Brocart de FèsLe brocart de Fès est une étoffe de soie de luxe rehaussée de dessins brodés d’or et d’argent selon les techniques propres à la ville de Fès au Maroc. Ce tissage est une tradition disparue ailleurs en Afrique du Nord. Le dernier atelier confectionnant encore ce tissage se situe dans la Médina de Fès. En dépit du prix, lié au luxe et à la durée de confection de ce produit, le brocart de Fès a pu maintenir une réputation de qualité à travers les âges. HistoireCe savoir-faire remonterai au moins au XIIIe siècle à l'époque des premiers sultans mérinides[1], il aurait été amené depuis la région d'Al-Andalus puis aurait émergé en s'imprégnant de l'art et de la culture marocaine, cependant, aucune source ne permet encore cette affirmation. Au XIXe siècle, la famille Ben Cherif de Fès est célèbre pour la pratique de ce métier ayant ainsi pu préserver cette tradition[2]. Du XVIIIe au début du XXe siècle, l’or utilisé pour tisser le brocart de Fès était de 21 carats. De nos jours en revanche, on utilise des fils dorés appelés (Sqalli). Les hommes de Fès furent les premiers à revêtir ce type d’étoffes utilisées pour la confection des caftans (melss), marquant ainsi leur appartenance à l’aristocratie. Après la disparition de ce caftan masculin, il fut repris par la femme marocaine qui l’utilisa pour la confection des vêtements, la décoration des intérieurs des maisons ainsi que lors d’occasions et de fêtes[3]. Dernier atelierLe dernier maître-tisserand du brocart en Afrique du nord est Abdelkader Ouazzani, tisserand âgé de 79 ans dans son atelier de la ville de Fès où il répète les mêmes gestes depuis 63 ans[1]. Ce savoir faire est aujourd'hui en péril, Abdelkader Ouazzani ne trouvant personne pour reprendre la relève. Protection du savoir faireDans le but de pérenniser le tissage du brocart de Fès, un métier menacé de disparition, un accord de partenariat a été conclu récemment à Fès, entre des représentants de l’UNESCO au Maroc, de la direction régionale de l’artisanat et de l’économie sociale de Fès, de la chambre d’artisanat de la région de Fès-Meknès et de la direction de la formation professionnelle et de la formation continue des artisans[4]. En vertu de cet accord, une formation d’une durée de 9 mois sera dispensée à 8 jeunes artisans, garçons et filles de moins de 35 ans, sélectionnés au terme d’un concours en vue d’assurer la relève et de perpétuer le métier du tissage du brocart. Ce partenariat lie aussi l’Unesco et le maître-artisan Abdelkader Ouazzani, le dernier maître du métier du brocart, dans la perspective de création d’un atelier de formation des apprentis au brocart. De plus, certains créateurs de caftan marocain comment Simohamed Lakhdar, dans l'idée de préserver cet art, ont présentés une collection de caftans basée sur le brocart de Fès. En retravaillant d'anciens motifs et en en créant de nouveaux Simohamed Lakhdar a tenté de donner une nouvelle vitalité à cet ancien artisanat marocain[5]. Description du métierLe brocart de Fès se divise en deux sortes : "Albahja" et "Lekhrib". Les machines employées pour le métier du brocard n’ont subi aucun changement, on continue d’utiliser le métier de tissage du brocart appelé "mremabejebbad" se composant d'un bâti de bois en forme de trapèze. Un châssis parallélépipédique composé de demi-chevrons comparable à celui des tisserands habituels soutient les accessoires. Deux demi-chevrons, "rzula" descendent en plan incliné et supportent à hauteurs différentes deux rouleaux "mtawi" qui servent d'ensouples avec deux nappes de chaîne: "sda", l'une pour le fond du tissu, l'autre pour le décor. Un levier "meftal" auquel est suspendu un contrepoids assure la tension de la nappe de chaîne supérieure[2]. TissagePlusieurs artisans interviennent dans le tissage du brocart[3]:
Articles connexesNotes et références
|
Portal di Ensiklopedia Dunia