Classe España

Classe España
illustration de Classe España
Le cuirassé Alfonso XIII au début des années 20.
Caractéristiques techniques
Type Dreadnought
Longueur 140 m
Maître-bau 24 m
Tirant d'eau 7,8 m
Déplacement 15 700 t (16 450 t à pleine charge)
Propulsion
Puissance 15 500 shp (11 600 kW)
Vitesse 19,5 nœuds (36 km/h)
Caractéristiques militaires
Blindage Ceinture blindée : 203 mm
Pont : 38 mm
Tourelle: 203 mm
Château: 254 mm
Armement 8 canons de 305 mm
20 canons de 102 mm
4 canons de 47 mm 3-pounder (en)
Rayon d'action 5 000 nautiques (9 300 km) à 10 nœuds (19 km/h)
Autres caractéristiques
Équipage 854
Histoire
Constructeurs SECN, Ferrol
A servi dans
Période de
construction
1909 - 1921
Période de service 1913 - 1937
Navires construits 3
Navires perdus 3

La Classe España est une série de trois Cuirassés construits pour la marine espagnole entre 1909 et 1921 : España (en), Alfonso XIII et Jaime I (en).

Ces navires furent construits avec l'aide de la Grande-Bretagne, leur production, en particulier celle tu troisième, le Jaime I fut retardée par une pénurie de matériaux fournis par le Royaume-Uni durant la Première Guerre mondiale, par exemple, le Jaime I était quasiment fini en 1915 mais ses canons ne furent pas livrés avant 1919. La classe España est a la fois la plus petite classe de dreadnought a avoir existé et la seule a avoir été construite en Espagne. Le déplacement réduit de ces navires est dû aux contraintes imposées par la faible économie espagnole et l'infrastructure navale limitée existante en Espagne. Pour pouvoir installer un armement principal de 8 canons de 12 pouces (305 mm), un compromis dû être fait sur le blindage et la vitesse.

Le España représenta l'Espagne durant la cérémonie d'ouverture du Canal de Panama en 1914 et conduit des exercices avec le Alfonso XIII après son entrée en service la même année, Les deux navires furent envoyés en mission en Amérique du Nord et du Sud entre 1920 et 1921, le España fut endommagé en s'échouant accidentellement sur la côté chilienne. Les deux navires apportèrent un support d'artillerie aux forces terrestres lors de la Guerre du Rif qui commença mi-1921 et le Jaime I je rejoignit plus tard après sa mise en service. En 1923, España s'échoue sur le Cap des Trois Fourches en bombardant les positions du Rif Il n'a pas pu être déséchoué avant qu'une tempête ne le détruise en novembre 1924. Certains de ses canons furent récupérés et utilisés en tant qu'artillerie côtière. Les deux navires survivants supportèrent le débarquement d'Al Hoceïma où le Alfonso XIII servi de navire amiral.

Après la déposition du roi Alphonse XIII et la proclamation de la Seconde République en 1931, le Alfonso XIII fut renommé España et placé en réserve avec le Jaime I. Le Jaime I fut remis en service en tant que vaisseau amiral en 1933. Des plans de modernisation de la classe furent interrompus par la guerre civile. Le España fut saisi par les nationalistes au début du conflit alors que le gouvernement républicain garda le Jaime I. Le España servi a imposer le blocus maritime sur les ports du nord de l'Espagne contrôlés par les républicains. le Jaime I lui fut bereavement déployé par les Républicains pour contester ce blocus mais aucun des deux camps n'engaga le combat. Le España fut coulé après avoir percuté une mine marine le avril 1937, la quasi totalité de l'équipage survécu au naufrage. Le Jaime I fut attaqué par des bombardiers Allemands et Italiens avant d'être détruit par une explosion accidentelle en juin 1937, ses canons furent récupérés et servirent de batteries côtières.

