Cédric HerrouCédric Herrou
Cédric Herrou, né le [réf. souhaitée] à Nice (Alpes-Maritimes), est un agriculteur français (production de volailles et d'olives), actif dans l'aide aux étrangers en situation irrégulière. Il acquiert une notoriété médiatique en France et à l'étranger après son arrestation en 2016 pour avoir aidé plus de 150 migrants au passage à la frontière franco-italienne, ce qui a été qualifié de délit de solidarité. Il a été relaxé en 2021. BiographieCédric Herrou, agriculteur professionnel, cultive des oliviers et élève de la volaille dans la région de Breil-sur-Roya[1],[2],[3],[4]. En 2015, Herrou commence régulièrement à traverser la frontière franco-italienne près de sa ferme pour faire passer des clandestins en France[5]. Il est arrêté plusieurs fois pour cela. Au quotidien Libération, il affirme voter « soit vert, soit extrême gauche et même socialiste »[6]. Arrestations et poursuitesEn août 2016, Herrou est arrêté alors qu'il transporte huit migrants dans son van à travers la frontière[7]. Après avoir conclu que ses intentions sont humanitaires, le procureur de Nice refuse de porter des accusations. Le , Herrou est de nouveau arrêté après que lui et trois autres militants ont occupé l'ancienne gare SNCF de Saint-Dalmas-de-Tende (it), près de Tende : il aidait une cinquantaine de migrants, principalement originaires d'Érythrée et du Soudan, pour les loger dans la gare désaffectée[8],[9],[10]. Le procureur requiert huit mois de prison avec sursis[11],[12]. Le , un tribunal de première instance[Lequel ?] de Nice condamne Herrou pour avoir aidé des arrivées illégales à une amende de 3 000 €, mais le relaxe pour l'aide au séjour et à la circulation d'étrangers en situation irrégulière[13],[14]. Le parquet fait appel devant la cour d'appel d'Aix-en-Provence. Le , la cour d'appel d'Aix-en-Provence condamne l'agriculteur à quatre mois de prison avec sursis pour avoir aidé quelque deux cents migrants à traverser la frontière italienne[15] et à 1 000 € de dommages et intérêts pour occupation illicite d'un bâtiment de la SNCF[16]. Après sa condamnation, il dénonce « un racisme d'État », la justice suivant selon lui « une politique d'extrême droite »[17]. Le , Herrou est placé en garde à vue par la police locale, avec son frère et une autre personne, pour avoir aidé trois migrants érythréens dans la traversée de la frontière en France[18],[19]. Ils sont libérés le , sans que des accusations soient déposées. Le , Michel Forst, Rapporteur spécial des Nations unies sur la situation des défenseurs des droits de l'homme, Elina Steinerte, vice-présidente du Groupe de travail sur la détention arbitraire, François Crépeau, Rapporteur spécial des Nations unies sur les droits de l'homme des migrants et Maud de Boer-Buquicchio, Rapporteure spéciale des Nations unies sur la vente et l’exploitation sexuelle d’enfants, font état des allégations de harcèlement juridique et des pressions administratives exercées à l'encontre de Cédric Herrou et demandent au gouvernement français d'éclaircir la situation[20]. Le , une information judiciaire pour « aide à l'entrée et à la circulation d'étrangers en situation irrégulière » est ouverte par le parquet de Grasse à l'encontre de Cédric Herrou sans que le juge d'instruction ne le place en détention[21],[22]. Il avait été interpellé en gare de Cannes le puis placé en garde à vue alors qu'il accompagnait 156 demandeurs d'asile en direction de Marseille[23]. Il est condamné à une amende en première instance à Nice au début de 2017, puis à quatre mois de prison avec sursis, en appel, à Aix-en-Provence le [24]. Le , Cédric Herrou est arrêté et placé en garde à vue pour une durée de 32 heures après qu'il a livré un passeur éthiopien à la gendarmerie ; ce passeur, qui avait été condamné à 8 mois de prison le 31 juillet, ayant porté plainte pour « violences aggravées et séquestration »[25]. Il saisit le Conseil constitutionnel avec deux questions prioritaires de constitutionnalité, ce qui conduit le à la consécration du principe constitutionnel de fraternité et de la liberté d'aider autrui dans un but humanitaire[26]. Transposant cette décision, le Parlement assouplit la loi visant à réprimer l'aide à l'entrée et au séjour irréguliers d'étrangers, mais celle-ci reste sanctionnée[27]. Le , la Cour de cassation annule partiellement l'arrêt de la cour d'appel d'Aix-en-Provence du [28]. L'agriculteur comparait à nouveau en appel à Lyon. Les juges s'appuient sur le nouveau Code de l'entrée et du séjour des étrangers et du droit d'asile, qui élargit les exemptions pénales à destination des personnes venant en aide aux migrants dans un but exclusivement humanitaire. Le 13 mai, Cédric Herrou est renvoyé de toutes les poursuites à son encontre par la Cour d’appel[29],[30]. La condamnation pour avoir occupé illicitement un bâtiment de la SNCF est quant à elle maintenue, mais il est dispensé de peine[29]. En mai 2020, le parquet général de Lyon se pourvoit en cassation contre la relaxe de Cédric Herrou[31],[24]. Le , la Cour de cassation déclare non admis le pourvoi formé par le parquet général, confirmant définitivement la relaxe de Cédric Herrou[32]. Le 8 mars 2024, il prend à partie des militaires de l'opération Sentinelle les accusant de pratiquer des contrôles d'identité en diffusant leurs visages sur son compte X; ce fait sera qualifié par le préfet des Alpes-Maritimes de « désinformation organisée par Cédric Hérrou »[33]. Le 20 mars, il est interpellé et placé en garde à vue pour « aide à la circulation irrégulière d’étrangers en France »[34]. Réaction publiqueEn octobre 2016, le New York Times[35] lui consacre un premier article qui fait connaître son action à l'international. Les actions de Herrou ont depuis soulevé l'intérêt du public. En arrivant à son procès en janvier 2017 à Nice, il est accueilli par les applaudissements de centaines de membres du public qui soutiennent ses actions[36],[37]. Au cours du même mois, un éditorial traitant de Herrou, ainsi que des questions soulevées par ses actions, est publié par le comité de rédaction du journal new-yorkais[38]. Un film documentaire sur Cédric Herrou réalisé par Michel Toesca, Libre, est présenté au Festival de Cannes 2018. Il sort nationalement en [39]. Emmaüs RoyaEn 2019, l'association qu'avait fondée Cédric Herrou, Défends ta citoyenneté devient Emmaüs Roya[40], première communauté Emmaüs tournée vers l'agriculture. La communauté prévoit d'accueillir jusqu'à 8 personnes simultanément[41] pour des activités de production maraîchères, d'œufs et de transformation[42]. Publications
Documentaires
Notes et références
Voir aussiArticles connexes
Liens externes
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