Tôtes les jans nâssant libres et pairoils dans lote deignetai et dans los dreits. El aivant de lai raizon et peus de lai conscience et ai devant aigi les eins por les autres comant des freires.
Extrait de roman en morvandiau :
Lai maïon n'ost point frômée, ale ost ziâr ouvrie ès quaitre vents que chûlont brâmant ichi tôte l'an-née : Gailarne, Soulâr, Bige pis Drévent.
Carte
Les langues régionales parlées en Bourgogne, le bourguignon est en beige (clair et foncé, le foncé indique les parlers morvandiaux).
Il se divise en plusieurs variantes : le dijonnais, le beaunois, le verduno-chalonnais, le valsaônois, le morvandiau, l'auxerrois, le langrois.
Le parler du sud du Morvan est plus spécifique en ce qu'il a subi les influences du domaine francoprovençal au sud.
Histoire
Histoire de la langue d'oïl parlée en Bourgogne
Le bourguignon est une langue romane du domaine d’oïl. C’est une variété d'oïl, tout comme le français, mais aussi le normand ou le picard par exemple. Les langues d’oïl descendent des différentes formes locales de l’ancien français, c’est-à-dire une langue fondamentalement issue du latin parlé en Gaule pendant et à la fin de l’Empire romain. Ce bas latin populaire a subi différentes influences selon les régions et les peuples qui les ont envahies.
Ainsi les langues d’oïl se distinguent des autres langues romanes (comme l’occitan et le francoprovençal, plus au sud, mais aussi l’italien et ses variétés, l’espagnol, le catalan etc. etc.) par un accent particulier hérité du gaulois et de diverses influences, notamment celle de peuples germaniques tels les Francs. Ces invasions franques et germaniques ont apporté aux langues d’oïl beaucoup de vocabulaire. Dans le cas de la Bourgogne et du futur bourguignon, l’influence des parlers germaniques (les Burgondes par exemple) a été relativement importante (les langues d’oïl parlées à l’est et au nord de la France sont celles qui ont subi l'influence germanique la plus forte, mis-à-part le normand qui est à l’ouest mais a subi l’influence des Germains scandinaves).
Le gros du vocabulaire bourguignon est d’origine latine, mais quelques mots celtiques hérités du gaulois ont survécu à la romanisation. Les Burgondes, qui ont envahi la région au Ve siècle et ont donné leur nom à la Bourgogne (Burgundia, Burgondia), ont apporté beaucoup de mots de vocabulaire administratif au dialecte bourguignon.
Par exemple, le mot « couque » (pain d’épices), qui est issu du vieux néerlandais « kooke » ou « koeke », est entré dans le vocabulaire bourguignon au XIVe siècle, au moment de l’extension par les ducs de Bourgogne de l’État bourguignon sur les Pays-Bas et la Belgique. Ce mot, comme tant d’autres, fait toujours partie du vocabulaire bourguignon, plusieurs siècles après la fin du Duché de Bourgogne.
Caractéristiques générales de la langue
Quelques caractéristiques du bourguignon-morvandiau tel qu'il est connu au début du XXIe siècle (bien qu'au cours du XXe siècle son nombre de locuteurs ait décru drastiquement) sont des évolutions phonétiques propres, certaines très anciennes (dès l'ancien français), d'autres plus récentes, une grammaire proche du français mais parfois simplifiée ou modifiée (notamment les verbes) ainsi qu'un certain archaïsme dans le vocabulaire (voir point par point ces caractéristiques ci-dessous).
Phonétique
Le bourguignon-morvandiau se caractérise par de nombreuses évolutions des voyelles :
là où le français met la voyelle[style à revoir] « a », le bourguignon met souvent « ai » (« lai vaiche » pour « la vache ») ; sauf devant un « l » où « a » devient « au » (« chauleur » pour « chaleur ») ;
là où le français a le son /ɛ/ (surtout devant une voyelle et accentué), le bourguignon met « a » (« ale » pour « elle », « tâle » pour « telle », « mâtre » pour « maître », « târre » pour « terre », « guârre » pour « guerre », dans la plupart des parlers bourguignons « ât » pour « est »), mais parfois on a /o/ ou /ɵ/ (« mâtrosse » pour « maîtresse », « soc » pour « sec », « ost » pour « est » dans les parlers du Morvan) ;
« o » s'assourdit souvent en « ou » (« houme » pour « homme », « coûte » pour « côte » tandis que « ou » devient souvent « o » (« jor » pour « jour », « por » pour « pour », « tor » pour « tour », « cor(t) » pour « cour », « lord » pour « lourd », « sord » pour « sourd » etc.) ;
« u » s'affaiblit parfois en « ui » ou même « i » au nord-est, mais ces évolutions sont plus caractéristiques des parlers des Vosges et du franc-comtois. Le traitement dans la plupart des parlers bourguignons est « u » inchangé, mais dans les parlers du Morvan on trouve le plus souvent « eu » pour « u » (« lai naiteure » pour « la nature », ailleurs en Bourgogne on dira « lai naiture »).