Contexte

Dessin de l'escadron espagnol détruit après la bataille de la baie de Manille

L'opinion publique accusa la marine d'être responsable du désastre de la guerre hispano-américaine de 1898 mais reconnu la nécessité de la reconstruire et de la moderniser. Le premier plan de reconstruction de 1903 prévoyait une flotte centrée sur sept cuirassés de 15 000 t et trois croiseurs de 10 000 t, ce plan s'avéra trop ambitieux pour la faible économie Espagnole et le parlement trop instable ne put le voter. Un autre plan de 1905 proposait lui un flotte de huit cuirassés de 14 000 t, quelques torpilleurs et sous-marins ce plans fu aussi abandonné à cause de la faiblesse du gouvernement et le manque de support de la part de la population. La situation internationale, en particulier les conflits avec l'Allemagne durant la crise de Tanger apporta le soutient de l'opinion publique nécessaire au gouvernement pour lancer un grand projet de construction navale[1].

En avril 1904, la France et le Royaume-Uni signent la deuxième Entente cordiale, mettant de côté les anciennes rivalités pour s'opposer a l'expansionisme allemand. Cet accord réglait la question du Maroc et plaçait Tanger sous contrôle Franco-Britannico-Espagnol, rapprochant l'Espagne de la France et du Royaume-Uni, menant à un échange de notes (es) entre les trois gouvernements en mai 1907. A ce moment là, un cabinet plus fort mené par Antonio Maura était arrivé au pouvoir. Les notes créèrent un accord informel pour contenir la Triplice, l majeure partie de la Royal Navy se concentrerait sur la Mer du Nord pendant que l'Espagne assisterait la Marine Française contre les forces combinées de la Regia Marina et de la Marine austro-hongroise. La France et le royaume-Uni devaient également apporter une assistance technique pour le développement et la construction de nouveaux navires pour la Marine espagnole. Le plan de 1907 proposait la construction de trois cuirassés, plusieurs contre-torpilleurs, torpilleurs et autres vaisseaux Le plan prévoyait huit ans de construction. Des débats sur le plan furent mené dans le Cortes Generales jusque le vote final le 2 décembre et définitivement signé le [1],[2].

Développement

Le HMS Dreadnought qui affecta significativement le développement de la classeEspaña

Le development des nouveaux designs de avaient commencé avant même que le projet ait été approuvé par le parlement, le plan initial prévoyait que les trois navire déplacent 12 000 t et aient un armement de quatre canons de 12 pouces (305 mm) et au moins douze canons de 6 pouces (152 mm) d'un façon similaire aux pré-dreadnought britanniques de cette période.

Le lancement du HMS Dreadnought, fin 1906 incita le ministre de la marine, le commodore José Ferrándiz y Niño (es), a demander au Junta Técnica de la Armada (Bureau Technique de la Marine) de revoir ses plans pour s'adapter au nouveau type de cuirassé en mars 1907.

Le but principal de ces Navires pour la marine était de protéger les bases navales à Ferrol, Cadix et Carthagène, ils n'auraient donc pas besoin d'une grande portée d'opérations. La faible économie Espagnole et la capacité de production étaient une seconde raison[3][4]. L'Espagne étant en incapacité économique de construire des chantiers navals plus grands, les navires devraient êtres construits dans les chantiers navals préexistants[5]. La marine commença a discuter ses designs avec Armstrong Whitworth et Vickers en 1907, le , Vickers présenta le design pour un cuirassé de 15 000 t armé de huit canons de 12 pouces. Ce design servi de base pour un concours de designs lancé le [3]. Plutôt que de simplement commander les navires à des constructeurs étrangers, le gouvernement demanda que chacun des concurrent prévoie de prendre contrôle du chantier naval Espagnol qui allait les construire et de le moderniser. Même si cela impliquait des coûts plus élevés le gouvernement décidât qu'améliorer l'industrie nationale deviendrait un important but du programme[6].

Dessin technique final de la SECN


Quatre groupes proposèrent des offres :

Seul les Trois premiers furent considérés sérieusement par la Junta Superior de la Armada et le ministère de la marine, le troisième étant considéré trop vague. Ansaldo prépara deux variantes, la première ayant 4 tourelles de 2 canons, une en proue, une en poupe et deux décalées à mi-navire, le deuxième plan prévoyait deux tourelles de 3 canons, à l'avant et à l'arière avec un tourelle de 2 canons à mi-navire. Les experts en artillerie navale rejetèrent le deuxième plan, les designs de la SECN et de Schneider proposaient le même arrangement que le premier de Ansaldo[7].

