Le brugeois, ou « brugs » en brugeois, est la variante du flamand occidental, lui-même dialecte du néerlandais, parlée à Bruges. Le flamand occidental, et notamment le brugeois du fait de l'importance de la ville, ont été les premiers dialectes à contribuer à la normalisation du moyen néerlandais.
Le « aa » est une voyelle longue articulée avec une grande ouverture de la bouche et avec la langue placée généralement en arrière. Il ressemble au aa de l'AN, mais est plus prononcé sur la fin. Il ressemble au « ea » du mot anglais « heart ».
oa
ɔːɑ̯ ou ɔːə̯
kloaster, oasem, voadere
Le « oa » est une diphtongue articulée avec la bouche à demi ouverte, la langue en arrière et avec les lèvres arrondies. La première partie de la diphtongue est longue et ressemble au « o » français dans « alors », puis devient un « a » ou un « e » sourd sur la fin.
a
ɑ
zak, fakke, zwallen
Le « a » est une voyelle courte articulée avec une grande ouverture de la bouche et la langue placée en arrière. is een korte klinker die gearticuleerd wordt met een grote opening van de mondholte, en met de tong licht naar achter getrokken. Elle se prononce comme le mot « bal » en AN.
èè
æː
bèèr, stèèrt, gèèren
Le « èè » est une voyelle longue articulée avec une grande ouverture de la bouche, la langue à l'avant de celle-ci et positionnée vers le bas. Les lèvres sont tirées. Le son se rapproche du « a » de l'anglais « mad ».
eej
eɪ̯
sneej, speejgel, peejzen
La diphtongue « eej » est articulée avec une bouche mi-close, la langue placée contre le palais et les lèvres s'ouvrant. La première partie de la diphtongue est similaire au « ee » en AN, comme dans « beek », mais se termine rapidement par un « j ». Ainsi, les Brugeois plus âgés ne diront pas « geeven » mais « geejven », pas « peeper » mais « peejper », et pas « ’k weet nie » mais « ’k weejt nie ». Ce son ressemble au « ai » de l'anglais « wait ».
eeë
eːə̯
vleeës, geeëte, leeëge
Le « eeë » est une diphtongue articulée par l'étirement des lèvres, une bouche à demi-ouverte et la langue placée contre le palais puis déplacer vers le bas. La première partie est comme la voyelle longue « ee » en AN comme dans kleed.
è
æ
mès, èkse, slèkkevèt
Le « è » est une voyelle courte qui est articulée avec une grande ouverture de la bouche, la langue à l'avant de la bouche puis déplacée vers le bas, et les lèvres étirées. Elle correspond au « a » de l'anglais « cash ».
ie
i̞
fiege, kiekstjie, twiefelen
Le « ie » est une voyelle courte qui est articulée avec une petite ouverture de la bouche et la langue contre le haut du palais. Le son se rapproche du « ie » en AN comme dans le mot « fiets », bien que les lèvres soit moins ouvertes (la langue est donc également moins haute). Les lèves sont également moins étirée.
ieë
iːə̯
nieëf, bieër, strieëpe
Le « ieë » est une diphtongue qui est articulée avec une petite ouverture de la bouche et la langue vers le haut. Les lèvres sont étirées. La première partie de la diphtongue se prononce comme le « ie » de l'AN « hier », puis devient un « e » sourd, un peu comme dans la prononciation de « allergieën » en AN.
i
ɛ̝
vis, dwil, lippe
Le « i » est une voyelle courte qui est articulée avec la bouche entrouverte, la langue légèrement vers l'avant, et les lèvres étirées. Il est très similaire au « e » du néerlandais « bek », bien qu'un peu plus fermé (la langue est soulevée un peu plus haut).
oo
oː
stoove, schoole, goote
Le « oo » est une voyelle longue qui est articulée avec la bouche mi-close, la langue fortement tirée vers l'arrière et avec les lèvres légèrement arrondies. Ce son est proche du « oo » dans le mot « geloof » tel que prononcé en AN, mais est caractérisée par une diphtongaison authentiquement brugeoise en oʊ̯, ce qui signifie que le « oo » se termine par un son similaire au français « ou » ou au « w ». Ainsi là où en AN, le mot « école » serait « school », la prononciation brugeoise ajouterait à l'oral un son « w » qui donnerait « schoowl ».
o
ɔ
zop, bolke, zokke
Le o est une voyelle courte qui est articulée avec une bouche à demi ouverte, la langue est tirée en arrière, et les lèvres sont arrondies.
