La cathédrale de Lucques ou cathédrale Saint-Martin (en italien : Duomo di Lucca ou cattedrale di San Martino) est la cathédrale de la ville de Lucques, en Toscane, en Italie. Elle est en grande partie de style roman toscan du XIe au XIIIe siècle et présente de remarquables façades de marbre blanc et de couleurs finement sculptées et marquetées.
Fondée au VIe siècle, la cathédrale est reconstruite au XIe siècle. L'édifice actuel fut consacré en 1070 et achevé au XIIIe siècle par une large reconstruction. L'intérieur a été refait aux XIVe et XVe siècles. Elle mesure 84 m de long par 27 m de large et 27,50 m de hauteur.
Architecture
Vues d'ensemble
La cathédrale de Lucques dans les années 1880.
Extérieur
L'édifice est de style roman pisan.
La riche façade joue sur le rythme des colonnettes de trois galeries aveugles superposées, sur la sculpture (dont, au niveau du portail gauche, une Déposition sur le tympan et une Annonciation - Nativité - Adoration des rois mages, sur le linteau, deux œuvres de Nicola Pisano) et sur la richesse des marqueteries de pierre.
La façade est asymétrique (à cause du campanile voisin, préexistant). Le campanile est en brique à la base, et en marbre dans les parties hautes. Comme il est classique dans ce type d'édifice, les fenêtres à chaque étage sont divisées en plusieurs sous-fenêtres, soit une ouverture au premier niveau, deux ouvertures au deuxième niveau, trois au troisième, etc.
Les trois niveaux de colonnade, détails architecturaux sous la triple colonnade
La vie de saint Martin en quatre bas-reliefs au-dessus des portes d'entrée du duomo
En légende, les inscriptions latines figurant sous chaque bas-relief.
Demone Vexatum Salvas Martine Beate.
Martinus Monachoe Funtum Unvere Fecit.
De Monacho Presul Estu Martine Vocatus.
Ignis Adest Capiti Martino Sacra Litadti.
Labyrinthe
La cathédrale de Lucques comporte un des plus petits labyrinthes d'église. Il est gravé sur un des piliers du portique de la façade, et mesure environ 50 cm de large. Les fidèles suivaient le parcours du doigt : c'est un labyrinthe digital. L'inscription latine gravée au droite du labyrinthe dit : « Hic quem Creticus edit Daedalus est laberinthus de quo nullus vadere quivit qui fuit intus ni Theseus gratis Ariane stamine jutus », ce qu'on peut traduire par : « Ceci est un labyrinthe que bâtit Dédale le Crétois, duquel personne, y ayant pénétré, ne put sortir sauf Thésée, grâce au fil d'Ariane ».
Labyrinthe digital situé à l'entrée de la cathédrale.
Intérieur
Le sol est entièrement couvert de marbre, avec notamment des marqueteries de motifs géométriques. De robustes piliers rectangulaires soutiennent la nef. Au niveau supérieur se développe une galerie (triforium) plus légère, avec de belles arches.
Une salle latérale abrite le tombeau d'Ilaria del Carretto, de Jacopo della Quercia, finement sculpté vers 1405. Son style évoque dans sa facture comme dans sa symbolique (le chien aux pieds, symbole de fidélité) les œuvres semblables qu'on peut trouver en France. Le monument a été transporté dans la sacristie en 1995 lors de travaux dans le transept nord.
À côté de la cathédrale, dans l'ancien archevêché du XIVe siècle, un musée abrite des œuvres religieuses provenant de la cathédrale : vêtements ecclésiastiques, statuaire, antiphonaires, orfèvrerie, peintures de primitifs italiens, crosse de l'archevêque encore utilisée de nos jours pour des processions, ornements pour le Volto Santo.