Les nasales restent globalement inchangées, mais « an » devient quand même « ain » devant les consonnes gutturales (« franc » au masculin devient « frainche » au féminin, de la même manière « blanc » devient « blainche »). Les textes les plus anciens montrent que ce phénomène est ancien et allait même parfois jusqu'à transformer « an » en « oin » devant une gutturale (dans les textes bourguignons médiévaux, on peut ainsi trouver « estroinge » pour « étrange », là où le bourguignon actuel a « étrainge », ou encore « troinchier » pour « trancher » là où le bourguignon moderne a « trainché »).
Les sonorités « au » et « eau », qui descendent respectivement de « al » et « el » en ancien français, ont évolué en bourguignon vers une sonorité unique qui se s'entend « eâ » parfois écrite « eaa » ou « iâ » (« château » se dit « chaîteâ », « chaîteaa » ou « chaîtiâ » ; « journaux » est « jorneâs », « jorneaas » ou « jorniâs »). L'orthographe « eâ » est un compromis.
Les terminaisons françaises « -eur » (masc. type « travailleur », du latin « -or, -orem») et « -eux » (type adjectif, du latin « -osus, -osum») ont fusionné pour devenir une unique terminaison « -œus » (« le livreur » se dit « lou livrous » ou « lou livreus », peut s'écrire « lou livrœus » en orthographe unifiée) qui, selon les endroits, est prononcée « -ou » ou « -eu », et que l'on peut tout aussi bien écrire « -ous » ou « -eus » selon sa convenance. L'orthographe « -œus » est une orthographe de compromis unificatrice.
Le son /je/ (« -ié », « -ier » en fin de mot) du français se réduit le plus souvent à /e/ (écrit « -é » ou « -ei »), parfois /iː/ (« -î ») à l'est, près de la frontière avec la Franche-Comté (« -î » en franc-comtois). Ainsi « premier » se dit « premei » en bourguignon (et « première » devient « premeire »), « manger » (« mangier » en ancien français, avec -ier) devient « maingé », « marcher » (ancien français « marchier ») devient « marché », « songer » (ancien français « songier ») devient « soingé » etc.
« oi » (prononcé le plus souvent /oɜ/, /uɜ/ ou /ʊɜ/ dans le domaine) a retenu l'accent sur /o/ sans doute dès la période de l'ancien français. L'évolution de la langue a gardé la trace de cette particularité, ainsi les textes bourguignons médiévaux mettent souvent « -o- » là où ailleurs dans le domaine d'oïl on trouve « -oi- » (par exemple, on trouve « veor », « recevor » ou « savor » dans les textes bourguignons anciens au lieu de « veoir », « recevoir » et « savoir » dans les autres régions, ces verbes correspondent à « voir », « recevoir » et « savoir » en français moderne et se disent « voi », « recevoi » et « saivoi » en bourguignon actuel avec « -oi- »). Cette évolution ancienne ne s'est pas conservée la plupart du temps, à quelques exceptions près comme les terminaisons de l'imparfait du singulier (première et seconde personnes « -oos », troisième personne « -oot » descendant directement de l'ancien français « -oie », « -ois », « -oit »). Ainsi, « il prenait » (ancien français « il prenoit ») se dit « ai prenoot » au lieu de « ai *prenoit » attendu.
« ui » devient « eu » dans la plupart des parlers (« cuisse » se dit « cueusse » - à prononcer keusse -, « neut » pour « nuit », « pleuge » pour « pluie »).