Elle correspond au « o » dans une le terme « bom » prononcé en AN.
uu
ʏ
fruut, puut, puustemuule
Le « uu » est une voyelle courte qui est articulée par une petite ouverture de la bouche et la longue placcée haut contre le palais. Elle ressemble au « u(u) » des termes « duw » et « minuut » prononcés en AN, mais est légèrement moins fermée (la langue étant donc placé un peu moins haut), et les lèvres sont également un peu moins arrondies.
u
œ
duts, nutjie, mussel
Le « u » est une voyelle courte articulée avec une bouche à demi ouverte, la langue légèrement relevée vers le palais, et avec les lèvres arrondies. Elle ressemble au « u » AN, comme dans le mot « bus », mais est un peu plus ouverte.
e
ə
de, ze, geruchte
Le « e » est un « e » sourd, comme dans syllabes atones. Il n'est pas très différent du « e » en AN.
oeë
uːə̯
broeër, voeët, schoeëre
Le « oeë » est une diphtongue qui est articulée avec une petite ouverture de la cavité buccale, le plat de la langue haut dans le palais et les lèvres arrondies. La première partie des deux sons est longue et va vers le « e » sourd. Le son se rapproche de l'anglais « sure ».
oe
u̞
koese, oekd, koente
Le « oe » est une voyelle courte qui est articulée avec une petite ouverture de la cavité buccale, et le plat de la langue soulevé haut dans le palais. Elle ressemble fortement au son « oe » du mot « hoek » prononcé en AN, mais est un peu moins fermé (la langue est levée moins haut), et les lèvres sont moins arrondies.
eu
øː
neuze, beuter, meugelik
Le « eu » est une voyelle longue qui est articulée avec la bouche mi-close, la langue levé vers le palais, et avec des lèvres arrondies. Elle ressemble au « eu » du mot « deur » prononcé en AN, mais dans le brugeois authentique se termine dans la diphtongue øʏ̯. Ainsi, en brugeois ancien, les mots seront prononcés « deujre », « zeujne », « dreujpel », etc.
ow
ɔu̯
fowte, sowse, blow
Le « ow » est une diphtongue qui est articulé avec une bouche mi-close, la langue vers l'arrière, et avec un léger arrondi des lèvres. Il ressemble au son « ou » de l'AN « trouw » (plus ou moins proche de la prononciation des lettres « ao » en français), mais devient un « w » (la première partie est une voyelle courte) et est plus fermé (la langue est basse). Les Brugeois âgés prononcent le « ow » de la même façon que le « oo ».
ei
ɛː
dierlandeine, veejtrieneir, siesteim
Le « ei » est une voyelle longue qui est articulée avec la bouche entrouverte, et la langue légèrement vers l'avant. Elle correspond au « ei » du mot « Meir » en anversois.
òò
ɔː
kofferfòòr, mazòòr, glòòbetjie
Le « òò » est une voyelle longue articulée avec la bouche à demi ouverte, la langue en arrière, et les lèvres arrondies. Il correspond à la prononciation de la voyelle dans le mot « corps » en français.
œu
œː
farsœur, ènzinjœur, vajazœur
Le « œu » est une voyelle longue qui est articulée avec une bouche à demi ouverte, la langue légèrement positionnée vers l'avant et avec un léger arrondi des lèvres. Elle correspond au « œu » du mot français « sœur ».
iñ
ɛ̃ː
afiñ, kol mariñ, ridiñgotjie
Le « iñ » est une voyelle longue qui est articulée avec une grande ouverture de la bouche, la langue vers l’avant et le bas de la bouche, et les lèvres étirée. L'air passe à travers le nez et la bouche. Ce son correspond au « in » de « matin ».
