Les tiges se développent sous l'eau et quand elles atteignent la surface produisent des rosettes caractéristiques de petites feuilles reliées au pied-mère par une tige filiforme flottante. D'après des études faites sur Callitriche platycarpa, cette tige de surface est très fine (diamètre <1 mm)[1]. Au niveau des rosettes de feuilles flottantes, les entrenœuds immatures sont en outre très courts (<2 mm) ; s'ils mûrissent à la surface de l'eau, ils grandiront jusqu'à 10 à 30 mm de long, mais si la plante est immergée ils grandissent plus vite et atteindront 25 à 60 mm. L'allongement de la tige des callitriches est contrôlé par deux hormones connues dans le monde végétal (éthylène et gibbérelline[1],[2]. Comme chez plusieurs autres plantes aquatiques, tiges et feuilles prennent une apparence très différente selon qu'elles sont sous l'eau ou flottantes[3].
À faible profondeur la plante tend à s'étaler et peut autolimiter sa croissance quand l'espèce est déjà densément présente (manque d'espace et/ou de lumière)[4]. Si l'eau est plus profonde, la touffe forme un fuseau qui tend à monter vers la surface. Dans les cours d'eau, selon la profondeur et la vitesse du courant, les herbiers de callitriche peuvent former des tapis et coussins monospécifiques (ou mélangés avec d'autres plantes aquatiques. En zone fraiche à tempérée, une grande partie des herbiers disparaissent en hiver, mais quelques touffes subsistent généralement.
Habitats
Les callitriches sont plutôt des plantes de courants lents (zone lentique).
Une étude a porté sur l'effet de la vitesse du courant sur la photosynthèse de Callitriche stagnalis Scop. Elle a conclu que la photosynthèse augmente quand le courant augmente (jusqu'à 8–12 mm s–1)[5], mais qu'au delà elle se réduit au contraire : si la vitesse de l'eau est de 20 ou 40 mm s–1, la quantité d'oxygène produite par la plante diminue respectivement de 5 à 30 % et de 13 à 29 %[5].
↑ a et bMusgrave A, Jackson MB & LING E (1972) Callitriche stem elongation is controlled by ethylene and gibberellin. Nature, 238(81), 93-96. (résumé)
↑McComb A.J (1965) The control of elongation in Callitriche shoots by environment and gibberellic acid. Annals of Botany, 29(3), 445-458.
↑Deschamp P.A. & Cooke T.J (1984) Causal mechanisms of leaf dimorphism in the aquatic angiosperm Callitriche heterophylla. American Journal of Botany, 319-329.
↑Sand-jensen K.A.J & VindbÆK Madsen T.O.M (1992) Patch dynamics of the stream macrophyte, Callitriche cophocarpa. Freshwater Biology, 27(2), 277-282 (résumé).
↑ a et bMadsen, T.V. et Søndergaard, M. (1983), The effects of current velocity on the photosynthesis of Callitriche stagnalis Scop. Aquatic Botany, 15(2), 187–193. (résumé)
Jones H (1955) Further studies on heterophylly in Callitriche intermedia: leaf development and experimental induction of ovate leaves. Annals of Botany, 19(3), 370-388 (résumé).
Maberly S.C & Madsen T.V (2002) Use of bicarbonate ions as a source of carbon in photosynthesis by Callitriche hermaphroditica. Aquatic Botany, 73(1), 1-7 (résumé).
Madsen T.V, Hahn P & Johansen J (1998) Effects of inorganic carbon supply on the nitrogen requirement of two submerged macrophytes, Elodea canadensis and Callitriche cophocarpa. Aquatic Botany, 62(2), 95-106 (résumé).
Pijnacker L.P. & Schotsman H.D. (1988) Nuclear DNA amounts in European Callitriche species (Callitrichaceae). Acta botanica neerlandica, 37(1), 129-135.
Schotsman, H. D. (1982). Biologie florale des Callitriche : étude sur quelques espèces d'Espagne méridionale. Bulletin-Museum national d'histoire naturelle. Section 4: Botanique, biologie et écologie végétales, phytochimie.