En outre, le bourguignon (de l'ouest surtout, le Morvan a subi les influences du Val-de-Loire) occupe une position singulière dans le domaine d'oïl : le bourguignon, tout comme le franc-comtois, ont poussé le phénomène de diphtonguisation de l'ancien français plus loin et de manière plus uniforme que les autres variétés d'oïl. Ainsi, « ē » long latin (ainsi que « i » dans certaines circonstances) ont globalement évolué vers « ei » dès les premiers stades de l'ancien français. Les variétés d'oïl de l'ouest (normand, gallo) ont gardé ce phonème inchangé jusqu'à nos jours, tandis que l'évolution de « ei » s'est poursuivie en « oi » de manière non uniforme dans les autres variétés. Le picard et les variétés du Centre-Val-de-Loire n'iront pas plus loin qu'« oè », pendant un temps le bourguignon semble ne retenir que « -o- » de « -oi- » (la prononciation /oɪ/ ou /ɔɪ/ s'était réduite à /o/) mais cette évolution n'a pas duré, le phonème /oɪ/ retrouve sa place en bourguignon et évoluera comme dans le reste du domaine d'oïl vers /oɜ/, /uɜ/ ou /ʊɜ/ (sauf un certain nombre de cas qui ont gardé la trace de cette ancienne évolution de « oè » vers « o », comme les terminaisons de l'imparfait au singulier ou le subjonctif présent du verbe étre aux personnes du singulier etc.). Dans le reste du domaine d'oïl, et d'abord à l'est, l'ouverture de la finale (/ɔɪ/ passe à /ɔɜ/, puis à /ʊɜ/ avant de déboucher sur /ʊa/ au XVIIe siècle en Champagne et dans le sud du bassin parisien) aboutira au phonème « oi » tel qu'il est prononcé actuellement en français moderne. Le bourguignon et le franc-comtois suivent, mais ils réaliseront l'application d'« ei » en « oi » de manière plus uniforme et plus poussée que le français. Ainsi, dans certaines circonstances, l'évolution ne s'est pas produite dès l'ancien français (francien) : les verbes « veiller », « empêcher » et « éteindre », le mot « même » n'ont pas été touchés par exemple. En bourguignon et en franc-comtois, toutes les formes ont été touchées, on a ainsi « voillai », « empoichai », « étoindre » et « moîme ».
Vocabulaire
Dans son vocabulaire, le bourguignon-morvandiau fait preuve d'une grande richesse, notamment dans les champs lexicaux ayant attrait à la vie quotidienne, la vie à la campagne, la nature, le temps etc. On trouve ainsi régulièrement plusieurs dénominations pour un même objet, être (par exemple un hêtre peut se dire : fôt, fotôt, fotâle, fouel(le), foïârd, etc.). Cette grande richesse du vocabulaire n'est pas un cas unique parmi les langues régionales qui, moins centralisées que les langues du pouvoir administratif (comme le français), ont moins eu l'occasion de centraliser leurs vocabulaires, ce qui favorise une foison de mots pour un même signifié sur un territoire réduit : c'est de village en village quasiment que les mots désignant une même chose diffèrent.
Une autre caractéristique, beaucoup plus singulière, du vocabulaire bourguignon-morvandiau est son archaïsme : beaucoup de mots courants en ancien français qui ont par la suite disparu dans la plupart des régions ont survécu dans le vocabulaire bourguignon-morvandiau jusqu'à nos jours, par exemple les mots « remaner », « écourre », « cuider », « escoeurre » et de nombreux autres n'ont souvent plus leur équivalents ni en français moderne ni dans les autres langues d'oïl.
Caractéristiques propres aux parlers du Morvan
Les parlers bourguignons du Morvan, qu'on rassemble sous l'appellation « morvandiau », sont en fait des variétés du bourguignon influencées par les parlers du Centre-Val de Loire, plus à l'ouest. Le « morvandiau » se divise en quatre grandes variantes :
La grande différence entre ces variétés est l'utilisation de « ç'ost » (c'est) au nord d'une ligne Montreuillon-Moux-en-Morvan et de « y'ost » (c'est) au sud de cette ligne, de même le son « j » se transforme en « y » au sud de cette ligne, par exemple « gauger » au nord (prendre l'eau) devient « gauyer » au sud.
De même, selon une ligne est-ouest de Saint-Brisson à La Celle-en-Morvan, on différencie le parler : à l'ouest on dira un « cevau » et « eine çarotte » et à l'est un « chevau » (cheval) et « eune charotte » (charette), d'où l'utilisation du « ç » dans de nombreux textes morvandiaux.
Ouvert largement aux influences extérieures (Bourgogne et Nivernais), le Morvan a connu également des forces de conservation (nasalité de type médiévale, maintien de diphtongue de coalescence devant palatale, il constitue une butte témoin du bourguignon (Claude Régnier dans Les parlers du Morvan, académie du Morvan, 1979).
