Cécile Andrée Paulette Morette est née le dans le VIe arrondissement de Paris, à l'intérieur même de l'École nationale supérieure des mines de Paris[1]. Elle est la fille de Marie-Louise Claire Ravaudet et d'André Pierre Ernest Morette, un ingénieur -X-Mines, directeur général de la Société Métallurgique de Normandie[2],[3]. Son père donnait des cours à l'École des Mines et son grand-père, secrétaire général de l'école, y vivait avec sa famille[4]. Après la mort de son père en 1931, sa mère se remarie (à Pornic) en 1932 avec Maurice Payen, qui l'a adoptée ainsi que ses deux sœurs. La nouvelle famille passe ses vacances à Pornic, en Loire-Atlantique, la mère ayant acheté la villa Stella Maris au lieu-dit Gourmalon[1].
Courtisée par plusieurs universités françaises, Cécile DeWitt-Morette refuse les offres car sa vie se trouve désormais aux États-Unis. Mais elle veut participer à la reconstruction de la recherche et de l'éducation scientifique en France, dévastée par la guerre. En 1951, elle fonde l'École de physique des Houches en Haute-Savoie avec l'aide de subventions du ministère de l'Éducation nationale. Cette école d'été donne pendant huit semaines des cours avancés de physique théorique. Plusieurs des élèves et des professeurs sont des lauréats ou futurs lauréats du prix Nobel de physique. Cécile DeWitt-Morette est la directrice de l'école jusqu'en 1972[2],[4],[5],[6]. En 1958, le tout nouveau Science Committee de l'Organisation du traité de l'Atlantique nord (OTAN) prend Les Houches comme modèle pour de nombreuses autres écoles d'été à travers le monde. De 1962 à 1966, elle est consultante à la Scientific Affairs Division de l'OTAN[3].
En 1993, elle devient Jane and Roland Blumberg Centennial Professor in Physics, ainsi que professeur émérite de l'université du Texas à Austin[4]. En 1996, elle intègre le conseil d'administration de l'Institut des hautes études scientifiques (IHÉS), fondé en 1958 par le mathématicien français Léon Motchane. En 1948, elle avait mis en rapport ce dernier avec le physicien américain Robert Oppenheimer qui l'avait aidé dans cette tâche[9].
En 1973, elle dirige avec son mari Bryce DeWitt une expédition scientifique en Mauritanie qui a pour but de tester la théorie de la relativité générale d'Albert Einstein durant une éclipse solaire. Ils prennent des photographies du ciel pendant l'éclipse et six mois plus tard pour pouvoir comparer la position des étoiles. Ils observent alors que le soleil a bien détourné les rayons lumineux à son voisinage[14].
Le 1er décembre 2022, une plaque en son honneur est apposée sur la façade de l'École des mines de Paris et une cérémonie a lieu dans cet établissement et à l'Académie des sciences. Cette plaque porte l'inscription suivante "Cécile DeWitt-Morette 1922-2017. Physicienne, fondatrice de l'École de physique des Houches (Haute-Savoie) est née à l'École des mines de Paris le 21 décembre 1922"[15].
A Pornic, où elle inhumée ainsi que son mari, l'amphithéâtre du Lycée porte son nom.
Par vote à l'unanimité le 28 mars 2024, le Conseil Municipal de Pornic a nommé une rue de la ville à son nom.
↑ abcdefgh et i(en) Nina Byers et Gary Williams, Out of the Shadows : Contributions of Twentieth-Century Women to Physics, Cambridge University Press, , 741 p. (ISBN978-0-521-82197-1, lire en ligne), p. 324-332.
↑ abcdef et gTiffany K. Wayne, American Women of Science Since 1900 : Essays A-H. Vol.1, vol. 1, ABC-CLIO, , 1024 p. (ISBN978-1-59884-158-9, lire en ligne), p. 343-345.
↑ abcd et e(en) Toni Feder, « Path integrals, Les Houches, and other adventures of Cécile DeWitt-Morette », Physics Today, , p. 28-30 (ISSN0031-9228, lire en ligne [PDF], consulté le ).