En Octobre 1908, le comité d'artillerie rejette le plan de Ansaldo mais ne pouvaient pas départager la SECN et Schneider. Le Mois suivant, le comité de construction naval évalua a son tour les propositions, plaçant la SECN première, suivie par Schneider puis Ansaldo, en Novembre, le bureau du contrôleur naval présenta ses évaluations, seulement l'offre de la SECN remplissait les exigences sans causer de problèmes légaux, administratifs ou de coût[8]. Au vues du contexte stratégique qui prévoyait un usage probable contre les italiens et austro-hongrois, le consortium mené par Ansaldo présentait des inconvénients évidents[9]. En février 1909, la marine demanda une version révisée du design de la SECN incluant plusieurs modifications incluant un Franc-bord réhaussé, un ceinture blindée plus large et haute, et un télémètre pour chaque tourelle. La SECN accepta ces modifications le et reçu le contract [10].

Les restreintes économiques imposées par l'économies espagnole on fait que la classe España constitue la plus petite classe de dreadnought jamais construite[5]. Ils étaient déjà obsolètes à leur livraison due aux retards de production des deux derniers navires et à la rapide avancées des technologies navales, en particulier l'arivée des premiers super-dreadnoughts[11].

Design

Le España dans la baie de Pasaia, à destination de la guerre du Rif en 1922.

Caractéristiques générales

Les navires de la classe España ont une longueur de flottaison de 132,6 m, une longueur hors tout de 140 m, un maître-bau de 24 m et un Tirant d'eau 7,8 m, leur franc-bord 4,6 m à mi-navire, bien plus bas que pour les navires de la même époque leur déplacement est de 15 700 t à vide et 16 450 t en ordre de combat. Ils avaient un mât trépied (en) et une petite superstructure[5]. Ils étaient équipés de 6 phares de recherche de 75 cm[12]. Ils étaient raisonnablement stables comparé aux designs étranger mais un [[ Équilibre du navire|métacentre]] de seulement 1,56 m a pleine charge ce qui les rendait instables lorsqu'ils étaient endommagés[13]. La direction est contrôlés avec un seul safran semi-compensé. Ils pouvaient faire demi tour en seulement 321 m à pleine vitesse[14].

Chaque navire a un équipage de 854 officiers et marins[5], en période de paix, cet équipage est limité à 700 hommes pour des raisons d'habitabilité. Les lieux de vie de sont situés à l'avant du pont supérieur et sont exigus et peu hygiéniques, ils sont séparés en deux zones, une grande cantine entre les barbettes de la tourelle de proue de et de la tourelle de tribord et le reste de l'équipage est logé dans les casemates de l'armement secondaire. les cabines des sous-officiers sont également situés dans les casemates la superstructure inclus plusieurs cabines pour les officiers[15],[16]. Les navires étaient initialement paints en noir mais ils furent repeint en gris dans les années 1920. La cheminée du Alfonso XIII portait une bande d'identification blanche et le Jaime I en portait deux. les bandes furent retirées au début de la guerre civile[17].

Machinerie

Le système de propulsion des navires était constitué de 4 turbines à vapeur Parsons, la vapeur était apportée par douze Chaudières Yarrow à tubes d'eau[5]. Les turbines engageaient hélices à trois pales de 2,4 m de diamètre. Deux hélices de rechanges étaient stockées dans chaque navires[18]. La seule cheminée est placée à mi-navire

Les moteurs étaient évalués à 15 500 shp et permettent une vitesse maximale de de 19,5 nœuds[5]. Celons le contract, les moteurs devaient délivrer 22 000 shp avec une vitesse maximale de 19.9 nœuds. Lors des essais, les trois navires déplacèrent les 20 nœuds[18]. Chaque navire peut stocker jusqu'à 1 900 t de charbon de qui permettait un rayon de croisière de 5 000 mi à 10 nœuds celons Conway's All the World's Fighting Ships[5], mais 7 500 mi à 10,8 nœuds celons l'historien Agustín Rodríguez González (es)[14].

