Camille Schmoll, née le est une géographefrançaise spécialiste des questions de genre et de migrations. Elle est directrice de recherches à l'EHESS.
Biographie
Camille Schmoll naît le [1]. Elle effectue son mémoire de maîtrise sur la présence d'une immigration marocaine dans la commune de Poggiomarino sous la direction de Claude Liauzu. Elle soutient sa thèse de doctorat, en 2004 à l'université Paris X Nanterre, sous la direction de Colette Vallat, avec pour sujet : Une place marchande cosmopolite. Circulations commerciales et dynamiques migratoires à Naples[2].
Camille Schmoll a été maîtresse de conférences à l'université Paris 7 Denis Diderot pendant treize ans avant de devenir directrice d'études à l'EHESS[3]. En 2015, elle est nommée membre Junior de l'Institut universitaire de France[4]. Elle a soutenu son Habilitation à Diriger des Recherches (HDR) en 2017 sous le thème de la spatialité de la migration féminine en Europe sud : une approche par le genre.
Travaux
Ses recherches portent sur les dynamiques migratoires, quelles soient transnationales, féminines ou circulaires dans l'espace méditerranéen. Elle en étudie les implications spatiales et territoriales. Elle s'inscrit dans une démarche de géographie critique et féministe[5].
Parcours migratoires des femmes
Camille Schmoll travaille notamment sur la spécificité des migrations des femmes. Ces recherches, menées dans des centres d'accueil et de rétention, sont publiées dans son ouvrage Les damnées de la mer en 2020[6]. Elle démontre que les parcours migratoires des femmes sont marqués spécifiquement par les violences de genre. Celles-ci sont à l'origine de la migration qui peut être dû aux violences conjugales, aux mutilations génitales ou encore à la répression de l’orientation sexuelle. Les violences sexuelles sont aussi omniprésentes pendant leur parcours migratoire : toutes les femmes rencontrées par Camille Schmoll ont subi des viols, notamment par des douaniers, des gardes-frontières, des passeurs ou des milices[6]. Leur mortalité est plus élevée[6].
Avec Hélène Thiollet et Virginie Guiraudon, elle fonde le Groupe international d’experts sur les migrations (GIEM)[3]. Créé sur le modèle du GIEC, il se réunit pour la première fois en 2018[22],[23],[24].
Hommages et récompenses
Membre de l'Institut Universitaire de France en 2015[4] ;
Camille Schmoll est l'autrice ou co-autrice d'une trentaine de publications, dont une dizaine d'ouvrages. Ils sont traduits en italien, anglais, espagnol et arabe.
Camille Schmoll, Hélène Thiollet et Catherine Wihtol de Wenden, Migrations en Méditerranée : permanences et mutations à l'heure des révolutions et des crises, CNRS, dl 2015, cop. 2015 (ISBN978-2-271-08558-0 et 2-271-08558-6, OCLC929951465, lire en ligne)
Marie-Pierre Anglade, Leila Bouasria et Meriem Cheikh, Expériences du genre intimités, marginalités, travail et migration : Projet de recherche Mobilités sociales des femmes au Maroc conflits, négociations et nouveaux rapports sociaux, Karthala, impr. 2014, cop. 2013 (ISBN978-2-8111-0935-6, 2-8111-0935-8 et 978-9954-1-6761-8, OCLC874125790, lire en ligne)
↑Camille Schmoll, « Une place marchande cosmopolite. Dynamiques migratoires et circulations commerciales à Naples. », Thèse de doctorat, Université de Nanterre - Paris X, (lire en ligne, consulté le )