On appelle chiendent plusieurs espèces de plantesherbacées de la famille des Poaceae, très communes et adventices des cultures. Le genre principal est Elytrigia, auquel appartient le chiendent officinal ou petit chiendent, le plus commun. De nombreux taxinomistes ne reconnaissent plus le genre Elytrigia, le fusionnent avec Elymus en vertu de nombreuses études cytogénétiques qui mettent en évidence la similarité de leurs compositions génomiques[1] et l'avaient exclu de longue date de la flore d'Europe[2]. On peut donc considérer que chiendent est le nom vernaculaire du genre Elymus.
L'espèce Elymus repens fait aujourd'hui l'objet de recherches[3], notamment pour l'identification des caractéristiques des espèces pâturées par les herbivores. Elymus repens est en effet une espèce colonisatrice, grâce à ses nombreux rhizomes.
Étymologie
Le nom vernaculaire de chiendent fait référence aux feuilles pointues de la plante ou, chez le Cynodon au rhizome qui porte de fins bourgeons blancs, aigus et recourbés, évoquant plus ou moins bien des canines de chiens[4],[5].
Par une formation insolite[6], il a apparemment conservé l'ordre des mots du latin médiéval cani dente (latin classique canis dens, dentis).
« Le temps n'est plus secondé par les horloges dont les aiguilles s'entre-dévorent aujourd'hui sur le cadran de l'homme. Le temps, c'est du chiendent, et l'homme deviendra du sperme de chiendent »
Sans être véritablement métallophyte, cette plante peut bioaccumuler d'importantes quantité de plomb ou d'autres métaux ou métalloïdes toxiques dans ses feuilles, et plus encore dans son système racinaire (par exemple sur des stands de tir utilisant des balles et/ou grenailles de plomb, assez pour induire un saturnisme animal chez les organismes herbivores qui le consommeront, ce qui peut poser des problèmes de santé publique s'il s'agit de gibier ou animaux devant produire des œufs ou de la viande, du lait[8]...).
Jardinage
Le chiendent est considéré comme envahissant par la plupart des jardiniers. Certaines plantes sécrèteraient des substances toxiques pour le chiendent et permettraient de l'éliminer des jardins. Parmi ces plantes, on peut citer l'œillet d'Inde, la rose d'Inde et le souci[9].
Références
↑Barkworth et Bothmer, 2009, Scientific Names in the Triticeae in Genetics and Genomics of the Triticeae
↑Une expérimentation menée à l'INRA de Clermont-Ferrand étudie notamment la dynamique de colonisation d'Elymus repens selon la graminée présente et l'accumulation d'herbe.
↑(en) D. Gledhill, The Names of Plants, Cambridge University Press, (lire en ligne), p. 131
↑Abioye O.Fayiga UttamSaha (2016) The effect of bullet removal and vegetation on mobility of Pb in shooting range soils
Chemosphere ; Volume 160, Octobre, Pages 252-257 | https://doi.org/10.1016/j.chemosphere.2016.06.098