Le Morvandiau semble aussi apparenté au francoprovençal, en particulier par la présence d'un pronom neutre issu du latin « hoc » et par l'orientation du vocabulaire, ce qui confirme la thèse de Wartburg suivant laquelle la frontière Oc-Oïl était autrefois bien plus septentrionale que de nos jours (W. V. Wartburg, La fragmentation linguistique de la Romania, trad. Allières Slaka, Paris, Klincksieck, 1967, Bibliothèque française et romane).
manger : maingé, migé, mérandai (du latin merindare)
déranger : déteurbai (du latin disturbare)
tabasser / faire mal : harsai (de herse)
glisser : frazai
fouiner, déranger des affaires : rabeutai
travailler peu efficacement : beutillai
éclabousser : aiflingé
sale, délabré : tartouillôt
une saleté : ein cheni (mot encore couramment utilisé)
trempé, mouillé : gaugé (mot encore couramment utilisé)
bouger beaucoup : reveuillai
assieds-toi : cheur-toi (à l'est)
casser : bréyai (mot encore couramment utilisé)
un boiteux : un cambillaud
fou : beurdin / breudin (mot encore couramment utilisé)
femme ou fille de mœurs déréglées : gaupe (en morvandiau), treuillon (alentours de Bouilland)
naïf, imbécile : arnais, un beusenôt, un beutiôt, un beurdodo, un beuillon (courant)
bon à rien, mauvais travailleur : berlaisœus ; arquandiai, beurloquôt
courir la queue en l'air par temps d'orage (vaches) : dâlai
crottin : chogne
canard : bourous
cheval : chevau
chevreuil : bigout
chien : chein
escargot : cagnole
mouton : chastron
une brebis : eine oille, eine beurbis, eine cueusse, eine bigue
une chouette : eine chouto, eine choue, ein chavan
vache : vaiche
verrat (cochon mâle) : vôrait
soleil : soulôt
pomme de terre : treuffe (encore très courant)
bois, petite forêt : boîchon
chêne : châgne
hêtre : ein fôt, ein fotôt, ein fotâle, ein foïard, eine fouel(le)
la haie : lou pian, lai beurche, lai trasse, lai piaichie ; eine boûchure ; ein beûchon
Un frelon : Guichard
Prononciation du X
Selon Jean-François Bazin dans L’Almanach bourguignon (émission de la radio RCF en Bourgogne), Buxy est le seul nom d’une commune située sur le territoire de l’ancienne province bourguignonne comportant un X en milieu de nom où ce X se prononce /ks/ (le X dans Aloxe-Corton, Auxant, Auxerre, Auxey-Duresses, Auxonne, Auxy, Bissy-sous-Uxelles, Fixin, Franxault, Maxilly-sur-Saône, Semur-en-Auxois, Uxeau, etc. se prononçant /s/). Ce même Jean-François Bazin écrit dans Le Vin de Bourgogne : « le Bourguignon a en horreur les x gutturaux. Il adoucit tout : Fixin se prononce Fissin, Auxey Aussey, Auxerrois Ausserrois, etc. En revanche, on bute sur le x de Buxy : Buk-sy ».
Au XXIe siècle
Au XXIe siècle le bourguignon-morvandiau ne se parle plus en dehors du Morvan et de ses marges. Les locuteurs sont souvent âgés mais il existe toujours une forme de transmission familiale. On entend toujours le timbre de cette langue dans les cafés des bourgs du Morvan, sur les marchés et aussi lors de veillées ou de festivals[réf. nécessaire].
Le bourguignon-morvandiau connaît une certaine vitalité dans le domaine écrit[3]. On le lit régulièrement dans les revues Vent du Morvan et le carnet du Ménétrier ainsi que dans les journaux locaux, on peut également l'entendre sur certaines ondes (Radio Morvan FM 95.8.).
Les conteurs Rémi Guilleaumeau, Pierre Léger, Jean Luc Debard, Jacques du Loup, Nanou Pichon, Guillaume Lombard, Laurent Desmarquet, des chanteurs comme Jean Michel Bruhat, BBM, Daniel et Marie France Raillard, Gaspard Malter, Vincent Belin, Rémi Guilleaumeau et des groupes comme les Ragoûts, ou les Traîne-Bûches utilisent fréquemment cette langue puisée dans une base de données importante d'archives sonores de la Maison du patrimoine oral basée à Anost[4].
Toutefois, les différents dialectes comme le brionnais-charolais, l'auxois, les parlers du val de Saône, même s'ils sont moins vigoureux sont toujours utilisés par une minorité de personnes vivant dans un milieu rural[réf. nécessaire].
Les différents parlers locaux comme le montcellien ou le creusotin sont eux toujours parlés ou compris par toutes les générations les plus âgées et par une minorité de personnes plus jeunes. Mais, malgré la disparition progressive de cette langue, ses intonations continuent d'imprégner le parler régional. De ce fait, le français tel qu'il est parlé peut être difficile à comprendre pour une personne peu habituée à cet accent.
