Chiharu Shiota(塩田 千春, Shiota Chiharu?) née le à Kishiwada, est une artiste plasticienne japonaise de la performance et de l'installation. Elle vit et travaille à Berlin depuis 1996. Formée au Japon, en Australie et en Allemagne, Chiaru Shiota est célèbre surtout pour ses installations monumentales faites de réseaux complexes de fils de laine ou de coton. Elle explore les notions de matérialité, de perception psychique de l'espace, de mouvement et de rêve. Chiharu Shiota expose dans le monde entier. Elle fait ses débuts au Japon à la Triennale de Yokohama en 2001 avec Memory of Skin et représente le Japon à la 56e Biennale de Venise en 2015.
Le travail de Chiharu Shiota se caractérise par un mélange de performances artistiques (art performance) et d’installations spectaculaires pour lesquelles elle utilise en les accumulant de vieux objets comme des lits, des châssis de fenêtre, des chaussures ou encore des valises. Elle explore ainsi les relations entre passé et présent. À cela s’ajoute parfois une dimension onirique par le tissage de véritables toiles d’araignées complexes et impénétrables, généralement en cordelette noire, parfois aussi rouge. La simplicité des matériaux rend d’autant plus fort l’impact des œuvres. Ses principales influences sont Christian Boltanski, Annette Messager et William Kentridge[8]. Une grande part est laissée à l'improvisation[7].
Pour sa première installation d'envergure, Chiharu Shiota présente Memory of Skin à la Triennale de Yokohama en 2001[9]. Des tuniques de toile grossière, surdimensionnées, pendues à des pommeaux de douche d’où suinte de l’eau, parfois colorée. Le spectateur est irrémédiablement entraîné dans des réflexions sur les marques du temps qui passe, mais ce dispositif est aussi un poignant rappel des victimes gazées dans les centres d’extermination nazis[réf. nécessaire].
Pour le Festival international d'art de Setouchi, elle crée en 2010, Farther Memory, une structure en forme de tunnel, composée de 600 chassis de fenêtres. Le tunnel qui s'ouvre d'un côté sur l'océan, de l'autre, sur la rizière cultivée, symbolise le passé et le futur de l'île de Teshima[10].
En 2015, elle représente le Japon à la 56e Biennale de Venise, avec le projet Keys in the Hand[11].
En 2019, son exposition, The Soul Trembles, au musée d’Art Mori de Tokyo, constitue une rétrospective de ses œuvres depuis ses débuts dans les années 1990[12].
En 2024, à l'invitation de la Biennale d'Aix-en-Provence, elle présente trois installations, sous le titre commun Beyond consciousness. Elle dit y aborder « les mémoires universelles, la connectivité de tout et de tous, l’influence culturelle ou les processus dans notre corps ». Ces installations de fils rouges incorporent des lettres de reconnaissance, des meubles ou le visiteur lui-même pour une expérience personnelle [13],[14].
Les œuvres de Chiharu Shiota sont éphémères, mais elle vise à laisser une impression durable[7]. Elle réalise des installations immersives dans lesquelles un espace entier est traversé de fils de couleur généralement noire ou rouge, couleurs qui selon l'artiste peuvent être associées au ciel nocturne ou au cosmos pour la première, au sang ou au fil rouge du destin selon certaines traditions asiatiques pour la seconde[12].
Chiharu Shiota est représentée par la Galerie Templon[15].
« Dans mon travail, j’essaie de trouver un sens à la vie, à la connexion et à la mort. Je m’inspire de mes émotions et de mes expériences, mais il ne s’agit pas seulement de moi. Nous pensons tous que nous traversons la vie seuls et que nous sommes les seuls à avoir certaines pensées et sentiments dans notre cœur, mais nous sommes connectés de plusieurs manières. Nos souvenirs sont une partie cruciale de notre identité. C’est l’importance de la mémoire qui nous dit qui nous sommes, ce que nous avons fait de notre vie et avec qui nous étions connectés. Alors que notre cerveau détient une collection personnelle et intime de souvenirs, cette collection est inconnue des autres jusqu’à ce que vous partagiez avec eux votre expérience et vos sentiments ». »Beyond consciousness, 2024