g
ɦ
ganze, grèèten, Brugge
Le « g » est une consonne qui est articulée par un léger rétrécissement du canal vocal au niveau de la glotte (et non pas au niveau du voile du palais) qui entraîne un arrêt partiel de l'écoulement de l'air de telle sorte qu'un son voisé est produit. En français, il pourrait se rapprocher du son « h » tel qu'il apparait lorsque la succession d'onomatopée « Ah ! Ah ! » est prononcée (bien qu'il soit plus prononcé).
ch
h
bucht, kachtelgat, prochie
Le « ch » est une consonne articulée par l'écoulement forcé de l’air à travers le canal vocal, rétréci au niveau de la glotte (et non pas au niveau du voile du palais), de telle sorte qu'un son sourd est produit.
sch
scharten, dèschen, mènsch
Le groupe de consonne « sch » est prononcé de différentes manières à Bruges. Au début du mot – comme dans schaap, schieve ou schrieven –, il peut être prononcé de plusieurs façons. Il peut s'agir du son « s » suivi d'un « h », ou d'un son similaire au « ch » français suivi d'un « h », voire simplement comme le français « ch », ou enfin comme un « s » suivi d'un coup de glotte. En brugeois traditionnel, le coup de glotte est rare, mais il est plus présent parmi les Brugeois plus jeunes et dans les campagnes environnantes de Flandres-Occidentales. L'usage du coup de glotte donne, aux Brugeois, l'impression que l'interlocuteur vient d'un milieu rural. Au milieu du mot – comme dans dèschen, wènschen, ou flasche –, les variations ci-dessus sont possibles à l’exception du « ch » français. À la fin du mot – par exemple mènsch, Brugsch ou Vlamsch, il se prononce « s ».
Règle du dédoublement
Lorsqu'il y a une seule consonne entre deux voyelles, la première étant courte, cette consonne est doublée. Ainsi, on écrira « Barakke » (et pas « Barake »), « persèssie » (pas « persèsie »), « dinne » (et pas « dine »), etc. Parfois, cette règle permet de déterminer le sens du mot : par exemple « kateliek » (catholique) se distinguent de « katteliek » (cadavre de chat).
La règle du dédoublement ne concerne pas le « ie » et le « oe », qui sont des voyelles courtes, qui peuvent provoquer des dédoublement en néerlandais (ainsi, il faut écrire « piepoo », et non « pieppoo » ; « foefelen », pas « foeffelen »). De la même façon, le « uu » n’entraîne pas de dédoublement par exemple : « muule » sera correct, mais pas « muulle ».
Pour les mots composés, la règle du dédoublement est appliquée aux mots constitutifs et non pas au mot composé dans son ensemble : par exemple, dans « kofferfòòr » le « f » est doublé au niveau de « koffer- », même si l'accent se trouve, dans le mot composé, sur « -fòòr », et pas sur le « o » dans « kof ». De même, dans « flaschestèkkere » (« personne mince »), le « k » est doublé dans « -stèkkere », et pas sur « flasche- ».
Phénomènes d'assimilation
Une consonne peut changer de prononciation (voire être muette) du fait de l'influence de la consonne qui la suit ou la précède. Ce phénomène porte le nom d'assimilation. Parce que l'assimilation est en grande partie à prédire, il n'y a pas de règles et donc pas de changement orthographique.
Influence du « b » et du « d » sur la consonne précédente
Une consonne qui est suivi par un « b » ou « d » voisée. Conformément aux règles orthographiques, le changement de son ne se retrouve pas à l'écrit. Ainsi, on écrira « ofbustelen » (pas « ovbustelen »), « j'is buuten » (pas « j'iz buuten »), « ip taafel » (pas « ib de taafel »), etc.
Contrairement à l'AN, un « t » devant un « d » n'est jamais voisé. Au contraire, le « d » devient muet. À nouveau, cela n'apparait pas à l'écrit : « uutdoeën » (pas « uuttoeën »), « ute de kasse » (pas « ute te kasse »), etc.