Armement

La tourelle de proue du Jaime I en tant qu'artillerie côtière près de de Tarifa

L'armement principal des navires est constitué de huit canons Vickers Mk H. de 12 pouces et 50 calibres. Ces canons sont arrangés dans quatre tourelles doubles, une tourelle en proue, une en poupe et une de chaque côtés[19]. Chacun pèse 65,6 t et tirent des obus de 385 kg à une vitesse initiale de 914 m/s avec un portée de 21,5 km et une cadence d'un coup par minute[20]. Les tourelles sont à commande hydraulique et peuvent être chargées à n'importe quel angle d'élévation. Les tourelles sont placées en échelon plutôt que superposées comme celles des dreadnoughts américains pour réduire le poids et le coût toutes les tourelles peuvent tirer en bordée et trois pouvaient tirer en proue ou en poupe[4],[5] en pratique le blast empêche de tirer a travers le pont[21].

L'armement secondaire est constitué de vingt canons de 4 pouces et 50 calibres montés individuellement en casemate tout au long de la coque. Ils ont été produits part plusieurs arsenaux espagnols[19] et tirent des obus de 14 kg[22]. Les canons étant très proche de la ligne de flottaison, ce qui les rendait inutilisables par mer agitée, ils étaient également trop faibles pour être efficaces contre les contre-torpilleurs qui devenaient de plus en plus puissants. Les navires transportaient également quatre 3-pounder (en), deux mitrailleuses et deux canons de débarquement[4],[5].

Blindage

Le Blindage des navires de classe España est une version réduite de celui utilisé dans la classe Bellerophon britannique[12]. La réduction du blindage est principalement due à la présence d'un armement su lourda dans un navire d'un si faible déplacement[23]. La ceinture de blindage principale a une épaisseur de 8 pouces (203 mm) et réduit à 4 pouces (102 mm) de chaque côtés de la citadelle centrale la ceinture supérieure qui protège les casemates est épaisse de de 6 pouces (152 mm). Chaque tourelle a des côtés de 8 pouces (203 mm), sur une barbette protégée par des plaques de 10 pouces (254 mm), le château a aussi des côtés de 10 pouces. le pont blindé et la cloison anti-torpilles ont une épaisseur de 1,5 pouces (38 mm)[5]. Le blindage le plus lourd est constitué d'acier cimenté Krupp (en) alors que les plaques de 4 pouces ou moins sont constituées de acier homogène Krupp (en), les deux ont été produites en Grande Bretagne[24].

Même si les navires étaient faiblement blindés comparé a la plupart des designs étrangers, la protection sous-marine est leur plus grande faiblesse, les cloisons anti-torpilles est trop proche de la coque, ce qui réduit leur capacité à absorber les dégâts. Cette faiblesse eut un rôle dans la perte de l'España et du Alfonso XIII[24].

Modifications

Haut: Profile de l'España comme en 1913
Milieu: Profil de l'España comme en 1923
Bas: Profil du Jaime I comme en 1937

Seul des modifications limitées furent possibles du aux contraintes imposées par le faible déplacement et des fonds insuffisants[25]. L'arrangement des tourelles occupe une grande partie de la surface du pont, limitant également les possibilités de modification[19]. La marine considéra plusieurs propositions de modifications des trois navires au début des années 1920 mais le budget de l'armée était totalement consommé par la guerre du Rif. Ces plans proposaient l'instalation d'un nouveau équipement de contrôle de tirs avec de meilleurs télémètres, des canons anti-aériens et l'ajout de cloisons anti-torpilles sur la coque pour améliorer la protection sous-marine pour la perte de seulement un nœud, le pont devait aussi être renforcé[26]. En 1926, deux canon de 3 pouces QF 20 cwt furent ajoutés sur des tourelles du Jaime I et du Alfonso XIII. Le premier mât des deux navires survivants à été raccourci légèrement dans les années 1930[17].

