Clit 007 est une revue trimestrielle suisse francophone faite par et pour la communauté lesbienne, publiée de 1981 à 1986.
Historique
La revue Clit 007 (Concentré lesbien irrésistiblement toxique) a été fondée à Genève en 1981 par le collectif de lesbiennes politique Vanille-Fraise, issu de la scission avec le groupe féministe genevois L'Insoumise[1],[2]. Diffusée par vente directe ou par abonnement en Suisse et en France, la revue publie des textes politiques féministes lesbiens, des témoignages, des reportages sur la condition lesbienne dans le monde, mais aussi des textes, image ou montages à vocation artistiques et des petites annonces. La ligne éditoriale de la revue est une ligne lesbienne radicale, opposée aussi bien à l'hétéro-féminisme qu'à la mixité homosexuelle[3].
La rédaction de la revue est collective et, si la figure du Mouvement de libération des femmes genevois Rina Nissim[4] ou l'autrice et éditrice Claire Sagnières y participent, toutes les autrices contribuent de manière anonyme en raison de leur opposition à la propriété privée[5].
En 1986 la publication du fanzine cesse, bien qu'il soit devenu un centre de rassemblement des lesbiennes francophones[7].
En 2022, la Haute École d'Art et de Design expose les 22 numéros de Clit007[8] dans le cadre de l'exposition Un fort courant chaud de lesbiennes perturbe l’ouest de la Suisse»[9], consacrée à l'histoire des lesbiennes genevoises à travers le regards des archives[8].
Bibliographie
Dominique Gros, Dissidents du quotidien. La scène alternative genevoise, 1968-1987, Lausanne, Éditions d'En Bas, 1987.
Marielle Budry, Edmée Ollagnier (éd.), Mais qu'est-ce qu'elles voulaient ? Histoire de vie du MLF à Genève, Lausanne, Éditions d'En Bas, 1999.
Hélène Joly, De Sappho s’en fout à Vanille-Fraise (1972-1986) : histoire du mouvement lesbien genevois, mémoire de DEA en études genre, Genève : Université de Genève, Faculté des sciences économiques et sociales, 1998.
Claire Sagnières, Concentré Lesbien Irrésistiblement Toxique, Paris, éd. Le Manuscrit, 2012 ; Genève, éd. Autour d'Elles, 2015.
Fonds d'archives
Fonds Clit 007 ; concentré lesbien irrésistiblement toxique, fonds d'archives du MLF MLF-GE/S2/D20. Archives contestataires, Genève ([présentation en ligne]).
Notes et références
↑Dominique Gros, Dissidents du quotidien. La scène alternative genevoise, 1968-1987, Lausanne, Éditions d'En bas, , 192 p. (ISBN978-2-8290-0091-1, lire en ligne), p. 149-150
↑Ilana Eloit, « « Le bonheur était dans les pages de ce mensuel » : la naissance de la presse lesbienne et la fabrique d’un espace à soi (1976-1990) », Le Temps des médias, vol. 29, no 2, , p. 102 (ISSN1764-2507 et 2104-3671, DOI10.3917/tdm.029.0093, lire en ligne, consulté le )
↑Catherine Fussinger, Séverine Rey et Marilène Vuille, « S’approprier son corps et sa santé. Entretien avec Rina Nissim », Nouvelles Questions Féministes, vol. 25, no 2, , p. 98–116 (ISSN0248-4951, DOI10.3917/nqf.252.0098, lire en ligne, consulté le )
↑Elisabeth Joris, « MLF », Dictionnaire Historique de la Suisse, (lire en ligne)
↑Carolina Topini et Isabelle Salem Diego Sentis, « « Notre histoire compte » : Transmettre l’histoire des mouvements féministes et lesbiens à Genève », GLAD!. Revue sur le langage, le genre, les sexualités, no 11, (ISSN2551-0819, DOI10.4000/glad.3597, lire en ligne, consulté le )