La chute de Kaboul est la prise de la capitale afghane par les talibans le , après leur irruption dans la ville par l'ouest à l'issue de leur offensive lancée en [16],[17]. Les forces talibanes mènent d'abord un violent assaut avant d'interrompre les combats en vue d'une reprise des négociations avec le gouvernement.
Alors que les négociations sont tendues, un transfert pacifique du pouvoir est demandé par les taliban[18] et le gouvernement déclare à son tour sa volonté de laisser « pacifiquement » Kaboul aux rebelles[19].
Les taliban et leurs alliés ont lancé une offensive généralisée le , simultanément au retrait de la plupart des troupes américaines d'Afghanistan. Après avoir perdu en quelques semaines la majeure partie du pays, l'Armée nationale afghane est en proie au chaos et, à la mi-août, seules deux unités restent opérationnelles : le 201e corps(en) et la 111e division, tous deux basés à Kaboul. La capitale est encerclée à son tour après la capture par les forces talibanes de Mehtarlâm, Charan, Gardêz, Assadâbâd, Jalalabad et de nombreuses autres villes ainsi que de districts de l'est[20].
Le , le commandement talib ordonne officiellement à ses troupes d'arrêter leur progression aux portes de Kaboul, en déclarant qu'elles ne prendraient pas la ville par la force, bien qu'elles aient déjà pénétré dans sa périphérie[21]. Les habitants signalent que les combattants taliban avancent dans les zones urbaines indépendamment des déclarations officielles de leurs dirigeants[22],[19]. Après quelques affrontements, les insurgés auraient capturé la prison de Pol-e Charkhi(en) et libéré tous les détenus. Les combattants taliban ont hissé leur drapeau dans plusieurs quartiers de la ville et ont fait pression sur certains policiers pour qu'ils remettent toutes leurs armes. L'aérodrome de Bagram et le centre de détention de Parwan(en), où se trouvaient 5 000 prisonniers, sont également tombés aux mains des taliban.
Dans l'après-midi, le président afghan Ashraf Ghani démissionne et quitte le pays. Les taliban entrent dans le palais présidentiel[23] et, après avoir refusé tout potentiel gouvernement de transition ou un quelconque partage du pouvoir[24], indiquent qu'ils annonceront ultérieurement le rétablissement de l'émirat islamique d'Afghanistan[25].
Au , plus de 10 000 militaires et policiers de plusieurs nations occidentales, épaulés par plus de 600 militaires afghans[30], sont dans l'aéroport et s'occupent de l’évacuation de leurs ressortissants et des ponts aériens. À cette date, il y a 7 000 militaires américains — dont la majorité de la 82e division aéroportée, un millier de militaires britanniques et une centaine de soldats et policiers français[31] ; seize C-17 de l’USAF ont évacué plus de 5 700 personnes dont 250 Américains[32].
Dans la nuit du au , l'armée américaine évacue ses derniers soldats 24 h avant l'accord prévu avec les taliban[33]. Le dernier soldat américain à embarquer et le dernier à fouler le sol afghan est le major généralChris Donahue(en)[33]. Le porte-parole des talibans, Zabihullah Mujahid, confirme sur Twitter que les soldats américains sont partis et que leur pays a gagné sa pleine indépendance[33].
Depuis le , la coalition internationale a évacué 123 000 civils via l'aéroport de Kaboul[33]. À la suite du départ du gouvernement des États-Unis en , des centaines de citoyens américains[34] et, séparément, des centaines de résidents américains (détenteurs de « cartes vertes ») ont été laissés en Afghanistan[35].
↑(en-US) Lara Jakes, Eric Schmitt et Helene Cooper, « Afghanistan Live Updates: Afghan President Said to Have Fled as Taliban Enter Kabul », The New York Times, (ISSN0362-4331, lire en ligne, consulté le ).
↑(en-GB) Joanna Walters (now); Alex Mistlin, Jessica Murray et Helen Sullivan (earlier), « Afghanistan president, Ashraf Ghani, reported to have left country as Taliban orders fighters to enter Kabul – live », The Guardian, (ISSN0261-3077, lire en ligne, consulté le ).