Influence d'une consonne sourde sur le « v », « z » ou « g » suivant
Une consonne sourde précédant un « v », « z » ou « g » les transformera respectivement en « f », « s » et « ch ». Il s'agit d'une assimilation progressive, c'est-à-dire que la première consonne conserve sa caractéristique et affecte la consomme suivante, comme les « t » et « d » ci-dessus. Le changement de prononciation n'affecte pas l'orthographe du mot. Ainsi, on écrit « ’t is vul » (pas « ’t is ful »), « ’k zien do », « ipgeejven » (pas « ipcheejven »), etc.
Influence d'une voyelle sur le « f », « s » ou « ch » précédent
Les voyelles ou certaines consonnes (l, m, n, r, j of w) influence le « f », « s » ou « ch » précédent, les transformant respectivement en « v », « z » ou « g ». Le changement de prononciation n'affecte pas l'orthographe du mot. Ainsi, on écrira « liefreuke » (pas « lievreuke »), « z'is wèg » (pas « z'iz wèg »), « toch nie » (pas « tog nie »), etc.
Influence sur le « t » final de la conjugaison
La conjugaison des verbes porte, à la deuxième et à la troisième personne, un « -t ». Si le mot suivant débute par une consonne, ce « -t » peut tomber. Cela vaut également pour les mots « wat », « dat », « mèt » et « niet ».
’t Go(t) goan eej!
Zèg(t) da(t) nie(t)!
Je zieë(t) veejle.
Ja wa(t) zèg je!
Je lig(t) mè(t) z'n pèkkels omooge.
Cela peut également être le cas pour le « -d », comme ci-dessous :
Z'aa(d) gin antrèk.
Cependant, leur disparition n'empêchent pas qu'il puisse influencer la consonne suivante qui peut être voisée, par exemple : « Zèg ta nie » ; « Je zieë feejle » ; « Ja wa sèg je » ; « Z'aa chin antrèk », etc. Cette assimilation n'apparait pas dans l'orthographe (cf. l'influence du « b » et du « d » et sur « v », « z » ou « g »).
Interactions entre les consonnes et les voyelles
Si une consonne et une voyelle se touchent, elles peuvent modifier l'autre voire disparaitre. Cela peut avoir des conséquences pour l'orthographe.
Influence de la consonne précédente sur le « e » final
Un « -e » final sourd peut être omis si le mot qui le suit commence par une voyelle. Pour les mots courts (« de », « je », « ze », etc.), il est remplacé par une apostrophe comme : « z'is t'oekd ». Dans les autres mots, le « e » est maintenu afin qu'il ne soit pas confondu avec d'autres mots. On écrira donc « d'èspe angt an de bolke » et pas « d'èsp' angt an de bolke », « tuschen de garre èn de deure » et pas « tuschen de gar' èn de deure », « vorte eejers » et pas « vort' eejers », etc.
Influence sur le « -t » de conjugaison
Lorsque le « -t » final de la conjugaison suit une voyelle (se prononçant alors « -d ») ou s'il suit la dernière lettre du radical après le verbe « -en », il devient une consonne voisée (dans le cas de « kennen », « geejven », etc., mais pas « lachen », « wèrken », etc.). Le mot conserve l'orthographe avec le « -t » et par conséquent, il convient d'écrire « ’t stot ieër » (pas ’t stod ieër), « ze kènt èm » (pas « ze kend èm »), etc.
Influence du « n », « m » ou « ng » sur la voyelle précédente
Une consonne nasale (« n », « m » ou « ng ») nasalise la voyelle précédente. Ainsi, il y a une différence de prononciation entre le « eeë » dans « zeeëpe » et « zeeëmel », le « ie » dans « brieke », etc. Cependant, l'orthographe du mot ne change pas.
Si le « n » est précédé par un « s », « g » ou « z » et que la voyelle précédant celle-ci est longue, alors le « n » devient muet. On retrouve cela par exemple dans les mots « sanse », « pènse », « kiens », « klinst », « schonst », « bruunst », « slunstjie », « froense », « oeënsdag », « angekommen » ou encore « invetten ». Ce changement de son n'entraîne pas de modification orthographique.
Grammaire
Pronoms
Pronoms personnels
1re pers.
2e pers.
3e pers. m.
3e pers. f.
3e pers. n.
1re pers.
2e pers.