Littérature
Le morvandiau-bourguignon fait l'objet d'une riche production littéraire depuis le XVIIe siècle :
Bernard de La Monnoye (Dijon 1641-1728) publie en 1701 les Noëls bourguignons sous le pseudonyme de Gui Barôzai.
Aimé Piron (Dijon 1640 – id. 1727), apothicaire et poète, compose en patois bourguignon des Noëls (publiés en 1858), des chansons et des poèmes (lai Joye dijonnaise, 1701 ; lé Festin des Eta, 1706). Il est le père d'Alexis Piron.
Borne de Gouvault publie en 1787 deux chants dont Le mitan du gatiau publié par Edmond Bogros en 1873.
Louis de Courmont (Blismes 1828-1900), poète, violoneux et chanteur, écrit de nombreux poèmes et chansons dont le fameux Branle du Diable.
Émile Blin (Château-Chinon 1865-1953), rédacteur en chef du journal Le Morvan et écrivain de nouvelles.
Louis Coiffier (1888-1950) instituteur dans la région d'Arnay. Amoureux du Morvan, il lui avait consacré entre les deux guerres un recueil de poèmes Par les sentiers fleuris, un roman Morvan terre d'amour et un livre en langue régionale Histoires de chez nous, contes et récits du Pays Bourguignon.
Alfred Guillaume, vétérinaire et maire de Saulieu (Côte-d'Or) au début du XXe siècle, publie en 1928 L'âme du Morvan.
Georges Blanchard (Donzy 1902-1976) publia au cours de sa vie plusieurs poésies et pièces de théâtre.
Marguerite Doré a publié des histouaies du canton d'Ved'la en 1978.
Lucien Gauthé a publié Vaicances ai Yocotai en 1984.
Jean Perrin, dessinateur, a publié deux bandes dessinées Galvachou en 1980 et Le violon des Loups en 1986.
Pierre Léger (Montsauche 1948), instituteur, poète et militant morvandiau (fondateur de l'association Lai Pouèlée) a publié zoizeau Flash, Ai traivars lai Pleshie, Elwery Song, Morvan vers l'Émeraude et de nombreux textes et chansons publiés dans L'Almanach du Morvan entre 1978 et 2000.
Gérard Taverdet, universitaire, président d'honneur de Langues de Bourgogne, auteur de nombreux ouvrages traitant du Bourguignon et de ses différents dialectes, et notamment d'une traduction des Bijoux de la Castafiore, Lés Aivantieures de Tintin : Lés ancorpions de lai Castafiore : Édition en bourguignon 2008.
Citation
« Il put observer les paysans du Morvan alors que le patois était encore vivant. Il a su reproduire une langue sincère (son patois est bien celui de la région et non une langue artificielle), et transcrite avec discernement (il a su respecter à la fois les traditions de la graphie française et les saveurs de la phonétique locale). Son recueil de courtes nouvelles, L'âme du Morvan, truculent, est un ouvrage d'une grande valeur qui décrit, à travers des anecdotes pleines de vie, les différents aspects (politique, religion, évolution de la société, alimentation) d'une vie quotidienne aujourd'hui en voie d'oubli. » (Gérard Taverdet in Un écrivain patoisant Bourguignon du XXe siècle : Alfred Guillaume, Bibliothèque de l'École des Chartes, 2001).
↑Bernard Cerquiglini, Les langues de France, Ministère de l'Éducation Nationale, de la Recherche et de la Technologie et ministère de la Culture et de la Communication, (lire en ligne).
↑Les actes du colloque de Saulieu : Le patrimoine linguistique Morvandiau-Bourguignon au cœur des langues romanes d'Europe, 2001.
Le deuxième volume (1979, 519 p.) contient près de 500 cartes des différentes formes et le troisième (1979, 54 p.) la transcription des formes en orthographe française.
Vaicances ai Yocotai, Lucien Gauthé, édition Lai Pouélée
Mollerin sos Droune, Joséphine Darreau, édition Lai Pouélée
Le patrimoine linguistique morvandiau-bourguignon au cœur des langues romanes d'Europe. Actes du colloque de Saulieu (3 novembre 2001), Éditions GLACEM / « Vents du Morvan », 2005.
Jacques Denizot, Le parler bourguignon de l'Auxois, Édition commentée de Vocabulaire Patois(Sainte-Sabine et ses environs) XIXe siècle, Éditions JALON, 2018
Cadole, site sur les langues de Bourgogne (dictionnaires de bourguignon-morvandeau, brionnais-charolais, bressan francoprovençal, bressan oïlitan, mâconnais) : www.cadole.eu