Un plan plus ambitieux à été proposé au milieu des années 1930. La hauteur des barbettes de bâbord et tribord devait être augmentée pour améliorer leur portée et faire de la place pour une nouvelle batterie secondaire de canon à double usage de 4,7 pouces (120 mmm) QF Mk F. Les navires auraient porté douze de ces canons, les casemates des anciens canons secondaires auraient été converties en espace supplémentaire pour l'équipage et une nouvelle batterie anti-aérienne de dix canons de 25 mm ou huit de 40 mm aurait été installée, d'autres modifications auraient été faites pour améliorer le système de conduite de tirs, la machinerie et installer des cloisons anti-torpilles, parmi d'autres améliorations, mais au début de la guerre d'Espagne, en juillet 1936 empécha les travaux d'être commencé[27].

Après que les Nationalistes aient pris contrôle du Alfonso XIII, préalablement renommé España, les canons de 76,2 mm furent retirés pour être utilisés au sol et remplacés par quatre canons allemands de 88 mm et deux canons de 20 mm C/30 (en)

Le Jaime I, qui resta en possession des Républicains fu équipé de deux Vickers de 47 mm et 50 calibres anti-aériens et deux Hotchkiss de 25 mm[28].

Construction

Une nouvelle calle sèche de 184 × 35 m et deux cales de construction de 180 × 35 m furent construites à Ferrol pour préparer la construction des trois cuirassés. Toutes les pièces, à l'exception des plaques de blindage, de l'armement principal et des conduites de tir a été construit en Espagne. Le contract prévoyait une durée de production de quatre ans pour le premier navire, cinq ans pour le deuxième et sept pour le dernier. Malgré cette prévision d'un temps de production plus long pour les dernier navires, leur construction, particulièrement celle du troisième, le Jaime I fut retardée par manque de matériaux livrés par le Royaume-Uni à cause du déclanchement de la Première Guerre mondiale en juillet 1914[4]. L'armement principal du Jaime I, par exemple ne fut pas livré avant 1919 alors que le reste était complété en mai 1915[29],[30].

Nom Constructeur[5] Mise sur cale[5] Lancement[5] Complétion[5]
España (en) SECN, Ferrol
Alfonso XIII
Jaime I (en)

Histoire

Début de carrières

Le Jaime I vers 1933

Le España était le seul navire de cette classe à être construit avant le début de la Première Guerre mondiale en juillet 1914 même si elle n'y participa pas parce que l'Espagne resta neutre dans ce conflit[31]. En Août 1914 il participa a la cérémonie d'ouverture du canal de Panama[32]. Le Alfonso XIII la rejoignit en août 1915 dans le 1er escadron de la marine espagnole. Durant la guerre, la flotte conduit des entrainements dans les eaux territoriales. Le Alfonso XIII a été impliqué dans l'assistaance de navires en détresse. Le Jaime I est complété fin 1921. Les trois navires de la classe servirent dans l'escadron d'entrainement au tout début des années 1920. Le España et le Alfonso XIII one été envoyé dans des missions de longue distance en Amérique du Nord et du Sud en 1920 et 1921 respectivement[31],[33],[34]. Durant son voyage, le España, a été endommagé en s'échouant sur la côte Chilienne et dut être réparé au Panama avant de pouvoir retourner en Espagne[35],[36].

Pendant ce temps, les Rifains du protectorat espagnol au Maroc se révoltent contre le gouvernement colonial Espagnol, démarrant la guerre du Rif mi-1921. Les trois cuirassés de la classe España y participèrent, apportant un support d'artillerie aux troupes au sol engageant les rebels du Rif. En août 1923, le cuirassé España s'échoua sur le cap des Trois Fourches en bombardant les positions rifaines. Une longue opération de sauvetage du navire échoua et, en novembre 1924, de violentes tempêtes frappèrent l'épave et brisèrent la coque en deux, le rendant irrécupérable. Le Alfonso XIII servi de navire amiral de la flotte espagnole lors du débarquement d'Al Hoceïma en 1925. La rebellion cesse en 1927[37],[38].

