Château de Rorthey
Le château de Rorthey est un château de la commune de Sionne au nord-ouest du département des Vosges en région Grand Est. HistoireLe château de Rorthey est situé entre les villages de Sionne et Midrevaux sur un éperon avancé de 350 mètres d'altitude dominant la vallée de Rorthey de 50 mètres. Possession de l'évêché de Toul, les évêques Bertholde et Hermann construisent une maison-forte dès le début du XIe siècle. Hermann de Toul combat les seigneurs laïcs qui essaient de spolier les biens de l’Église. Pour la maison-forte de Rorthey, il doit néanmoins composer avec Étienne de Vaux, seigneur de Joinville, en lui donnant l'investiture de celle-ci. À partir de 1057, des chevaliers vassaux de l'évêque de Toul prennent le nom de Rorthey, puis le fief passe aux seigneurs de Brixey. Au XIIIe siècle, le nouveau propriétaire Joffroy de Bourlémont reconstruit l'ensemble, en château-fort, pour être un avant-poste de défense de son propre château de Bourlémont, comme l'est également le château de l'Isle à Domrémy-la-Pucelle (aujourd'hui disparu). Il suit les critères défensifs de l'époque à savoir de hautes murailles de sept mètres, un donjon, des tours à poivrière, un logis seigneurial, et une porte avec bretèche, machicoulis et herse. Le château passe ensuite par mariage à plusieurs familles : les Bauffremont au XIVe siècle, les seigneurs de Manonville et de Beauvau aux XVe et XVIe siècles. À la fin du XVIe siècle, le propriétaire est René II de Beauvau, baron de Rorthey, sénéchal du Barrois et chevalier de l'Ordre du roi. Son épouse Guillemette des Salles, fille du seigneur de Gombervaux Jean des Salles, a été élevée dans la foi protestante calviniste. Cette dernière donne logiquement asile aux protestants de la région lors des Guerres de religion, ce qui provoque le siège et la prise du château par les troupes de la Ligue catholique de Charles III de Lorraine. Guillemette des Salles est chassée de son château et n'en obtiendra la restitution qu'après sa soumission au duc de Lorraine le [2]. Le , la baronnie de Rorthey est mise en vente par les créanciers et c'est Henri des Salles, comte de Coussey, qui s'en porte acquéreur par adjudication pour 9333 livres tournois 6 sous et huit deniers. Il doit également payer annuellement 1000 livres de douaire à sa tante Guillemette des Salles, veuve de René II de Beauvau[3],[4]. En 1637, il sert de refuge aux moines prémontrés de l'abbaye Notre-Dame de Mureau, distante de cinq kilomètres, qui fuient une bande de pillards croates pendant la Guerre de Trente Ans. À la Révolution française, il est acheté par plusieurs maîtres de forges et retrouve le domaine de Bourlémont en 1862 après en avoir été séparé pendant plus de cinq siècles. En effet, le marquis Simon-Gérard d'Alsace-Hénin-Liétard (1832-†1891), seigneur de Bourlémont s'en porte acquéreur pour 170 000 francs. Devenu aujourd'hui une ferme, le château conserve beaucoup d'éléments de fortification féodale. Il ne fait l'objet jusqu'à ce jour d'aucune inscription ou classement au titre des monuments historiques. DescriptionL'ensemble architectural conserve le caractère harmonieux et puissant voulu par Joffroy de Bourlémont au XIIIe siècle. Les trois remparts élevés du château forment un triangle entouré de quatre tours dont trois à chacun de ses sommets. L'enceinte triangulaire épouse le rebord naturel des talus sud et nord-ouest. Sur le côté nord-est, un fossé long de 50 m et large de 15 m a été creusé dans le substrat calcaire pour l’isoler. Sur le rempart nord-est, long de 60 mètres, se situent trois tours rondes : la tour nord, 8 m de diamètre, équipée d’archères pour contrôler le chemin d’accès (XIIIe siècle), la puissante tour centrale avec un rez-de-chaussée voûté muni de latrines (XVe – XVIe siècles, 11 m de diamètre, 4 m d'épaisseur) et la tour sud-est (XIIIe – XIVe siècles, fortement remaniée au XVIIIe siècle pour la rendre habitable). On y trouve également le début du logis seigneurial avec la chapelle gothique (XIIIe siècle) à deux travées qui a perdu ses voûtes et son chœur. Sur le rempart sud, long de 80 mètres, sont construits les bâtiments principaux du logis seigneurial qui a été fortement remanié au XVIe siècle avec une tour d'escalier, des cheminées et des baies renaissance. La partie ouest de ce logis a aujourd'hui disparu, on peut encore y voir les fondations de la tour carrée sud-ouest sur lesquelles repose une plate-forme de 10 m sur 10 avec son puits. Sur le rempart nord-ouest, long de 90 mètres, sont adossés les bâtiments des écuries et des granges (45 m sur 10), ainsi que la porte d'entrée (XIIIe siècle) du domaine. Située au nord, cette porte à double battant, large de 3 m, possède un grand arc ogival ; elle a perdu sa herse mais conserve les gonds qui laissent supposer la lourdeur des vantaux. PropriétairesMaison de Bourlémont
Maison de BauffremontLe château passe à la maison de Bauffremont par le mariage d'Isabelle de Bourlémont avec Liébaut V de Bauffremont
Maison de ManonvilleLe château passe à la famille de Manonville par le mariage d'Isabelle de Beauffremont avec Perrin de Manonville.
Maison de BeauvauLe château passe à la famille de Beauvau avec le mariage de Jeanne de Manonville et Jean IV de Beauvau.
Maison des Salles (1604-1789)Henri des Salles achète le château à sa tante Guillemette des Salles en 1604.
Notes et références
Voir aussiBibliographie
Article connexeLiens externes
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