3e pers.
sujet
'k / ik / 'k...ik
je / gie / je...gie
je / je...tie
ze / zie / ze...zie
't
me / miender / me...miender
je / giender / je...giender
ze / ziender / ze...ziender
Traduction des pronoms personnels sujets
je
tu
il
elle
il/elle
nous
vous
ils
objet
me / mien
je / joen
èm
ur / eur
't
ons / oens
joender / junder
under
Traduction des pronoms personnels objets
me/m'
te/t'
se/s'
se/s'
se/s'
nous
vous
se/s'
Pronoms possessifs
Pronom possessif avec un nom
Personne
Pronom
Traduction
1re pers. sing.
mien / m'n / me
mon, ma
2e pers. sing.
joen / j'n / je
ton, ta
3e pers. sing. m.
zien / z'n / ze
son, sa
3e pers. sing. f.
ur / eur(en)
son, sa
3e pers. sing. n.
zien / z'n / ze
son, sa
1re pers. pl.
ons / onze / miender...ons
notre
2e pers. pl.
joender / junder
votre
3e pers. pl.
under / ziender...under
leur
Pronoms possessifs utilisés indépendamment
Exemple
1re pers. sing.
2e pers. sing.
3e pers. sing. m.
3e pers. sing. f.
3e pers. sing. n.
1re pers. pl.
2e pers. pl.
3e pers. pl.
Die vint, j'is/'t is de(n)...
mienen / mien'n
joenen / joen'n
zienen / zien'n
euren / eur'n / urzen
zienen / zien'n
onzen / onz'n
joenderen / joender'n
underen / under'n
Die vrowe, z'is de/d'...
miene
joene
ziene
eure
ziene
onze
joendere
undere
Da meistjie, 't is 't...
miene
joene
ziene
eure
ziene
onze
joendere
undere
Die kienders, 't zien de/d'...
miene
joene
ziene
eure
ziene
onze
joendere
undere
Traduction
le(s)/la mien(s)/mienne(s)
le(s)/la tien(s)/tienne(s)
le(s) sien(s)
la(-es) sienne(s)
cf. 3e personne sing. m. ou f.
le(s)/la nôtre(s)
le(s)/la vôtre(s)
le(s)/la leur(s)
Pronoms démonstratifs
Pronoms démonstratifs suivis par un nom
pronom. m.
pronom. f.
pronom n.
pluriel
die / dieënen / dieën'n / deejz(e/n) (vint)
die (vrowe)
da (meistjie) / da(d)...ieër
die (kienders)
Pronoms démonstratifs utilisés indépendamment
pronom. m.
pronom. f.
pronom n.
pluriel
(den)dieënen / (den)dieën'n / deejn
dedieë / dedeej
da / dad(de) / da(d)...ieër
dedieë / dedeej
Pronoms indéfinis
quelqu'un
personne
quelque chose
rien
e(n)twieën(e)
nieëman(d)
e(n)twa(d) / e(n)twadde
nieëten(t)
Pronoms interrogatifs
qui
où
quand
quoi
pourquoi
comment
wieën(e)
wo
wanneeër(e)
wa / wadde
vowa(dde)
oe(ë)
Pronoms réfléchis
Le « zich » (en français « se ») n'est pas utilisé à Bruges. À la place, les Brugeois utilisent : me/mien, je/joen, èm, eur, èm, ons, joender et under.
Ainsi, un Brugeois dira « Je wast èm » à la place de « Hij wast zich » (en français : « il se lave »).
Déterminants
sing. m.
sing. f.
sing. n.
pl.
indéfini
e vint / een/'n ezel
e vrowe / een/'n iefrowe
e meistjie / een/'n iefrowtjie
-- (kienders)
défini
de vint / den ezel
de vrowe / d'iefrowe
et/'t meistjie
de kienders
Adverbes indéfinis
Français
quelque part
nulle part
Néerlandais standard
ergens
nergens
Brugeois
e(n)twoar / e(n)two(r)
nieëvers(t) / nieëverangst(en)
Adjectifs
Le terme « roar » utilisé ici veut dire « bizarre », « étrange » (en néerlandais standard « eigenaardig », « ongewoon »).