En 1931, après le renversement du roi Alfonso XIII et la proclamation de la Seconde République espagnole, le cuirassé Alfonso XIII fut renommé España pour effacer les traces de la monarchie[5]. Les deux navires furent aussi placés en réserve pour réduire les coûts durant la Grande Dépression, le Jaime I fu remis en service en 1933 pour servir de navire amiral[39]. Des projets de modernisation au milieu des années 1930 furent interrompus par le début de la guerre civile en juillet 1936[40]. Le España faisait l'objet dun carénage limité pour le remettre en service en anticipation de la modernisation quand le soulèvement nationaliste de juillet 1936 initia le conflict[41].

La guerre civile

Le España (ex-Alfonso XIII) en 1932

En 1936, au début du soulèvement nationaliste mené par le général Francisco Franco, la majorité de la marine Espagnole resta loyale aux républicains. Lorsque la plupart des officiers du España déclarèrent leur soutient à Franco, l'équipage les tua mais après un duel contre des batteries côtières, ils se rendirent, mettant le navire aux mains des nationalistes. le Jaime I resta sous contrôle républicains. La flotte républicaine tenta d'empécher l'armée d'Afrique au Maroc de se rendre en Espagne résultant en une brève altercation entre le Jaime I et la canonnière Dato (es) mais l'intervention allemande sécurisa le passage des nationalistes[42],[43]. En août, le Jaime I fut attaqué et légèrement endommagé par deux bombardiers allemands de la légion Condor[44],[45].

Le España fut utilisé pour faire des bombardements côtiers et pour faire respecter le blocus des ports républicains du Nord de l'Espagne, en particulier ceux de Gijón, de Santander et Bilbao, saisissant fréquemment d'autres vaisseaux transportant du matériel aux républicains. Le Jaime I bombarda des positions nationalistes du Maroc espagnol, et en septembre 1936, il fut envoyé avec deux croiseurs et quatre contre-torpilleurs contester le blocus imposé par le España. Aucun navire n'engagea el combat et les républicains se retirèrent en octobre, n'ayant rien obtenu[46],[47]. De retour près de la côte méditerranéenne espagnole, le Jaime I s'échoua et dut être réparé à Carthagène, là-bas, en mai 1937, il subit une attaque de cinq bombardiers Savoia-Marchetti SM.79 de l'Aviazione Legionaria italienne, les rapports sont peut clairs, celons Albert Nofi, les dégâts étaient faibles alors que Marco Mattioli pense qu'ils étaient plus sérieux[44],[48].

Le España fut perdu le en imposant le blocus au large de Santander lorsqu'il percuta une mine marine déposée par un mouilleur de mines des nationalistes, il resta à flot suffisamment longtemps pour que le contre-torpilleur Velasco (es) arrive pour récupérer la plupart de l'équipage, seuls quatre membres d'équipage périrent dans l'incident[49],[50]. Le Jaime I était encore en réparations en juin quand un incendie accidentel causa un explosion qui détruisit le navire[51]. Les républicains renflouèrent le navire mais sa réparation n'étant pas jugée économiquement viable, ils l'ont abandonné le [5].

Nombre des canons du premier España furent récupérés et utilisés dans des fortifications côtières, certains d'entre eux restant en service jusqu'en 1999. Six des canons de 12 pouces du Jaime I furent également récupérés et employés de manière similaire après son démantèlement dans les années 1940, ils restèrent en service jusqu'au milieu des années 1990. Le second Españane fut jamais renfloué et son épave fut retrouvée au début des années 1980. Plusieurs expéditions d'inspection de l'épave furent menés de février à mai 1984[52].

