Claude Deschamps fut l'un des grands artisans du développement des infrastructures en Aquitaine. Il est le fils d'un médecin de Vertus, Pierre Amand Deschamps, et de Jeanne Ursule Morel[1].
Élève de Dom Mabille au collège de l'abbaye Saint-Sauveur de Vertus[2], il poursuit ses études au collège des Pères de l’Oratoire de Châlons jusqu’en classe de rhétorique.
Il travaille ensuite pendant deux ans au bureau de l'ingénieur en chef des Ponts et Chaussées pour la province de Champagne, en poste à Châlons, Jean Joseph Bochet de Coluel (17..-1789), futur inspecteur général. Ce dernier écrit le une lettre de recommandation de Claude Deschamps auprès de Jean-Rodolphe Perronet. Quelques jours plus tard, c'est le marquis Jacques Gabriel Louis Le Clerc de Juigné (1727-1807) qui recommande Claude Deschamps à Antoine Chezy. Il fait officiellement son entrée à l'école des Ponts et Chaussées le comme élève surnuméraire. Il a alors 18 ans. Il reste à l'École pendant quatre ans et demi. Pendant cette période de formation, il suit des cours d'équitation auprès de Pierre Bergerat et travaille pendant six mois dans l'atelier de l'architecte Daubanton. Il obtient une place d'élève « appointé » en 1786, et à ce titre donne des cours de lever de plans, de géométrie et d'algèbre. Il est nommé sous-ingénieur aux travaux du pont de Charenton le [3]. Puis Deschamps gravit un à un les échelons du corps des ponts et chaussées : ingénieur en 1787, ingénieur en chef au Mont-Cenis en 1803, et enfin inspecteur divisionnaire à Bordeaux en 1810 en remplacement de Nicolas Brémontier, promu et muté à Paris[4].
Lors de la construction du pont de pierre, avec l'assistance de son gendre Jean-Baptiste Billaudel, il doit faire face à de nombreux problèmes en raison du très fort courant de la Garonne à cet endroit-là. C'est grâce à une cloche à plongée empruntée aux Britanniques que les piliers du pont sont stabilisés.
Lors des travaux de fixation et d'ensemencement des dunes du littoral, il effectue avec ses ingénieurs le relevé topographique de la région pour permettre d'achever la carte de Cassini.
Claude Deschamps est également le concepteur, avec son gendre Billaudel, de l'Entrepôt réel des denrées coloniales (dit Entrepôt Lainé) qui est construit entre 1822 et 1824. L'édifice sert à stocker sous douane les marchandises produites par les esclaves dans les plantations coloniales, avant leur réexpédition à travers l'Europe[5]. Ce bâtiment deviendra au XXe siècle, sous la mandature de Jacques Chaban-Delmas, le CAPC - musée d'Art contemporain.
Claude Deschamps écrit en 1832 un mémoire dans lequel il montre à nouveau sa vision globale de l’aménagement des Landes de Gascogne par d’importants travaux d’assainissement consistant notamment par l'édification de canaux reliant la Garonne à l'Adour servant à la fois de collecteurs et de voies de communication. Cette vaste infrastructure de canaux ne fut que très partiellement réalisée entre certains lacs littoraux. En revanche, il participe à l'édification du canal des Ardennes (1837).
Au début du XIXe siècle, il fait édifier une grande demeure à Cenon, le château Lemoine (ou château au Moine), d'où il pouvait, avec sa lunette télescopique, voir le Pont de pierre[6].
Vie familiale
Claude Deschamps se marie le 16 Germinal an V (5 Avril 1797), à Rethel (Ardennes), avec Reine Marie Liesse de Cleves de Sauville (1768, Rethel - ✝ 1845, Bordeaux)[7]. Le couple a deux enfants :
Des travaux à faire pour l'assainissement et la culture des landes de Gascogne et des canaux de jonction de l'Adour à la Garonne par C. Deschamps (carte annexée) (monographie imprimée), Paris, Carilian-Goeury, libraire, , 64 p. (lire en ligne)
« Parti d'or et d'azur; l'or au pin de sinople terrassé du même, le fût chargé d'une équerre de sable et surchargé d'un compas ouvert d'argent; l'azur, à l'ancre d'or accompagnée de trois étoiles d'argent, 2 en chef, 1 en pointe; champagne d'azur, brochant sur le parti, chargée du signe des chevaliers de l'Ordre impérial de la Réunion.[8],[9] »
↑M. Maupassant, « Notice sur l'abbaye de Saint-Sauveur de Vertus », Séance publique de la Société d'agriculture, commerce, sciences et arts du département de la Marne, (lire en ligne, consulté le ).
Jean-Baptiste Basile Billaudel, Nécrologie : notice sur Claude Deschamps, dans Annales des ponts et chaussées. Mémoires et documents relatifs à l'art des constructions et au service de l'ingénieur, 1844, 2e semestre, p. 261-299(lire en ligne)
Stéphane Blond, « Claude Deschamps (1765-1843), élève ingénieur de l'École royale des Ponts et Chaussées et futur concepteur du pont de Bordeaux », dans Des ponts et des villes : histoires d'un patrimoine urbain, Bordeaux, Presses universitaires de Bordeaux, (lire en ligne)