Capitulaire De Villis
Capitulaire De Villis
Capitulare de villis vel curtis imperii LXX
Droit Romano-germain
Le capitulaire De Villis est un acte législatif de Charlemagne datant de la fin du VIIIe ou du début du IXe siècle[1]. Charlemagne, roi des Francs depuis 768, roi des Lombards depuis 774, est couronné empereur par le pape Léon III le 25 décembre 800 et règne jusqu'en 814. Le nom officiel de ce texte est : Capitulare de villis vel curtis imperii, c'est-à-dire « Capitulaire concernant les domaines et les cours de l'empire ». PhilologieLe manuscritIl existe à l'heure actuelle un seul manuscrit connu du capitulaire De Villis, conservé à la bibliothèque Herzog August de la ville de Wolfenbüttel, située dans le Land de Basse-Saxe. Le manuscrit compte une quarantaine[réf. nécessaire] de pages. Outre le texte du capitulaire, il comporte trois textes édités sous le titre Brevium exempla ad describendas res ecclesiasticas et fiscales[2] (« Exemples de brefs pour la description des propriétés ecclésiastiques et fiscales »). Cette partie contient notamment la description du fisc d'Annappes. Date : probablement après 800L'auteur et la date de ce long texte sont inconnus comme c'est souvent le cas pour les manuscrits carolingiens. Cependant, le fait que le document s'intitule imperii plutôt que regni incite à penser qu'il a été rédigé après le couronnement de Charles comme empereur à la Noël 800. Élaboration et rédaction du capitulaireCette véritable somme technique n'a pu être élaborée en entier par Charlemagne, mais reflète sa volonté politique, économique et culturelle. Cependant, certains auteurs[Qui ?] pensent qu'il aurait pu participer à certains articles, notamment ceux qui concernent la vénerie ou la fauconnerie. Ce texte, qui s'intéresse et décrit minutieusement mille choses et activités (les métiers, les tissus, la chasse, la boucherie, la médecine, la botanique, l'agriculture, l'alimentation, mais aussi l'autorité dévolue à la reine, l'enseignement et la création d'écoles, etc.), n'a pas pu de toute évidence être écrit par un seul homme mais par une équipe complète. C'est une œuvre collective : l'une des premières du genre[réf. nécessaire]. Pour tenter d'attribuer une paternité à ce capitulaire, il ne reste que les érudits, les savants de l'époque au premier rang desquels arrivent les moines. Selon les spécialistes de la question[Qui ?], ce serait, pour sa plus grande partie, l'œuvre de l'un des grands scribes de Charlemagne. On[Qui ?] penche aujourd'hui pour Alcuin. Présentation du contenuCharlemagne fait part, à destination des villici, les gouverneurs de ses domaines (villæ, villis), d'un certain nombre d'ordres ou de recommandations qui pourront être contrôlés par les missi dominici (« les envoyés du maître »). Ce n'est pas une ordonnance générale mais un règlement presque exclusivement domestique[3]. Il a été publié pour la première fois par Hermann Conring, une première édition en 1647, une seconde en 1655, à la suite des lettres du pape Léon III, d'après le manuscrit qui était alors conservé dans la bibliothèque de Helmstadt[4]. Ce document est surtout connu par ses capitules (articles) 43, 62 et, surtout, 70, qui contient la liste d'une centaine de plantes, arbres, arbustes ou simples herbes dont la culture est préconisée, ordonnée dans les jardins du domaine royal. Par cette longue ordonnance de 70 articles (les fameux capitulæ), Charlemagne entendait, huit siècles avant Sully, réformer entièrement l'agriculture et l'administration de ses domaines, immenses superficies puisqu'ils s'étendaient de l'Allemagne à l'Espagne. Cependant, il serait par trop inexact et restrictif de réduire ce texte de 70 capitules à ces seuls trois articles puisqu'il « énumère [aussi] les types d’artisans idéalement attachés au service du souverain dans le cadre des domaines fonciers relevant du fisc (...) [comme] des forgerons et orfèvres (...), des charpentiers, [des] fabricants de savon, [des] boulangers, [des] maîtres-brasseurs et [des] mineurs.»[5] L'article 70Bien qu'identifier précisément les espèces sélectionnées ne soit pas toujours aisé, la longue énumération des 94 plantes (73 herbes, 16 arbres fruitiers, 5 plantes textiles et tinctoriales) que les domaines royaux se doivent de cultiver, contenue dans les chapitres 43, 62, et surtout 70, donne de précieuses indications sur les fruits et légumes cultivés à l'époque en Europe Occidentale. Les jardins modélisésPour la première fois, les différents jardins des moines sont clairement nommés et situés dans l'espace ; de même leurs attributions et leur contenu sont définis et, pour certains, détaillés. On obtient ainsi trois sortes de jardins différents :
Le capitulaire De Villis de nos joursAujourd'hui beaucoup de monastères possèdent un jardin (plus ou moins) conforme au capitulaire. Citons, outre Corbie :
On peut citer également le jardin monastique médiéval de Tusson (Charente) créé dans les années 1995 par le Club Marpen (qui s'est également inspiré des plans de St-Gall) autour des vestiges du prieuré double de l'ordre de Fontevraud situé dans le bas du village Les espèces qui suivent sont toutes mentionnées dans le chapitre LXX du Capitulaire de Villis, avec leur nom commun et le nom scientifique correspondant. Le texte et ses éditionsManuscrit
Éditions modernes
Notes et références
BibliographieLes ouvrages (livres ou articles) sont classés d'abord par langue (allemand, français, autres) et puis dans l'ordre chronologique. Ouvrages en allemand
Ouvrages en français
Autres
Voir aussiArticles connexes
Liens externes
|
Portal di Ensiklopedia Dunia