Le Codex Purpureus Rossanensis, ou L'Évangéliaire de Rossano, portant le numéro de référence Σ ou 042 (Gregory-Aland), ε 73 (Soden), est un manuscrit enluminé sur parchemin pourpre en écriture grecque onciale en or et argent. Il est actuellement conservé au musée diocésain de Rossano en Calabre.
Historique
Les paléographes datent unanimement ce manuscrit du VIe siècle[1]et proviendrait selon toute vraisemblance d'Antioche en Syrie. Il fut trouvé à la sacristie de la cathédrale Santa Maria Achiropita en Rossano. Il est mentionné pour la première fois par un chanoine de la cathédrale en 1831, puis par le journaliste napolitain Cesare Malpica en 1845. Il est véritablement étudié pour la première fois par Oskar von Gebhardt et Adolf Harnack en 1879[2].
Il est actuellement conservé au musée diocésain d'art sacré (Museo Diocesano) à Rossano[1].
L'Unesco l'a inscrit dans la liste des textes « Mémoire du monde »[3].
Sa dernière restauration qui a duré quatre ans s'est achevée en juin 2016[4].
Les quatre autres Codex sont conservés a Paris, Saint Petersbourg, Vienne et Tirana. Ces Codex ont la particularité d'avoir été achetés, alors que celui de Rossano a été retrouvé sur place dans la cathédrale Santa Maria Achiropita.
L'histoire de ce Codex est lié à celui des "iconodules" de l'empire romain d'Orient qui ont sauvés nombres d’œuvres religieuses, en les rapportant, entre autres, en Europe et plus particulièrement en Italie, sous le règne de l'empereur byzantin et iconoclaste, Léon III l'Isaurien, au début du VIIIe siècle (ce mouvement iconoclaste ou "querelle des images" sera poursuivi par son fils, Constantin V, car à cette époque l'adoration (et le commerce) des images de saints, du Christ ou encore de la vierge Marie était apparenté à de la superstition et de l’idolâtrie hérétique.
Le Codex Purpureus (le rouge étant la couleur de l'empereur) serait arrivé a Rossano au XIe siècle.
Le codex se compose de 188 folios. Il est écrit en deux colonnes, à 20 lignes par colonne. Les dimensions du manuscrit sont 31 x 26 cm. Il est enluminé[1],[5].
Il contient l'annonce Epistula Carpianum, les tables du κεφαλαια, τιτλοι (titres), les Sections d'Ammonian et les Canons de concordances[2].
Les scènes décrites par les enluminures (pigments à base de plomb rouge, or, argent, lapis lazuli...) sont "la résurrection de Lazare", "l'entrée de Jésus à Jérusalem", "le lavement des pieds", "Jésus chasse les marchands du temple", "la communion du pain et du vin", "Jésus dans le jardin de Gethsémani"(scène de nuit), "Jésus guérit l'aveugle", "le jugement de Ponce Pilate", "Judas rend l'argent au marchand du temple", ou encore "Matthieu écrit l'évangile, guidé par Sophie"...[réf. nécessaire]
Références
↑ abc et d(en) Kurt Aland et Barbara Aland (trad. Erroll F. Rhodes), The Text of the New Testament : An Introduction to the Critical Editions and to the Theory and Practice of Modern Textual Criticism, Grand Rapids (Michigan), William B. Eerdmans Publishing Company, , 2e éd., 366 p. (ISBN978-0-8028-4098-1), p. 118
↑« Liste Handschriften », sur Münster Institute, Institute for New Testament Textual Research (consulté le )
↑Kurt Aland, Synopsis Quattuor Evangeliorum. Locis parallelis evangeliorum apocryphorum et patrum adhibitis edidit, Deutsche Bibelgesellschaft, Stuttgart 1996, p. XXI.
Walther, Ingo F. and Norbert Wolf. Codices Illustres: The world's most famous illuminated manuscripts, 400 to 1600. Köln, TASCHEN, 2005.
Kurt Weitzmann. Late Antique and Early Christian Book Illumination. New York: George Braziller, 1977.
Bruce M. Metzger, and Bart D. Ehrman, The Text of the New Testament: Its Transmission, Corruption and Restoration, New York – Oxford 2005, Oxford University Press, p. 84.