hommes. Plusieurs centuries étaient constituées d'étrangers, telles :
En novembre 1936, 1 400 d'entre eux sont envoyés à Madrid afin de combattre pour la défense de la ville, assiégée par les nationalistes. C'est lors de ces violents combats que Durruti trouve la mort, le 20 novembre, dans des circonstances controversées. Il est remplacé comme délégué général de la colonne par Ricardo Sanz.
Durruti s'était opposé à la « militarisation » des unités anarchistes et des milices confédérales, c'est-à-dire leur soumission à la discipline militaire et leur incorporation progressive à une armée classique. Une fois mort, les délégués de la colonne acceptent les injonctions du gouvernement républicain de Francisco Largo Caballero. La colonne est finalement, comme les autres unités anarchistes, communistes et socialistes, incorporée à l'armée populaire de la République espagnole. Elle en constitue la 26e division, composée des 119e, 120e et 121e brigades. Toutefois, son nom initial perdurera.
Commentaire
Diego Abad de Santillán dit des engagés italiens : « Dans leur grande majorité, les antifascistes italiens qui s’étaient rendus à Barcelone provenaient de tous les secteurs du mouvement anarchiste […] Répartis dans différents hôtels de la ville, ils vivaient, émus, enivrés, la résurrection spirituelle d’un passage soudain de la vie d’exilés pourchassés à celle de nouveaux citoyens d’une capitale de la révolution, encore empreinte de l’atmosphère ardente des formidables combats de rue. […] Les anarchistes non inscrits au « Groupe International » de la Colonne Durruti penchaient pour la constitution d’une colonne strictement anarchiste et désiraient partir immédiatement. L’impossibilité d’obtenir tout de suite des armes contrariait leur projet. Mais ils avaient déjà prévu de s’enrôler dans les milices confédérales »[2],[3].
Abel Paz, « Trois anarchistes font reculer le gouvernement français », Itinéraire : une vie, une pensée, no 1 « Buenaventura Durruti : de la révolte à la révolution »,
José Bolufer, « Le Message de Durruti, catalyseur de la révolutio », Itinéraire : une vie, une pensée, no 1 « Buenaventura Durruti : de la révolte à la révolution »,
Autres ouvrages
(en) Robert Alexander, The anarchists in the Spanish Civil War, Janus Publishing Company Lim, , 1468 p. (ISBN1-85756-400-6, lire en ligne)
(en) Julián Casanova (révisé par Paul Preston et traduit par Andrew Dowling et Graham Pollok), Anarchism, the republic, and civil war in Spain, 1931-1939, Routledge, , 229 p. (ISBN0-415-32095-X, lire en ligne)
(es) Andreu Castells Peig, Las brigadas internacionales de la guerra de España, Ariel, , 685 p. (ISBN84-344-2470-3)
Antoine Gimenez et les Giménologues, Les Fils de la nuit : Souvenirs de la guerre d'Espagne, Montreuil & Marseille, L'Insomniaque & les Giménologues, .
(es) Abel Paz et José Luis Gutiérrez Molina, Durruti en la Revolución Española, Madrid, Fundación de estudios libertarios Anselmo Lorenzo, , 773 p. (ISBN84-86864-21-6)
Abel Paz, Buenaventura Durruti 1896-1936 : Un combattant libertaire dans la révolution espagnole [« Durruti en la Revolución Española »], Paris, Éditions de Paris, , 498 p. (ISBN2-905291-98-2)
(en) José Peirats Valls (révisé par Chris Ealham et traduit par Paul Sharkey), The CNT in the Spanish Revolution, ChristieBooks.com, , 269 p. (ISBN1-873976-24-0)
↑Charles Jacquier, Simone Weil, l’expérience de la vie et le travail de la pensée, Éditions Sulliver, 1998, page 115.
↑Rolf Dupuy, Marianne Enckell et Edouard Sill, « KOKOCZYNSKI Georgette, dite Mimosa, dite ANGO KOKOCYNSKI Georgette », dans née ANGO Georgette, Léontine, Roberte, Augustine, Maitron/Editions de l'Atelier, (lire en ligne)