Nommé adjudant-général chef de bataillon le 19 mai 1794 et adjudant-général chef de brigade le , il sert à l'armée de Sambre-et-Meuse jusqu'au , époque à laquelle le gouvernement le met à la disposition du ministre de la Guerre, qui l'envoie à l'armée d'Angleterre le , puis le , à celle de Mayence. Il se distingue le , de manière à mériter les éloges du général Soult, depuis duc de Dalmatie, sur le rapport duquel il obtient le le grade de général de brigade à titre provisoire, confirmé le [1].
De retour en France, il est employé en l'an IX dans les 11e, 20e et 21e divisions militaires. Mis en disponibilité le 3 décembre 1801, et rappelé le 19 mars 1802 dans la 21e division militaire, il passe au camp de Saint-Omer le 8 novembre 1803, et devient membre et commandeur de la Légion d'honneur les 11 décembre 1803 et 14 juin 1804[1].
Nommé général de division le 1er février 1805, et commandant de la 11e division militaire le 27 mars 1805, il est dirigé le 30 août 1805 sur la Grande Armée en qualité de chef d'état-major du 4e corps, que commande le maréchal Soult. Le 14 octobre 1805, il signe la capitulation qui livre aux troupes françaises la ville de Memmingen[1].
Il devint propriétaire du superbe château d'Asnières, en bords de Seine, en septembre 1804. Il sera revendu après sa mort, en juin 1810[2].
« Le général Saligny, l'un des capitaines des gardes, me confirma tout ce qui m'avait été dit par Deslandes, et il ajouta qu'il avait positivement déclaré au roi que tous les Français attachés à son service n'hésiteraient pas à prendre le même parti que moi Saligny, s'il hésitait à les placer en Espagne sur la ligne où ils devaient s'y trouver. « Je serai, me dit-il, vraisemblablement dans le même cas que vous, et je dois m'y préparer, d'après ma dernière conversation avec sa majesté ; elle a commencé par me dire qu'elle venait de me nommer duc de San-Germano. Je lui ai demandé ce que c'était ; elle me répondit que San Germano était une petite ville à l'entrée du royaume de Naples, au pied de l'abbaye du Mont-Cassin. Je savais cela aussi bien que lui, et ce n'était nullement la réponse à ma question. Comme je pèse toutes les choses que l'on me donne, afin de les apprécier à leur juste valeur, ma question avait pour but unique de savoir ce que pourrait rapporter le duché dont je venais d'être gratifié. Lorsque ma pensée eût été nettement exprimée, on me dit :
« — Rien. — Comment rien ? répliquai-je. — Non, rien ; mais cependant beaucoup dans l'opinion ; car le titre que je viens de vous conférer est beau, il est historique et répandra sur vous, et conséquemment sur votre famille, une grande illustration ; car ce que je dois éviter, surtout en Espagne, c'est d'avoir auprès de moi des hommes nouveaux. — Je ne sais, ai-je répondu au roi, si l'habitude que j'ai de porter le nom de Saligny n'a pas contribué à m'y attacher beaucoup, car je vous avouerai que lorsque je le compare avec celui de San-Germano, je l'aime tout autant, et peut-être même beaucoup mieux ; mais je dois avouer à Votre Majesté que San-Germano me plairait beaucoup plus que Saligny, si ce titre augmentait mes revenus. — Je vous le répète encore, me dit le roi, c'est un titre purement honorifique, et je ne puis concevoir encore comment vous n'en sentez pas tout le prix. — Au surplus, si vous y tenez, il deviendra indifférent à votre capitaine des gardes de s'appeler San-Germano au lieu de Saligny. — Je croyais que vous saviez que, pour être l'un de mes capitaines des gardes, à Madrid, il faut être grand d'Espagne. — Je l'ignore ; mais ce que je prie Sa Majesté de ne point ignorer, c'est que je ne la suivrais pas dans la Péninsule si je n'y conservais pas le rang que j'avais à Naples. — Vous ne réfléchissez donc pas que je viens de vous donner un honorable dédommagement en vous créant duc de San-Germano ? »
J'ai déclaré au roi que s'il regrettait son duché, il pouvait le reprendre, et que je n'y tenais nullement. Nous nous sommes séparés, comme vous voyez, fort peu contens l'un de l'autre. »
Le 15 août 1808, Saligny suit Joseph en Espagne, et est autorisé par décret du 17 juillet 1808, à rester à son service[3].
« Louis XIV avait conseillé au duc d'Anjou de tenir les Français dans l'ordre. De même, en prenant la cocarde rouge, Joseph devint Espagnol. Il ne conserva dans sa maison qu'un petit nombre des Français qui avaient suivi sa fortune dans le royaume de Naples. Il n'y en eut d'abord qu'un seul, le général Saligny, duc de San-Germano, qui occupât un emploi éminent, et celui-là était marié à la sœur de la Reine[5]. »
Cet officier général meurt à Madrid le 25 février 1809, peu de temps après avoir été placé, le 9 novembre 1808, à la tête d'une compagnie des gardes du roi[3].
(en) Stephan Millar, Robert Burnham (editor in chief), « Napoleonic Titles in Italy : 1806-1813 », Titles created 1806-1813 in the Kingdom of the Two Sicilies, sur Napoleon-series.org, 1995-2005 (consulté le ) ;
: document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.
D'EC, « Saligny (Charles), duc de San-Germano », dans A. Lievyns, Jean Maurice Verdot, Pierre Bégat, Fastes de la Légion d'honneur, biographie de tous les décorés accompagnée de l'histoire législative et réglementaire de l'ordre, vol. IIIe, [détail de l’édition] (BNF37273876, lire en ligne), p. 537-538 ;