Boulevard des Dames
Le boulevard des Dames est une voie située dans le le 2e arrondissement de Marseille. Il a été créé à partir de sur les lices du rempart nord de la ville, puis prolongé à partir des années dans le nouveau quartier de la Joliette jusqu'au nouveau port de commerce . Situation et accèsCe large boulevard arboré, important axe de circulation, va de la place Jules-Guesde au boulevard Jacques Saadé-quai de la Joliette en croisant la rue de la République. Il traverse les quartiers des Grand-Carmes et de La Joliette[1]. Le boulevard est à proximité de l’arrêt Jules Guesde de la ligne 2 du métro, située place Jules-Guesde, ainsi que de de l’ arrêt République-Dames de la ligne 2 et 3 du tramway, rue de la République. Il est desservi par les lignes de bus 82S et 582 du réseau de la RTM. Origine du nomIl doit son nom aux marseillaises, « dames d’un rang élevé » et « femmes du peuple », qui ont participé à la défense de la ville en lors du siège établi par le connétable de Bourbon à la tête de l’armée de Charles Quint. Elles se seraient notamment distinguées sur le rempart nord, dont un bastion prend ensuite le nom de Bastion des Dames[carte 1]. Une tradition d’histoire locale en a perpétué le souvenir; au XIXe siècle des poètes ont célébré les exploits des dames de Vento, de la Mûre, de Villages, de Cauvet, de Fortia, de Bausset, de Roquevaire, sous le commandement de la dame de Montaux[2]. HistoirePar une délibération du le conseil municipal de Marseille attribue le nom de Boulevard des Dames à une voie en projet sur les lices intérieures du rempart nord de la ville. Cette promenade arborée vient en prolongement des boulevards créés par le préfet Delacroix en sur l’emprise des remparts de Louis XIV qu'il a fait démolir[3],[carte 2]. Le chantier ne commence qu’à la fin de . Dans une période marquée par la misère due aux guerres napoléoniennes la Ville y emploie des indigents dans des ateliers de charité[4]. Sa jonction avec le boulevard de Belloy (ou de Belloi)[5] permet à la ceinture de boulevards d’aboutir à la porte de la Joliette[carte 3]. La seconde partie du XIXe siècle voit la création du nouveau port et le développement du quartier de la Joliette construit en partie sur des terrains gagnés sur la mer. Le bassin de la Joliette est achevé en , les nouveaux quartiers d'habitation y sont édifiés par le financier Jules Mirès à partir de [6]. Le quartier s'y organise selon une trame orthogonale coupée par la diagonale de la rue Impériale percée à partir de pour relier le Vieux-Port aux nouveaux docks de la place de la Joliette. Sur cette trame le boulevard des Dames est prolongé en ligne droite jusqu’au nouveau quai de la Joliette. Avec la disparition des remparts la première partie du boulevard, de la la porte d’Aix la rue Impériale devient également rectiligne. Le boulevard de Belloy est absorbé par le boulevard des Dames[7],[carte 4]. Au début du XXe siècle le bas du boulevard va accueillir les sièges de compagnies maritimes reliant la métropole au colonies ainsi que l’hôtel de la douane[8]. Bâtiments remarquables et lieux de mémoire— Une sculpture réalisée Jeanne Royannez, La bataille des dames, a disparu de son emplacement sur le boulevard lors de travaux publics, sans que l’on ne sache ce qu’elle est devenue[9],[10]. — Un tronçon du rempart est mis au jour en sous le boulevard à proximité de la place Jules-Guesde lors de travaux de canalisation. Il a été étudiée par l’INRAP mais n’a pas été conservé[11]. — Au n° 13 : l’école maternelle des Dames, école publique construite entre et par Ferrier, architecte en chef de la Ville. Sa conception s’inspire des principes du courant hygiéniste qui se développe alors en Europe[12]. — Au n° 26 : le Grand domaine, ou Domaine Granval. À Marseille un « domaine » est un bâtiment-entrepôt utilisé pour le commerce en gros[13]. La construction du Grand domaine se situe entre et [14]. D’abord lieu de stockage de pains de sucre et de diverses denrées il a ensuite accueilli des ateliers de fabrication de chaussures tenus par des réfugiés arméniens, des ateliers de confection, une fabrique de santons, puis des locaux associatifs (La Cimade, Attac,… ), des ateliers d’artiste ainsi que des logements. Une bande dessinée : Chroniques du Grand domaine[15] et une exposition au Musée d’histoire de Marseille[16] en retracent l'histoire. — Au n°76 : à l’angle de la rue de la République et du boulevard des Dames, une plaque commémorative apposée par la Soucieta Prouvènço en « A la glori dei noblei damo bràvei frumo dou pople qu'en 1524 ajuderon a-n-apara Marsiho dou counestable de Bourboun que l’assiejavo » (À la gloire des nobles dames et des braves femmes du peuple qui en 1524 aidèrent à défendre Marseille contre le connétable de Bourbon qui l'assiégeait). — Au n°94 : l’ancien siège de la Compagnie de navigation Paquet construit en selon les plans de l’architecte Jean Rozan. L’ensemble de son décor orientalisant évoque les croisières vers l’Afrique du Nord. L’immeuble a ensuite abrité des services municipaux. — Au n°96 : l’Hôtel des douanes, réalisé à partir de par les architectes Gaston Castel, Louis Dallest et Jean Rozan, mitoyen de l'immeuble de la Compagnie Paquet, les deux occupant la tête de l'îlot entre l'avenue Robert Schuman et la rue de l'Évêché. Sa façade est rythmée de pilastres colossaux sur un soubassement d’épais bossages. II abrite la Direction interrégionale des douanes de Paca-Corse[17],[18]. — Au n°61 : l’ancien immeuble de la Compagnie Générale Transatlantique, devenue en Société Nationale Maritime Corse Méditerranée. De style art déco il est construit à partir de par Gaston Castel[18]. Les bureaux, ateliers et entrepôts de la compagnie occupaient l'ensemble de l'îlot délimité par les rues Jean-François Leca, la rue Mazenod, le boulevard des Dames, et le quai de la Joliette sur lequel la compagnie disposait de hangars. À l’extrémité du boulevard des Dames la façade de l'immeuble est marqué par une tour horloge d’où partait une passerelle d’accès aux quais d’embarquement[19],[20]. L’ensemble fait l’objet à partir de d’une opération immobilière qui n'a conservé que les façades et la tour horloge[21]. En une fouille d'archéologique préventive conduite par l’INRAP a mis à au jour des épaves de barque et des objets du quotidien : chaussures, vaisselle, nasses de pêche, cordages, brosses, pipes, flûtes, jetons... piégés dans l’ancien fond marin comblé dans la seconde partie du XIXe siècle[22]. Cartes
Références
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