↑La division montre les changements sonores qui se produisent entre l'infinitif, la 3e personne du singulier, la première 1er personne du pluriel et le participe passé.
Ainsi, « geejv(e)n » (« geven » en AN, classe 5a) devient geejven - ga(a)f - gaaven - gegeejven, c'est-à-dire la sous-classe ee-a(a)-aa-ee.
Exceptions
Certains verbes fort peuvent devenir faible à Bruges, à l'exception de leur passé.
kieëz(e)n (kiezen, choisir)
zuug(e)n (zuigen, sucer)
alp(e)n (helpen, aider)
ik
kieësd(e)n
zuugd(e)n
alpt(e)n
gie
kieësde
zuugde
alpte
je/zie/'t
kieësde
zuugde
alpte
miender
kieësd(e)n
zuugd(e)n
alpt(e)n
giender
kieësde
zuugde
alpte
ziender
kieësd(e)n
zuugd(e)n
alpt(e)n
participe passé
gekooz(e)n
gezoog(e)n
golp(e)n
Verbes faibles
Présent
droaien (draaien, tourner)
kats(e)n (kaatsen, reboudir)
maak(e)n (maken, faire)
durv(e)n (durven, oser)
ik
droai(e)n
kats(e)n
maak(e)n
durv(e)n
gie
droai(t)
katst
mak(t)
durf(t)
je/zie/'t
droai(t)
katst
mak(t)
durf(t)
miender
droai(e)n
kats(e)n
maak(e)n
durv(e)n
giender
droai(t)
katst
mak(t)
durf(t)
ziender
droai(e)n
kats(e)n
maak(e)n
durv(e)n
Passé
droai(e)n (draaien, tourner)
kats(e)n (kaatsen, reboudir)
maak(e)n (maken, faire)
durv(e)n (durven, oser)
ik
droaid(e)n
katst(e)n
ma(a)kt(e)n
durfd(e)n
gie
droaide
katste
makte
durfde
je/zie/'t
droaide
katste
makte
durfde
miender
droaid(e)n
katst(e)n
ma(a)kt(e)n
durfd(e)n
giender
droaide
katste
makte
durfde
ziender
droaid(e)n
katst(e)n
ma(a)kt(e)n
durfd(e)n
participe passé
gedroaid
gekatst
gemakt
gedurfd
Exceptions
Certains verbes faibles peuvent être fort à Bruges, à l'exception du participe passé.
Ce verbe est utilisé seulement dans le passé. Le verbe utilisé au présent est toujours « goan » (« gaan », « aller »), comme dans l'exemple suivant :
« 't Go noaste weejke weejre reejgen'n. », en néerlandais standard, « Het zal volgende week weer regenen. » (« Il va pleuvoir la semaine prochaine. »).
Comparaison
forme normal
comparatif
superlatif
usage commun
goeë(d) (goed, bien)
beetr
bèst
–
slicht (slecht, mauvais)
slichter
slich(t)st
–
oge (hoog, haut)
oger
oogst
d'oogte
leeëge (laag, faible)
leeëger
leeëgst
de leeëgte
veejle (veel, beaucoup)
meeër
meeëst
–
winnig (weinig, peu)
minder
minst
–
grôot (groot, grand)
grotter
grotst
de grotte
kleeën (klein, petit)
klinder
klinst
–
vèrre (ver, loin)
vèrder
vèrst
de vèrte
dichte (dichtbij, proche)
dichter
dichst / noast
–
zeeëre (vlug, rapidement)
zirder
zirst
–
traage (traag, lent)
traager(der)
traagst
–
breeëd (breed, large)
bridder
bridst
de britte
smol (smal, étroit)
smoll(d)er
smolst
de smolte
dinne (dun, mince)
dinner
dinst
–
geiren (graag, volontiers)
liever
liefst
Diminutif
Le diminutif se fait par l'ajout d'un suffixe au mot en singulier. Il peut s'agir de « -je », « jie », « -(s)tje » ou « -(s)tjie ».
