Alors que la bataille de la Haute Meurthe fait rage, le col de la Chipotte, voie de passage estimée par l'état-major allemand en position clé menant vers l'ouest et le chemin de fer d'Épinal, devient un espace d'affrontements journaliers violents avec de nombreux combats au corps à corps du au [2]. L'attaque allemande en flot continu amenant la prise du massif de la Chipotte s'étale du 25 au 28 août, mais les conquérants paraissent ensuite stopper leur effort de pénétration, ce qui fait repasser les troupes françaises à l'offensive. Passé cinq fois aux mains des Français et des Allemands, le col a vu tomber 4 000 soldats français et a été surnommé « le trou de l'Enfer » par les chasseurs à pied, très souvent ici des appelés ou réservistes d'origine locale[3]. Ces combats de haute intensité, formidablement meurtriers pour les deux parties belligérantes, n'ouvrent aucune perspective de gain notable, hormis un jeu de défense et d'attaque déplacé sans fin, même après la prise du col par les Allemands et le recul français délaissant le massif de la Chipotte. L'état-major allemand apprenant la rapide progression d'autres corps d'armées dans le couloir de l'Oise préfère mettre un terme à cette offensive jugée avortée ou trop coûteuse en hommes, pour organiser un repli stratégique vers des hauteurs sûres, en rive droite de Meurthe. Sur ce théâtre d'opération vosgien, la guerre des tranchées n'est apparue que progressivement au cours des mois suivants, une fois que les unités allemandes avaient pu consolider leurs positions.
↑Jean-Claude Fombaron estime que les combats de Sainte-Barbe, du dépôt de Merrain et de La Chipotte durent du 25 août au 5 septembre 1914. Les placer entre le 26 août et le 25 septembre n'est guère pertinent, à moins de compter comme nuls les premiers chocs et ajouter le premier nettoyage d'un large champ de bataille, jonché de blessés, de morts dispersés, parfois sous les abatis des bois, les gravats des granges incendiées.