Source

  1. a et b Fernández, Mitiukov, & Crawford, p. 63, 65.
  2. Rodríguez González, p. 268–271.
  3. a et b Fernández, Mitiukov, & Crawford, p. 66–67.
  4. a b c et d Fitzsimons, p. 856.
  5. a b c d e f g h i j k l m n o et p Sturton, p. 378.
  6. Rodríguez González, p. 272.
  7. Fernández, Mitiukov, & Crawford, p. 67–68.
  8. Fernández, Mitiukov, & Crawford, p. 68–70.
  9. Rodríguez González, p. 273.
  10. Fernández, Mitiukov, & Crawford, p. 72.
  11. Fitzsimons, p. 857.
  12. a et b Fernández, Mitiukov, & Crawford, p. 95.
  13. Fernández, Mitiukov, & Crawford, p. 77.
  14. a et b Rodríguez González, p. 276.
  15. Fernández, Mitiukov, & Crawford, p. 102.
  16. Rodríguez González, p. 279.
  17. a et b Fernández, Mitiukov, & Crawford, p. 104.
  18. a et b Fernández, Mitiukov, & Crawford, p. 101.
  19. a b et c Rodríguez González, p. 275.
  20. Friedman, p. 65.
  21. Fernández, Mitiukov, & Crawford, p. 84.
  22. Friedman, p. 107.
  23. Garzke & Dulin, p. 437.
  24. a et b Fernández, Mitiukov, & Crawford, p. 96.
  25. Fernández, Mitiukov, & Crawford, p. 76.
  26. Fernández, Mitiukov, & Crawford, p. 104–105.
  27. Rodríguez González, p. 285–286.
  28. Fernández, Mitiukov, & Crawford, p. 91–93.
  29. Fernández, Mitiukov, & Crawford, p. 73.
  30. Hall, p. 504.
  31. a et b Sturton, p. 376.
  32. Shepherd, p. 28.
  33. Garzke & Dulin, p. 438.
  34. Rodríguez González, p. 283.
  35. Fernández, Mitiukov, & Crawford, p. 105.
  36. Repairs to the Spanish Battleship "Espana", p. 569.
  37. Rodríguez González, p. 284.
  38. Fernández, Mitiukov, & Crawford, p. 106.
  39. Rodríguez González, p. 283–285.
  40. Garzke & Dulin, p. 438–439.
  41. Rodríguez González, p. 286.
  42. Beevor, p. 71–73.
  43. Rodríguez González, p. 287.
  44. a et b Nofi, p. 32.
  45. Proctor, p. 28.
  46. Fernández, Mitiukov, & Crawford, p. 107–108.
  47. Rodríguez González, p. 287–288.
  48. Mattioli, p. 11.
  49. Rodríguez González, p. 288–289.
  50. Roskill, p. 381.
  51. Gibbons, p. 195.
  52. Fernández, Mitiukov, & Crawford, p. 106, 108–109.

References

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  • Raymond L. Proctor, Hitler's Luftwaffe in the Spanish Civil War, London, Greenwood Press, [[[Modèle:SfnRef|détail de l’édition]]] (ISBN 978-0-313-22246-7)
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  • Agustín Ramón Rodríguez González, The World of the Battleship: The Lives and Careers of Twenty-One Capital Ships of the World's Navies, 1880–1990, Barnsley, Seaforth Publishing, , 268–289 p. [[[Modèle:SfnRef|détail de l’édition]]] (ISBN 978-0-87021-906-1), « The Battleship Alfonso XIII (1913) »
  • Stephen Roskill, Naval Policy Between the Wars, vol. 1, London, Collins, [[[Modèle:SfnRef|détail de l’édition]]] (ISBN 978-0-00-211561-2)
  • « Schedule of Operations of the Atlantic Fleet, and Preliminary Arrangements Incident to the Panama–San Francisco Cruise », Our Navy Publishing Co., New York, vol. VIII, no 10,‎ , p. 28–29 (OCLC 41114005)
  • Ian Sturton, Conway's All the World's Fighting Ships 1906–1921, London, Conway Maritime Press, , 375–382 p. [[[Modèle:SfnRef|détail de l’édition]]] (ISBN 978-0-85177-245-5), « Spain »

Voir aussi

  • Hugh Lyon, Encyclopedia of the World's Warships: A Technical Directory of Major Fighting Ships from 1900 to the Present Day, London, Salamander Books, (ISBN 978-0-86101-007-3)

 

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