Par exemple :
broek devient broekstj(i)e (pantalon),
uus devient uuzetj(i)e (maison),
blad devient bladj(i)e (journal)
stoeël devient stoeëltj(i)e (chaise),
stroate devient strètj(i)e (rue),
pèèrd devient pèrretj(i)e (cheval).
Adjectifs numéraux
Adjectifs numéraux cardinaux
1
2
3
4
5
6
7
8
9
10
eeën
twi
drieje
vieëre
vuuve
zèsse
zeejvn / zeejfden
achte
neejgn
tieëne
11
12
13
14
15
16
17
18
19
20
èlve / alve
twolve
dertieëne
veeërtieëne
viftieëne / vigtieëne
zèstieëne
zeejvntieëne
achttieëne
neejgntieëne
twientig
30
40
50
60
70
80
90
100
1000
1 000 000
1 000 000 000
dèrtig
veeërtig
viftig / vigtig
tsèstig
tseejvntig
tachentig
tneejgntig
oenderd
duusd
mieljoeën
mieljèèr
Adjectifs numéraux ordinaux
1er
2e
3e
4e
5e
6e
7e
8e
9e
10e
eeëstn
twidn
dèrdn
vieërdn
vuufdn
zèsdn
zeejvstn
ach(t)stn
neejgnstn
tieënstn
eeëste
twidde
dèrde
vieërde
vuufde
zèsde
zeejvnste
ach(t)ste
neejgnste
tieënste
11e
12e
13e
14e
15e
…
20e
30e
40e
…
èlfstn / alfstn
twolfstn
dèrtieënstn
veeërtieënstn
viftieënstn / vigtieënstn
...
twientigstn
dèrtigstn
veeërtigstn
…
èlfste / alfste
twolfste
dèrtieënste
veeërtieënste
viftieënste / vigtieënste
...
twientigste
dèrtigste
veeërtigste
…
Particularité du « oui » et du « non »
En flamand occidental, le « oui » et le « non » sont systématiquement prononcés en rappelant le sujet de la phrase précédente. Ceci entraîne une modification des mots « ja » et « nee ».
Ainsi, lorsqu'une personne dira « het is mooi » (« c'est beau »), l'interlocuteur de celle-ci pourra répondre « joa't », contraction du « ja » et « het » qui se traduirait en français par « oui » (équivalent à l'anglais, « yes, it is ». De manière similaire, une personne qui demandera « heb je honger ? » (« as-tu faim ? ») pourra se voir répondre « jaa'k » (littéralement, « moi, oui »).
Déclinaison du « oui » et du « non » en fonction de la personne
ja
neen
1e
jaa'k
ba jaa'k
neeë'k / nin'k
ba neeë'k / ba nin'k
ja 'k en doeën
ba 'k en doeën
2e
joa j' / joa je
ba joa j' / ba joa je
nee j(e) / ni j(e)
ba nee j' / ba ni j(e)
ja j'en doeët
ba j'en doeët
3e (masculin)
joa j' / joa je
ba joa j' / ba joa je
nee j(e) / ni j(e)
ba nee j' / ba ni j(e) / ba nee j' nie
ja j'en doeët
ba j'en doeët
3e (féminin)
joa z'
ba joa z'
neeë z' / nin z'
ba neeë z' / ba nin z'
ja z'en doeët
ba z'en doeët
3e (neutre)
joa't
ba joa't
neeë't / nin't
ba neeë 't / ba nin 't
ja 't en doeët / ja 't oeët
ba 't en doeët / ba 't oeët
1e pluriel
jaa m(e)
ba jaa m(e)
neeë m(e)
ba neeë m'
ja m'en doeën
ba m'en doeën
2e pluriel
joa j' / joa je
ba joa je
nee je / ni je
ba nee je / ba ni je
ja j'en doeët
ba j'en doeët
3e pluriel
joa z' / joan z'
ba joa z' / ba joan z'
neeë z' / nin z'
ba neeë(n) z' / ba nin z'
ja z'en doeën
ba z'en doeën
Usage
Réponse positive à une question positive
Réponse positive accentuée à une question positive ou réponse positive à une question négative
Réponse négative à une question positive ou négative
Réponse négative accentuée à une question positive et négative
Réponse négative à une phrase affirmative positive ou à une réponse positive