En , d'importants combats éclatent en périphérie de Lashkar Gah au tout début de l'offensive généralisée des taliban, occasionnant la mort d'une centaine d'entre eux selon le ministère de la Défense(en)[11] ainsi que le déplacement de près de 6000 civils[12]. Rapidement, les commandos (unité d'élite de l'armée afghane) sont dépêchés sur place[13] mais les taliban se montrent résilients et parviennent même à s'emparer momentanément des troisième et dixième districts de police de la ville[14]. Cette série d'affrontements se poursuit jusqu'au début du mois de juin.
Dans les semaines qui précèdent la bataille à Lashkar Gah, ses défenses s'affaiblissent considérablement dans un premier temps avec la désertion de la plupart des agents de la police nationale afghane. Cependant, à partir du , l'Armée afghane redéploie à Lashkar Gah des soldats mobilisés plus au sud dans les districts de Nad Ali(en) et de Garmsir(en) (ce qui permet aux taliban de s'emparer entièrement de ces derniers)[15]. Malgré cet envoi de renforts, la défense de la ville reste principalement assurée par des hommes de la police aux frontières, davantage motivés par leur loyauté envers leur commandant (Ezzatullah Tofan) qu'envers le gouvernement(en) de la république islamique d'Afghanistan d'Ashraf Ghani[2].
La bataille
La bataille pour Lashkar Gah débute à proprement parler le lorsque, comme en octobre 2020, les taliban lance une attaque multidirectionnelle sur la ville[6],[16],[17]. Avant cela, les combats faisaient déjà rage autour de cette dernière[18]. Désormais, ils ont lieu en son cœur, dans le premier district de police (qui abrite les QG de la police nationale et de la Direction nationale de la sécurité, de même que le palais du gouverneur du Helmand) ainsi que dans le septième[19]. Seul le neuvième reste véritablement aux mains des troupes pro-gouvernementales, qui reçoivent de nouveaux renforts le [20]. Le matin du , les locaux de la télévision nationale tombent aux mains des taliban, qui font également le siège de la prison et du QG de la police[17].
Le , le commandant du 215e corps d'armée de Maiwand, le général Sami Sadat, demande aux civils d'évacuer Lashkar Gah en vue d'une contre-attaque massive des Forces de sécurité nationales afghanes(en). Plus tard le même jour, des centaines de commandos (unité d'élite de l'armée afghane), dirigés par le général Hebatullah Alizai, débarquent à Lashkar Gah[5],[6]. Si la contre-offensive gouvernementale peine à produire des résultats probants dans un premier temps (les taliban contrôlent toujours 9 districts de police sur les 10 que compte la ville[21]), une possible inversion de la situation commence à s'entrevoir à partir du ,. Ce jour-là, le chef des assaillants, le commandant Mawlawi Moubarak de l'unité rouge(en) des taliban, est tué dans un raid aérien avec une trentaine de ses hommes[1]. Rapidement, les troupes pro-gouvernementales affirment avoir repris des territoires aux insurgés[22].
Leur succès s'avère néanmoins de courte durée : le , le quartier général de la police est pris par les taliban après un attentat-suicide la veille[23]. Cette prise décisive[24],[25] entraîne la débâcle des derniers défenseurs qui se réfugient dans la résidence du gouverneur du Helmand[26],[27], où une partie d'entre eux est héliportée vers camp Shorabak (ancienne base opérationnelle des forces armées britanniques) tandis que ceux qui restent sur place finissent par se rendre aux taliban, leur permettant de prendre la totalité de la ville le [28],[29].