Christa Reinig est élevée dans l'est de Berlin par sa mère, Wilhelmine Reinig, qui était femme de ménage[2]. Après la fin de la Seconde Guerre mondiale, Reinig est une Trümmerfrau (Femme des ruines) et travaille dans une usine[2]. Elle vend également des fleurs sur l'Alexanderplatz dans les années 1940[3]. Dans les années 1950, elle obtient son Abitur à l'école du soir, et poursuit des études d'histoire de l'art à l'université Humboldt[3]. Elle travaille au Musée de la Marche de Brandebourg (Märkisches Museum), au musée d'histoire de Berlin et au Mark Brandenburg, où elle travaille, jusqu'à ce qu'elle quitte Berlin pour l'Ouest[2].
Sous l'impulsion de Bertolt Brecht, elle fait ses débuts littéraires comme rédactrice à la fin des années 1940 dans la revue satirique Ulenspiegel[4]. En 1956, sa Ballade vom blutigen Bomme ("La ballade de la sanglante Bomme"), publiée pour la première fois en 1952 est incluse dans l'anthologie poétique Transit de Walter Höllerer, qui l'a portée à l'attention des lecteurs occidentaux ; un écrivain en 1963 fait référence à son « étrange mélange de cynisme bienveillant et de tristesse sans fond ». Cependant, à partir de 1951 et alors qu'elle est encore étudiante, il lui est en grande partie interdit de publier à l'Est[5],[4],[6]. Elle était déjà impliquée dans le Gruppe Zukunftsachlicher Dichter (groupe d'écrivains raisonnants pour l'avenir) de Berlin-Ouest et continue à publier tant de la poésie que des histoires avec des éditeurs ouest-allemands.
En 1971, elle se casse le cou lors d'une chute dans un escalier en colimaçon ; les soins médicaux inadéquats la laissent gravement handicapée, et elle doit survivre avec une pension gouvernementale. Elle ne peut plus utiliser sa machine à écrire, jusqu'à ce qu'elle soit équipée de lunettes prismatiques spécialement fabriquées en 1973, après quoi elle écrit son premier roman, autobiographique, Die himmlische und die irdische Geometrie (La Géométrie céleste et terrestre), qu'elle termine en 1974[2],[7].
↑(de) Ricarda Schmidt, "Sockelfigur am 'gußeisernen Paradepferd der Weltgeschichte': Christa Reinigs autobiographischer Roman Die himmlische und die irdische Geometrie als 'Weibsgeschichte' aus der Zeit des kalten Krieges", The German Quarterly 72.4 (Fall 1999) 362–76, p. 362